Darcos recule, la jeunesse avance !


Le report de la réforme n’a pas entamé la détermination des lycéens. Plus de 120 000 jeunes (d’après la police !) ont manifesté ce jeudi contre la politique de Darcos, ce alors que le mouvement de désobéissance dans le premier degré s’étend et que de nouvelles mobilisations associations parents, enseignants et jeunes sont annoncées pour janvier.
Environ 3000 lycéens (2.500 selon la police) ont manifesté ce jeudi 18 décembre à Montpellier. Des enseignants et des étudiants de l’IUT de Montpellier, en lutte depuis plusieurs semaines ont rejoint la manifestation. Il y a eu aussi plus de 500 manifestants à Beziers.
Photos ci-dessous

Depuis plusieurs semaines, la mobilisation montait contre Darcos :

succès de la grève enseignante du 20 novembre, (voir ici),
succès de la manifesation du 10 décembre (2 à 3000 enseignants, parents et lycéens dans les rues de Montpellier, voir ici),
grève dans les IUT (voir ici).
Ces derniers temps, à Montpellier comme ailleurs, malgrè les nombreuses interventions policières, le mouvement lycéen s’est étendu.( Un article du monde revient sur le mouvement lycéen de Montpellier : voir ci-dessous ou ici)
Le mouvement de désobésissance des enseignants du premier degré, initié notamment autour de Bastien Cazals, se poursuit et s’étend malgrè les sanctions du ministre.Voir ici

Après les succès des 19 octobre et 20 novembre et alors que depuis la mobilisation, notamment avec les parents ne faiblit pas, le mouvement lycéen, par sa détermination a réussi, ces derniers jours, à arracher le report de la « réforme » des lycées généraux et technologiques. Cette réforme (qui n’est pour autant pas abandonnée) n’est cependant qu’un maillon dans la vaste entreprise de démolition du système éducatif.

Est-il besoin de rappeler que, de la maternelle à l’université, tous les chantiers sont en route (maternelle, programmes du primaire, suppression des RASED, Aide personnalisée, réforme du bac pro, suppression des IUFM et masterisation, loi LRU, remise en cause du droit de grève…) ? 13 500 nouvelles suppressions de postes viendront s’ajouter dès la rentrée des vacances de fin d’année à tous ceux qui font déjà cruellement défaut.

Mobilisation du lycée Clémenceau de Montpellier décembre 2008.

Manifestation du 18 décembre 2008

Vendredi 12 au matin, plusieurs centaines de lycéens issus de plusieurs établissements vers la Comédie.

Sur la préfecture :

Au même moment boulevard Gambetta.

LE MONDE | 15.12.08 MONTPELLIER CORRESPONDANTE, Anne Devailly

En vue d’une nouvelle mobilisation, les lycéens de Montpellier s’unissent

Des lycéens très mobilisés, des incidents avec les forces de l’ordre, des enseignants prêts à organiser des “réveillons revendicatifs” dans les établissements scolaires : l’académie de Montpellier s’est souvent distinguée pour être à la pointe des mouvements d’opposition aux réformes de l’éducation. C’est le cas avec le ministre Xavier Darcos, comme ce le fut, notamment, du temps de Claude Allègre.

A Montpellier, le scénario 2008 ressemble aux précédents. Les mouvements sporadiques apparus dans différents lycées se structurent. Les lycéens ont choisi d’élire des délégués dans chacun des établissements, et ces délégués, réunis jusque tard dans la nuit de vendredi 12 à samedi 13 décembre, ont sorti un premier tract commun, signé “la coordination lycéenne de Montpellier”. Le texte appelle à la poursuite du mouvement de protestation, mais, cette fois, dans une manifestation unique, qui rassemblerait, mardi 16, tous les lycéens mobilisés dans un des lieux les plus emblématiques de la ville, l’esplanade du Peyrou.

“CONDITIONS DE DANGEROSITÉ”

Durant la semaine précédente, neuf des principaux lycées publics de la ville ont vécu les mêmes mobilisations : réunion de lycéens opposés à la réforme devant l’entrée de leur établissement vers 7 h 30. Puis blocage plus ou moins symbolique de l’établissement, et départ en groupe pour le centre-ville afin de rejoindre les autres manifestants. Vendredi 12, ils étaient ainsi 2000, selon eux, à se retrouver.

