Plus de 200 personnes, ont
participé samedi aux assises pour l’écosocialisme, co-organisées par le Parti
de Gauche et la Gauche Anticapitaliste, à Clermont L’Hérault, de 9h30 à 19h. Etaient présents des militant-e-s de l’ensemble des organisations du Front de Gauche mais aussi les Objecteurs de Croissance et de nombreux militants associatifs, engagés dans les combats sur les questions écologiques dans notre région. Une réussite !
Plus de 200 personnes, avec une
certaine rotation sur la journée, venues, en majorité de l’Hérault, mais aussi
des autres départements de la région, ont participé samedi aux assises pour
l’écosocialisme à Clermont L’Hérault, de 9h30 à 19h.
La journée, à la fois studieuse et
conviviale, riche en interventions multiples, en témoignages instructifs et en
débats passionnants, s’est révélée bien courte pour le contenu ambitieux prévu
dans le programme : le sujet est vaste et les exemples de luttes dans
notre région nombreux.
Ces
assises régionales ont été co-organisées par le Parti de Gauche et la Gauche
Anticapitaliste. En
décembre, à Paris, lors des assises de l’Ecosocialisme initiées par le Parti de
Gauche, un projet de manifeste a été soumis à discussion par le PG, texte sur
lequel la Gauche Anticapitaliste a écrit une contribution.
L’idée est d’aboutir, si possible fin 2013, au bout
d’un processus de débats, ponctué par des assises co-organises en région, à un
manifeste commun, en tout ou partie, de l’éco-socialisme.
Pour les assises en
Languedoc-Roussillon, nous avons fait le choix d’intégrer une forte dimension
régionale en invitant les actrices et acteurs des luttes écologiques. Ce début
de réflexion commune sera rapidement, on le souhaite, approfondie et élargie à
d’autres composantes du front de gauche, à d’autres associations… Nous
espérons aussi prolonger ces assises dans l’Aude et le Gard à l’automne 2013.
La jounée a été rythmée par des
interventions de représentant-e-s de la GA et du PG autour du projet
écosocialiste et par des
tables-rondes avec des militant-e-s politiques et associatifs sur trois
thèmes : « Quelles énergies
pour demain ? » « L’écosocialisme :
un vecteur de relocalisation et d’aménagement du territoire » « Transports
publics : un bien commun pour les territoires »
Plusieurs associations tenaient des
stands : Attac 34 – Eau Secours 34 – Reseau Sortir du Nucléaire 34 – Collectifs
Transition – Collectif Non à Hinterland – Collectifs Non au Gaz de Schiste 30 …
La journée
a débuté par une saynète introductive,
avec Sophie
Bietrix (GA34)Myriam
Hubert et Valerie Duviol (PG34) montrant
l’urgence de s’intéresser à un autre modèle de société, respectueux de l’être
humain et de la nature, un monde différent des modèles existants ou ayant
existé, un monde plus juste où le profit n’est plus le fil conducteur : un
monde à inventer qu’on nomme l’écosocialisme.
Mathieu Agostini de la commission
nationale écologie du PG a ensuite fait une analyse marxiste de la société
capitaliste que l’on connaît en opposition à l’écosocialisme que l’on souhaite
construire.
S’est tenue ensuite une table
ronde sur les énergies de demain et les
moyens pour faire face aux impératifs de sobriété et d’efficacité énergétiques.
Le débat s’est engagé entre la
salle et les intervenant-e-s (Karine Barbier GA qui a présenté les points forts du « scénario
Negawatt », Jean-Claude Favier Attac pour « eau-secours » et
« collectif 34 pour une gestion de l’eau en régie publique », Larbi
Haddi militant marocain pour les énergies vertes « comité marocain du 20
février », Annie et Pierre Péguin pour la « coordination antinucléaire
SE », Marc Sislian PG pour le « collectif Non au gaz de
schiste » et Christian Sunt pour les objecteurs de croissance.
Il a été question de pillage de
nos ressources et de celles d’autres pays, de lutte des classes, de se
réapproprier les moyens de productions, de socialiser l’énergie et les banques,
de sortir de la propriété privée, de répondre au droit légitime de satisfaire
les besoins fondamentaux de toutes et tous, de partage des richesses… Les
exemples d’aberrations écologiques ont été nombreux.
