Montpellier, municipales. Le Front de Gauche en campagne

Article rédigé pour le site national d’Ensemble ! faisant le point sur les élections municipales de Montpellier. 



Derrière
la vitrine attractive, Montpellier cumule les mauvais records en terme de bas
salaire, de chômage et de précarité. Son taux de pauvreté est par exemple
supérieur à celui de Marseille tandis que les entreprises phares comme Sanofi
suppriment des centaines d’emplois…




Montpellier :
le Front de Gauche en campagne.

Derrière la vitrine
attractive, Montpellier cumule les mauvais records en terme de bas salaire, de
chômage et de précarité. Son taux de pauvreté est par exemple supérieur à celui
de Marseille tandis que les entreprises phares comme Sanofi suppriment des
centaines d’emplois. La majorité dominée par le PS mène, à la commune comme à
l’agglomération, une politique de type libéral. Elle a multiplié les DSP
(délégations de services publics au privé) avec, dernière en date, la
reconduction pour sept ans du contrat sur l’eau avec Véolia. 

La majorité joue à
fond la logique de compétition des territoires, poursuivant une politique
inaugurée par G. Frèche qui, dans les années 80, avait été le premier à faire
une campagne publicitaire pour une ville.
 En multipliant les dépenses et les
infrastructures de prestige surdimensionnées au nom de l’objectif irréaliste
de  rivaliser avec des métropoles
bien plus grandes (Barcelone, Marseille, Toulouse), Montpellier réussit surtout
à écraser les villes moyennes de sa propre région, la plus pauvre de métropole.
La politique d’attractivité  – et
le choix délibéré d’offrir régulièrement de nouveaux marchés aux promoteurs –
se traduit par une urbanisation galopante aux conséquences très négatives sur
l’environnement et la qualité de vie.

uneCRMandatGAFASEMtp.jpgAu conseil municipal, les
deux élus d’Ensemble ! (Gauche Anticapitaliste et Fase) sont souvent les
seuls à s’opposer à cette politique et à proposer des choix alternatifs. (Voir ici
le bilan des six ans de mandat).

Heureusement,
pour les prochaines municipales, le Front de Gauche Montpellier est uni et a
choisi de présenter une liste indépendante. Il est entré en campagne dès
la fin du printemps : conférences de presse, tracts, ateliers programmatiques,
rencontres avec les syndicats et les associations… Cependant, malgré un
accord global tant sur les critiques à faire vis-à-vis de la politique de la
majorité sortante que sur les propositions à avancer, la liste a connu
plusieurs difficultés, qui ne sont pas toutes résolues.  

En effet, si la section
locale du Parti Communiste a voté à plus de 90% pour partir avec le Front de
Gauche, la direction nationale du PCF n’a toujours pas indiqué si elle lui
donnerait l’investiture. Il est à craindre qu’elle ne respecte pas le vote des
militants car les 5 élus sortants, appuyés par la direction départementale,
sont pour reconduire l’alliance avec le PS, qui dirige la ville depuis 1977.
(Voir ici)
La section locale du PCF a cependant choisi, dans tous les cas, de rester au
sein de la liste FDG. Elle a d’ailleurs souvent manifesté son désaccord avec
les votes de « ses » élus. 

 La liste a aussi connu une crise en décembre du
fait de l’attitude du Parti de Gauche. Bien que celui-ci n’ait aucun élu
sortant, il a revendiqué depuis le début la tête de liste et a fait le forcing
pour s’imposer, face notamment à Francis Viguié, conseiller municipal
GA-FASE  unanimement reconnu pour
le travail qu’il a accompli. Le PG est allé jusqu’à organiser une conférence de
presse en solo, quelques heures avant la réunion du FDG devant désigner la tête
de liste, menaçant de faire sa propre liste si sa proposition n’était pas
retenue.  La presse ne s’y est pas
trompé et a présenté cette initiative comme « un coup de force du
PG ». Ensemble ! et le PCF ont choisi de préserver l’unité du FDG car
il aurait été incompréhensible d’aller vers deux listes au programme identique
pour des questions de préséance. (voir ici)
De plus, le protocole d’accord signé par les trois composantes devrait garantir
à l’avenir une animation collégiale de la campagne tandis que les composantes
en troisième et seconde position sont favorisées dans l’ordre des éligibles
(voir ici).
Le PG a cependant gaché l’annonce officielle de la tête de liste et fait peser
sur celle-ci, une militante peu connue, une très grande responsabilité.
Surmonter la crise de confiance ne sera pas une mince affaire. 

       La situation générale devrait
heureusement y aider, surtout vu ce qu’est le paysage politique local. La liste
PS est conduite par le maire d’un village de l’agglo, un fréchiste convaincu
qui poursuit la politique de son mentor, sans en avoir ni le charisme ni la
popularité. EELV, qui n’était pas dans la majorité, a fait le choix de se
rallier dès le premier tour à cette liste sans obtenir aucun infléchissement
significatif de la politique menée, si ce n’est de vagues promesses. Il y aura
peut être une liste PS dissidente mais celle-ci est plus motivée par des
problèmes de places, liés à la succession de G. Frèche que par des désaccords
politiques de fond.  La liste
initiée par le FDG  est donc la
seule à proposer une alternative à gauche
aussi bien sur les questions sociales, écologiques que démocratiques. 

confdepresseFDGMtp.pngVoir ici
la conférence de presse commune

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