Béziers : conseil municipal du 19 décembre 2008

Vote du budget primitif 2009 : Intervention d’Aimé Couquet, conseiller municipal de la liste « unitaire, communiste, 100% à gauche et solidaire »
« il s’agit bien d’une hausse de l’impôt local de plus 15 %« 
« je propose que la part des impôts de la ville soit diminuée de 103 € puisqu’il y a eu transfert de dépenses vers la communauté d’agglomération »
Ci-dessous aussi, interview paru dans Motivé-e-s, début décembre.


Extrait de l’intervention après la présentation par Couderc du projet de budget sous forme de graphique

[…] après avoir vu votre présentation du budget 2009, c’est à croire qu’on veut nous faire passer quelque chose derrière cette avalanche de diagrammes, graphiques et autre schémas colorés, ciselés et technocratiques. Et ce quelque chose, on le sait, c’est la pression fiscale.

Je le démontre, vous aurez sur votre feuille d’impôt en 2009 :

• le nouvel impôt de l’agglo soit 103 € par foyer fiscal. Cela représente environ une augmentation de 10 %.

• la suppression de l’abattement à la base de 5 %. Cela correspond à une hausse de 2,1 %.

• une augmentation des valeurs locatives cadastrales décidée par la loi de finances 2009, soit plus 3 %.

Au total il s’agit bien d’une hausse de l’impôt local de plus 15 %. Cc n’est pas une paille quand on connaît la capacité contributive de la plupart des ménages biterrois !

[…] en fait votre budget et votre politique tarifaire sont la traduction locale de la politique de l’Europe et de la droite Il faut faire payer davantage à la base pendant que l’on verse des milliards au plus riches.

Pour que les biterrois ne paient pas deux fois le même service, je propose que la part des impôts de la ville soit diminuée de 103 € puisqu’il y a eu transfert de dépenses vers la CABM et que l’abattement à la base de 5 % soit rétabli.

L’affiche collée sur les murs de Béziers :

Liste unitaire, communiste, 100% à gauche et solidaire : après les élections municipales, la lutte continue à Béziers !

Interview d’Aimé Couquet recueilli par Joël Clerembaux LCR Béziers paru dans le dernier numèro de MOTIVÉ-É-E

Les sections de Béziers de la Ligue communiste révolutionnaire, du Parti communiste et des citoyens ont conduit une liste lors des dernières élections municipales. Aimé Couquet, militant historique du parti communiste et seul élu de la liste, fait le point sur les actions conduites unitairement.

Aimé, tu as accepté de conduire une liste « unitaire, communiste, 100% à gauche et solidaire » lors des dernières élections municipales…peux tu rappeler avec qui et comment s’est construite cette « unité »?

Depuis plusieurs années, surtout pendant la bataille du NON à la constitution européenne, la Section de Béziers du PCF, la section de la LCR et de nombreux citoyens ont acquis une certaine pratique dans la lutte. Ils se sont aperçus que leurs objectifs politiques n’étaient pas éloignés. Tout naturellement, ils ont pu se retrouver sur une liste aux élections municipales qui avait pour objectif de battre la politique de l’UMP Raymond Couderc, Sénateur grâce aux socialistes.

Que peut-on entendre par « rupture avec le capitalisme » au niveau local?

Cela peut paraître grandiloquent. Toutefois, la « rupture avec le capitalisme » clarifie l’essentiel de notre engagement même au plan local. C’est à dire, malgré les cadres législatif, réglementaire et budgétaire qui enferment les élus dans une étroite gestion « capitaliste », nous annonçons la couleur. L’action municipale révolutionnaire ne peut se faire sans une lutte incessante contre le Préfet, représentant du pouvoir de droite et avec l’intervention permanente de la population.

Aujourd’hui, au sein du conseil municipal, tu apparais souvent comme le seul opposant à la politique conduite par Couderc. Ou sont passés le PS et la fraction du PC qui a opté pour une alliance avec Du Plaa?

C’est vécu ainsi ! Même, si parfois, dans le cadre de la bipolarisation politique, la presse essaie de faire du représentant du PS, le leader unique de l’opposition. Ma position nette et en opposition frontale avec la politique de droite de R.Couderc et de l’Europe capitaliste, me permet d’être « l’opposant et le proposant » le plus crédible. Dans cette situation, l’opposition sociale-démocrate a les mêmes difficultés que le PS, au niveau national, contre Sarkozy !

Quels sont les principaux domaines dans lesquels tu interviens en séance?
Malheureusement, étant seul de notre liste dans le conseil, les sujets sont nombreux. J’en rappelle les principaux : le logement social, la défense des services publics ….

Dans le projet porté par la liste, il était question d’articuler les luttes locales et la représentation de la liste au conseil: comment cela se traduit-il?
Mes interventions au conseil municipal sont souvent liées aux luttes sociales locales. Avec les représentants de la liste et des sections de la LCR et du PCF, nous efforçons de préparer ce travail en commun. Ce n’est pas facile notamment pour populariser nos actions car la presse ne couvre pas toujours nos interventions publiques. Toutefois, les réunions avant ou après le conseil municipal, nous permettent de tenir la route. Cela donne de la véracité et de la tonicité à mes interventions au sein de l’assemblée.

Quelles sont les actions locales projetées par la liste?

Je prends un exemple : actuellement, nous travaillons, engageons de nombreux militants et citoyens pour desserrer l’étau de la fiscalité locale, injuste, à Béziers. Malgré une importante levée de bouclier chez les habitants du biterrois, R.Couderc a obtenu une majorité pour appliquer une fiscalité mixte à la communauté d’agglomération Béziers-Méditerranée. Nous venons de lancer une campagne de pétition pour obtenir la baisse des taxes d’habitation, du bâti et du non bâti sur la ville. Les biterrois ne veulent pas payer deux fois puisque il y a eu transfert de charges vers la communauté d’agglomération. Cette pétition rencontre un grand écho dans la population. Le débat d’orientation budgétaire pour 2009 qui va avoir lieu prochainement sera animé grâce à cette campagne menée par les militants.

Ces actions unitaires et en rupture avec la gauche sociale-libérale préfigurent-elles ce que pourrait être une organisation locale des forces anticapitalistes?

Même si ces actions unitaires en rupture avec la « gauche », en ce qui me concerne, ne préfigurent pas la création d’une organisation, elles aideront certainement a fabriquer le mouvement de fond majoritaire qui emportera tous ceux qui s’accrochent à ce système capitaliste « dévastateur et en bout de course ».

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