A 14h c’est Myriam Martin porte-parole nationale de la GA qui est intervenue. Elle
a rappelée que si la GA s’est montrée enthousiaste et partie-prenante de la
réflexion sur l’écosocialisme proposée par le PG et que si elle partageait
l’essentiel du projet de manifeste, il restait cependant 3 points à mettre en
débat (voir la contribution de la GA). Elle a insisté sur le fait qu’il n’y a
pas d’incompatibilité entre urgence écologique et urgence sociale, que « le capitalisme vert est
illusoire : on ne peut pas réformer le capitalisme, la transition
écologique ne peut se faire qu’avec une réflexion collective pour une
transformation révolutionnaire de la société. La solution ne pourra pas venir
d’en haut : on ne fera rien sans les gens eux-mêmes. »
Une table
ronde riche en enseignement s’est tenue ensuite sur les transports, après de courtes introductions de divers
intervenant-e-s : David Hermet GA34, Eric Boisseau expert en réseau ferroviaire capillaire et en interface
train-vélo, Arnaud Carpier PCF34, Anthony Vinai Sud Rail. Il a été question de
gratuité des transports (TER, bus, tram), de prise en compte des besoins des
populations qui devraient être prioritaires au lieu de l’aspect financier, de
ferroutage… Une fois encore le débat, les infos et idées échangées ont été
multiples.
Le dernier
exposé oral a été celui de Guillaume
Etiévant de la commission nationale
économie du PG. Il a brièvement mais clairement démonté les rouages du
capitalisme qui, à la recherche d’un profit toujours plus grand, exploite de
plus en plus les travailleurs créateurs de richesse, en dépit des effets
catastrophiques sur l’être humain et la nature -comme l’avait prédit Marx
visionnaire dans ses tout premiers écrits- La solution est de sortir du
capitalisme. Guillaume Etiévant montre, chiffres à l’appui qu’il est possible
de financer dès maintenant une bifurcation écologique.
Il est
déjà tard quand doit commencer la dernière table ronde sur l’écosocialisme : un vecteur de relocalisation et d’aménagement du
territoire , et la fatigue commence à se faire sentir.
Au vu des impératifs
horaires de restitution de la salle, seuls les nombreux intervenant-e-s
s’exprimeront, le débat avec la salle ne pourra pas avoir lieu. Serge Azaïs
paysan, Daniel Berneron monnaie locale, Bruno Flacher CM Grabels, Yvan Gazagnes
hinterland, Anne-Rose Levan FASE GA34 CM Montpellier, Philippe Machetel maire
de St Guilhem le désert, Ursula Paravicini architecte urbaniste, Roger
Perrinjacquet Salamane, Gérard Saez CM Clermont l’Hérault, Geneviève Satger
Terre de liens et Catherine Confédération paysanne nous porte témoignage des
luttes menées pour l’écologie et le respect des terres, de l’eau bien commun…
dans leur territoire.
Que ce soit Hinterland,
la Salamane, Bonneterre, l’exploitation de la source des Cent Fonts en passant par les GPII à Montpellier (doublement de l’A9, pub Montpellier unlimited, nouvelle gare TGV…),
la bétonisation des terres agricoles à
Ceret, à Pézenas on constate un peu partout le mépris des politiques et des
financiers pour les populations et l’environnement. Partout des citoyens se
mobilisent et se battent, ont du mal à se faire entendre et se heurtent à une
opacité et une bureaucratie décourageantes.
Quelques exemples de résistances locales
sont présentées : des communes ont trouvé des solutions qui leurs sont
propres (monnaie locale, jardins
ouvriers, marché bio à circuits courts, prêts municipaux de terres
agricoles…)
Ce sont René Revol pour le PG et David Hermet pour la GA qui ont conclu
oralement ces assises du LR pour l’écosocialisme.
Ils sont revenus sur
l’urgence écologique, la nécessité de prendre le pouvoir avec les populations
afin de sortir du capitalisme et d’appuyer la transition énergétique sur trois
piliers : la sobriété, l’efficacité énergétique, les énergies
renouvelables.
Ils ont rappelé l’importance de définir clairement la société
que l’on veut construire : l’écosocialisme, de continuer la réflexion avec
d’autres composantes du FdG, et d’autres associations.
Le projet de manifeste a indiqué René
Revol, ne doit pas rester la propriété du PG, l’ambition est d’en faire un
manifeste commun du Front de Gauche, et si c’est impossible de toutes les
organisations du FDG qui s’y retrouvent.
David Hermet a aussi dit qu’un des mérites de la journée avait été de
mettre en relation ces luttes locales souvent trop dispersées, d’identifier la
logique politique derrière ces grands projets inutiles imposé : celle
de la compétitivité des
territoires qui mèle la course au profit et l’appétit de pouvoir d’élus qui se
comportent en féodaux. Enfin la démarche
autour de l’écosocialisme participe de la nécessité de reconstruire une
espérance. Le capitalisme est décrié, rejetté mais on peine à populariser une
alternative en positif tant le bilan du « socialisme réellement
existant» au XX° fut désatreux.
Ces assises ont été une réussite, tant sur le
plan des débats et des analyses que sur le plan de l’organisation matérielle.
Sans compter le plaisir et l’enrichissement mutuels que travailler ensemble autour
de ce projet d’écosocialisme a apporté aux militant-e-s.
A suivre
donc…
C.P Pour
la GA34