Européennes, sud-ouest. Le Front de Gauche se maintient, très inquiétante progression du FN.



Les résultats dans la
circonscription Sud Ouest (LR, MP, Aq) sont à l’image du pays. Dans un contexte
d’abstention très élevée, mais légèrement moins forte qu’en 2009, le FDG maintient son score. Par contre, le total des listes de
gauche opposées ici à l’austérité est en baisse : 12,98% contre 15,21% en 2009. Le FN
est en très forte progression. Le FDG est confronté à une lourde responsabilité. 





Les résultats dans la
circonscription Sud Ouest (LR, MP, Aq) sont à l’image du pays. Dans un contexte
d’abstention très élevée, bien que 
légèrement moins forte qu’en 2009, le total des listes de gauche opposées
à l’austérité s’élève ici à 12,98% contre 15,21% en 2009. Le FN est en très forte
progression. 

NB : La liste conduite dans
le Grand Ouest par Myriam Martin (seule
tête de liste Ensemble pour le FDG) a fait
5.19
% contre
4,62 % en 2009 (liste FDG conduite alors
par Jacques Généreux)

 

Résultats dans le Sud Ouest

(Languedoc-Roussillon,
Midi Pyrénnées, Aquitaine)

L’abstention a été très élevée. Elle baisse cependant de 1 point
par rapport à 2009 :
52.51%
d’abstention  contre
53,83 % en 2009.

Le FN quadruple son
score
: 24.71 %
contre 5,94
% en 2009. Il gagne 3 élus.
Certes l’abstention est massive mais rien ne dit que
si elle avait été plus faible le FN aurait fait un moindre score car les
enquêtes d’opinion lui donnent de fortes réserves de voix chez les
abstentionistes. De plus, si des sondages prometteurs ont pu encourager une
partie de l’électorat FN à se rendre aux urnes, il est inquiétant de voir que
ces mêmes sondages n’aient pas mobilisé ceux qui étaient pourtant avertis du
risque de percée du FN. Après ses succès aux municipales (prise ici de Béziers
et Beaucaire), le FN a franchi un nouveau seuil inquiétant avec cette élection.

Le Front de Gauche progresse très légèrement

La
liste conduite par Jean-Luc Mélenchon
pour
le
 
Front De Gauche  fait
 
8.57 %
contre 8,16 % en 2009. Il y a 1 élu (JLM) comme en 2009. Vu le contexte
(gouvernement PS menant une politique de droite, percée de la gauche radicale
dans plusieurs pays d’Europe, réussite à la présidentielle de 2012,
élargissement du FDG depuis 2009…) c’est un échec relatif. Le FDG n’a pas
réussi a transformer l’essai des précedentes élections européennes et n’a pas
réussi à retrouver la dynamique des présidentielles.

 

Nouvelle Donne apparaît, Lutte Ouvrière baisse un peu, le NPA
s’effondre.

La liste Nouvelle Donne (Joseph Boussion)  réalise 3.01 %.

Le score de LO (Sandra Torremocha) reste très marginal (0.86 %) et est en très légère baisse par
rapport à
2009 (1,02%)  

     Le score du NPA (Philippe Poutou) est extrèmement
bas
 : 0.54 %. C’est un effondrement. La liste NPA conduite alors par Myriam Martin avait en effet réalisé
5,62 % en 2009. Cette marginalisation électorale du NPA n’est pas que locale. En
Ile de France, la liste NPA conduite par Olivier Besancenot, a réalisé 0,84 %
alors qu’en 2009, le NPA (liste alors conduite par Omar Slaouti) avait fait 4,26%.  

Au total la gauche anti-austérité baisse de 2
points sur le Sud Ouest.

Le total pour la gauche opposée à
l’austérité est de 12,98 % en 2014 
(NPA, LO, ND, FDG) contre 15,21 % en 2009 (LO, NPA, FDG)

EELV en baisse de 4 %

La liste EELV
conduite par José Bové perd un élu sur deux et passe de
15,83 % en 2009 à 11.48
% en 2014.

Le PS recule de 2 points.

La liste PS-PRG fait 15.73 %
contre 17,72 en 2009

Le
scénario à la grecque (percée de Syriza parallèle à l’éffondrement du PS) ne se
produit pas ici. On a en effet une
gauche radicale en baisse tandis que le total de toute la gauche recule aussi
, même si les deux sont sur le Sud Ouest
plus élevées qu’à l’échelle nationale.

Il y a des raisons
profondes à ces difficultés
 : les solidarités
cassées par la crise, l’atomisation provoquée par le libéralisme et les
mutations de la production, le poids des défaites passées, la confusion et
le désarroi engendrés par la politique libérale conduite par le PS, l’absence
après les désastres du XX°s d’un projet de société alternatif au capitalisme
capable de fédérer et de sucsiter un espoir…

A cela s’ajoute désormais la capacité du FN à dicter les thèmes de
campagne et à imposer son scénario, avec la complicité, volontaire ou
involontaire, peu importe, d’une partie des médias et des hommes politiques.

 

Cependant le Front de Gauche doit
se remettre en cause.

 

Alors que le NPA et LO paient le prix de leur isolement, le FDG a une
lourde responsabilité. Fort des 11% réalisés à la présidentielle sur la base
d’une campagne dynamique, le FDG aurait du être en capacité de proposer une
alternative. Il n’a pas su accueillir par des adhésions directes, celles et
ceux, nombreux au printemps 2012, qui se reconnaissaient dans le FDG sans
vouloir adhérer à une de ses composantes partidaires. Le choix, assumé par la
direction nationale du PCF, d’aller aux municipales avec le PS dans plusieurs
villes symboles comme Paris ou Toulouse, a fortement brouillé le positionnement
du FDG alors même que la popularité du gouvernement était en chute libre. Les
débats légitimes entrainés par ce choix, ont provoqué des tensions qui ont été
très mal maîtrisées, faute d’instances appropriées pour débattre et
éventuellement trancher. Elles ont entrainé méfiance et parfois sectarisme
entre les deux principales composantes. Les prétentions hégémoniques du PG ont enfin rajouté de l’huile sur le feu.