Même si les lycéens essaient eux-mêmes d’encadrer le mouvement, ils n’ont pu éviter des incidents. Jeudi, six d’entre eux ont été placés en garde à vue, après des dégradations commises à l’entrée des établissements. L’inspecteur d’académie a estimé que certains barrages, constitués d’empilement de Caddie, étaient faits “dans des conditions de dangerosité” nécessitant l’intervention des forces de l’ordre. Vendredi, celles-ci ont procédé à sept interpellations. Un incident notamment aurait pu mal tourner : des lycéens ont bousculé une voiture, provoquant la panique de sa conductrice qui a accéléré au milieu des jeunes.

Pour Julie, étudiante en terminale, syndiquée à SUD et manifestante de la première heure au lycée Clemenceau, les forces de l’ordre n’empêchent pas la montée en puissance du mouvement : “Nous avons perturbé les cours dans quasiment tous les lycées publics. Nous sommes passés dans les classes pour informer les élèves.” La lycéenne cite les éléments qui justifient leurs inquiétudes. Elles ne sont pas directement ciblées sur la refonte de la classe de seconde pour la rentrée 2009, que le ministre de l’éducation doit préciser mardi 16 : “Nous sommes contre la possible intervention des entreprises dans le budget des lycées, contre la remise en question de la valeur nationale du bac.”

Pour Georges de Haro, proviseur du lycée Mermoz, le mouvement était encore, dans sa première semaine, “le fait d’un nombre restreint d’élèves qui cristallisaient quelques spectateurs bienveillants”. Les élèves ont bloqué une partie des accès, mais la direction a veillé à ce que le lycée reste ouvert. “Vendredi, ils devaient être 200 devant la porte pour un établissement qui compte 2 800 élèves”, précise le proviseur.

Au lycée Jules-Guesde, même constat : Cécilia, lycéenne manifestante, explique ainsi la stratégie souple adoptée par les manifestants : “On fait une chaîne humaine, et on laisse passer ceux qui veulent aller en cours.” Mardi, la stratégie sera différente. Plus unis, les lycéens de Montpellier défileront tous ensemble. Les organisations lycéennes nationales ont quant à elles appelé à de nouvelles manifestations jeudi dans toute la France.

Article de Midi Libre : Education Les lycéens toujours mobilisés contre les réformes
Mise à jour à 16 h 25, le 12 décembre

Les lycéens poursuivent aujourd’hui leurs manifestations contre les réformes prévues par le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos. A Lunel, deux cents étudiants du lycée Victor-Hugo de Lunel sont descendus en ville occasionnant quelques bouchons et encadrés par des voitures de la gendarmerie et de la police municipale qui assuraient la sécurité. Ils ont tenté de mobiliser les élèves du lycée Louis-Feuillade, en vain. Ils vont « profiter du week-end », via portables et Internet, « pour mieux organiser » la manif de lundi.

A Montpellier, un millier de lycéens s’est rassemblés dès 8 h devant les lycées Mermoz, Champollion, Clémenceau et Mendès-France. A 9 h 30, la tension est montée entre les jeunes et les forces de l’ordre après que des œufs aient été
jetés et des bombes lacrymogènes utilisées. Un lycéen a été interpellé à cette occasion. Le rassemblement s’est ensuite disloqué en direction du lycée Jules Guesde, après le blocage d’un rond-point. Une assemblée générale a eu lieu au lycée Joffre.

De leur côté, les professeurs et les étudiants ont bloqué l’accès de l’IUT avenue d’Occitanie à Montpellier. En colère contre la loi sur l’autonomie des universités, menaçant directement leur fonctionnement, les IUT avaient bloqué, la veille, le rond point de l’échangeur autoroutier de Saint-Jean-de-Védas.

Par ailleurs, un petit groupe de lycéens sétois a incendié un abri-bus situé sur le passage de leur cortège.

A Nîmes enfin, les lycéens ont repris leur mouvement de contestation contre la réforme Darcos. Dans une ambiance tendue, ce matin, près de 1000 jeunes se sont regroupés devant la Maison Carrée, encadrés par une forte présence policière, avant de se disperser une heure plus tard

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