Le Maire de Béziers, Robert Ménard, a pris un arrêté interdisant d’étendre en journée le linge aux balcons et fenêtres donnant sur les rues du centre-ville.
Voici Béziers dans de beaux draps !
« Par arrêté municipal du 19 mai 2014, il
a été décidé d’interdire d’étendre du linge aux balcons, fenêtres et façades
des immeubles visibles des voies publiques. Le texte prévoit aussi une interdiction « de battre les tapis par
les fenêtres après 10 heures du matin … Les façades ont un impact
important sur l’attractivité économique et touristique de la ville et notamment
en matière d’ordre esthétique », indique le texte de la mairie.
Les personnes qui seront prises « en infraction avec les dispositions
de l’arrêté seront passibles d’une amende ».
Ainsi donc pour assurer » l’attractivité de la
ville » Ménard ne tolère que le beau linge. Cachez ces vêtements de pauvres que je ne saurais
voir. Car ceux qui possèdent jardin ou sèche linge électrique ( bonjour l’impact
sur le climat) n’ont pas ,évidemment, à étendre leur linge sur le balcon d’un appartement
du centre ville paupérisé.
Ménard est pince (à linge) sans rire avec l’alibi du tourisme. Croit-on une seconde
que les touristes en bermudas partent en
courant parce qu’ils en voient un suspendu
au balcon ? Naples, Barcelone ou Marseille devraient alors être désertes ainsi que toutes les villes de la Méditerranée
dont la coutume séculaire est de faire sécher le linge au soleil, et pas
seulement la nuit, évidemment . (voir photos)
Non, Ménard est un tartuffe, car la mesure n’est pas faite dans un but esthétique mais pour
être stigmatisante, anti populaire, anti immigrés. Le centre de Béziers est
sinistré et les immeubles délabrés font
figure de taudis. C’est pourquoi il est habité par une population pauvre. En
2012, Robert Ménard écrivait sur son
blog,
sous l’intitulé « Se sentir chez soi » : A Béziers, le centre ville est lui aussi en perdition. Les commerçants
l’ont déserté. Les professions libérales ont migré vers des ‘zones franches’,
en périphérie, où ils sont exonérés de taxes. L’habitat est délabré, squatté
par des marchands de sommeil. Les paraboles punaisent les façades d’immeubles
occupés par des pauvres, des maghrébins, des gitans. Les bourgeois ont fui. Les
Biterrois ne reconnaissent plus leur ville. »
La solution c’est donc de chasser les pauvres du centre ville ? Ou de donner de l’emploi,
de lutter contre les inégalités ?
Pour Ménard ce n’est qu’un début : la prochaine
étape sera contre les paraboles qui
« pourrissent sa ville »
: « La semaine prochaine je vais
les interdire. Je ne vise personne d’autre que les personnes qui salopent les
façades. » Ben voyons !
Et les panneaux publicitaires qui » salopent »
les entrées et sorties de la ville, Ménard va-t-il les interdire ? Vous n’y pensez pas, s’en prendre aux
capitalistes !
Hypocrisie et exclusion sont les 2 mamelles où Ménard nourrit l’imaginaire d’un électorat en quête de boucs
émissaires.
JC Carcenac
Ville et esthétique,
quelques exemples de linge aux fenêtres…
Venise, Burano
Malte
Singapour…
Et Béziers 🙂