 Largement médiatisées, ces tensions ont
écorné un des  attraits du
FDG : sa capacité à rassembler. 

Enfin, si le FdG, parfois avec d’autres, a
été à l’initiative des seules manifestations d’opposition de gauche depuis
2012, son agenda est resté dominé par le calendrier électoral.

La nouvelle situation est marquée
par une forte montée en puissance de l’extrème droite tandis que l’austérité à
la sauce Valls va produire une nouvelle dégradation sociale dont on peut hélas
prévoir les effets politiques si rien ne change. Or, pas plus qu’après les
municipales, le gouvernement PS ne fera de tournant à gauche. 

Le Front de
Gauche, est donc dans ce contexte plus indispensable que jamais. Il doit
débattre avec les autres forces de gauche qui sont déjà dans l’opposition ou
critique vis à vis du PS, tisser des liens avec les mouvements sociaux, cela en
vue de construire un rassemblement offensif plus large. Il doit se montrer plus
actif et présent, comme FDG, en dehors des périodes
électorales  

Pour cela, le FDG doit se
transformer et vite : il ne doit plus être un simple cartel
d’organisations qui se vivent trop souvent en concurrence les unes avec les
autres. Sans nier, ni les débats, ni l’existence nécessaire des partis, sont
désormais indispensables : des comités de base du FDG avec un travail en
commun dans la durée, des adhésions directes au FDG, la mise en place d’instances
pour débattre et de modalités de décisions collectives aux différentes
échelles.  

A
son échelle, la création au sein FDG du mouvement Ensemble rassemblant des courants politiques d’origines diverses et
de nombreuses personnes jusque là sans appartenance partidaire, est un exemple prometteur.
 

 David
Hermet




logoE-FDG.jpgCommuniqué national de Ensemble. Après les résultats des élections européennes.

Les conditions de cette campagne électorale
européenne, éclair et sous-médiatisée, ont contribué au triste résultat majeur
de ce soir : une victoire du Front National et une forte abstention qui
amplifie la crise démocratique. Le rejet des politiques en place, à l’échelle
européenne et nationale, s’est largement exprimé. Le PS, seul aujourd’hui à
gouverner, avec moins de 15%, subit une défaite cinglante qui contribue à
délégitimer l’orientation de François Hollande et Manuel Valls.

La droite ne profite pas pour autant de cette
situation (sans gommer en quoi que ce soit les différences entre droite et
gauche, le cumul des scores du centre, de l’UMP, du PS et du PRG, les partis de
l’alternance qui gouvernent le pays depuis la création de la Vème République,
est de 45%). C’est un désaveu massif des politiques menées depuis des années
tant par la droite que par la gauche et c’est le signe de la crise de la crise
politique française qui va s’accélérer et le signe de la crise majeure des
institutions de la Vème République qui, derrière une impression de stabilité,
réduisent d’années en années la légitimité des gouvernements en place.

La très forte poussée du Front National
exprime la désespérance produite par l’austérité, le surchômage, la perte de
perspective commune. La progression de l’extrême droite, dangereuse et mortifėre,
appelle à redoubler d’efforts pour que les voies de l’alternative de gauche
triomphent sur le repli, la xénophobie, l’autoritarisme.

Le Front de Gauche, malgré un résultat
décevant, peut œuvrer à la refondation d’une force de transformation sociale et
écologiste, seule à même d’améliorer les conditions de vie du plus grand nombre
et de reprendre le chemin de l’émancipation humaine. A l’échelle européenne,
les partis de la Gauche européenne progressent et en Grèce, Syriza, avec Alexis
Tsipras, est le 1er parti avec 28%.

Nous nous félicitons de l’élection des
députés du FDG et de la GUE ainsi que du résultat de notre candidate
Myriam Martin, porte-parole d’Ensemble, qui a obtenu 5,5% en menant une belle
bataille dans le grand Ouest dans un esprit fédérateur.

La dynamique autour du « Non de
gauche » en 2005 contre le Traité Constitutionnel Européen comme celle
autour du Front de gauche lors de la présidentielle de 2012 avec la candidature
de Jean-Luc Mélenchon ne sont pas au rendez-vous. Notre espace politique reste
en-deçà de ses possibilités et de ce qui est nécessaire face à un gouvernement
qui met la gauche à droite et la menace d’une droite extrême en embuscade. 

Nous
appelons solennellement ce soir l’ensemble des composantes du Front de Gauche à
prendre la mesure des efforts de réorganisation interne et d’ouverture à
produire pour favoriser l’implication citoyenne, le respect de la diversité des
sensibilités politiques, l’unité la plus large et la démocratie. Il en va de sa
relance et de son attractivité
.

 Il faut dans le même temps tendre la main
à toutes celles et ceux qui, dans les mouvements sociaux, à EE-LV, au PS, au
NPA, à Nouvelle Donne, chez les féministes présentes de façon autonome dans
cette élection, ne se reconnaissent pas dans l’orientation gouvernementale et
veulent construire une alternative sociale et écologiste. L’heure est venue
d’impulser un nouveau front large à gauche porteur de majorités alternatives.


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