Hier 6 mai, c’était la troisième journée de mobilisation du personnel de la petite enfance. Ces
professionnel-les exigent le retrait du décret Morano
qui veut
• augmenter les capacités d’accueil des crèches, à personnel constant,
• réduire le quota d’encadrement des jeunes enfants,
• réduire le temps de formation des assistantes maternelles en augmentant là aussi leur
capacité d’accueil.
• Réduire les capacités d’accueil des écoles maternelles, gratuites, au profiit de « jardins
d’éveil », payants, bien sûr!
A Montpellier la mobilisation ne faiblit pas! Environ 500 personnes se sont retrouvées à partir de
13h sur la comédie pour un pique-nique militant qui a permis la distribution de tracts et la signature
de la pétition http://www.pasdebebesalaconsigne.com/petition/?petition=3.
(En fin de page le compte rendu de la manifestation montpelliéraine dans Midi Libre)
A 15h, la manif joyeuse et colorée est partie en direction de la préfecture est s’est terminée au
Peyrou.
Les tracts du collectif « Pas de bébés à la consigne » de la CGT, de la CNT sociaux, du NPA ont été
bien accueillis et ont permis de discuter, notamment avec de jeunes parents afin de les sensibiliser
aux problèmes de garde qu’ils et elles vont bientôt rencontrer.
Me Morano, toujours sourde aux revendications de ces professionnel-les, dénonce la
« manipulation » qu’exercerait le collectif sur les personnels. Face à cette attitude méprisante, le
collectif appelle à une autre journée de mobilisation, le samedi 29 mai, et appelle tous les parents
concernés (et les autres) à venir se faire entendre (voir la pj).
Le NPA soutient tous-tes ces professionnel-les et participera à la mobilisation du 29 mai.
Il est urgent de développer un grand service public de la petite enfance, gage d’un accueil de qualité, avec
des personnels qualifiés et en nombre.
Il est urgent de sortir ce secteur de la directive européenne sur les services qui veut le marchandiser.
Il est urgent de faire valoir que les droits des femmes passent par la possibilité de faire garder les enfants.
Il est urgent de se mobiliser tous et toutes parce que miser sur l’accueil et l’éducation des tout-petits est un investissement sur l’avenir de notre
société.
« Pas de bébés à la consigne » Communiqué de presse du 7 mai 2010
Parents, professionnels, citoyens, élus Déferlante nationale de la petite enfance samedi 29 mai dans toute la France
17 février, 11 mars, 8 avril, 6 mai 2010, par milliers et par milliers les professionnel-l-es de la petite
enfance en grève et les parents persistent et signent : la politique d’accueil de la petite enfance
poursuivie actuellement signerait une régression sans précédent de la qualité d’accueil des tout petits
En effet, en accueil collectif le décret gouvernemental ferait régresser la qualification
professionnelle des équipes et le taux d’encadrement des enfants (1).
Plusieurs spécialistes de l’enfance ont récemment rappelé, à l’instar des professionnel-les, que :
» »Depuis 50 ans, on sait beaucoup mieux ce dont les bébés ont besoin pour pouvoir se socialiser,
en particulier d’une très grande qualité des rencontres individuelles » » et les mesures envisagées
sont « contraires à tout ce qu’on a appris » (Pr. Bernard Golse), » »le ratio devrait être amélioré pour
un meilleur accueil des enfants et des familles qui nécessitent une attention particulière » » (Hubert
Montagner), le décret ouvre » »une sorte de brèche pour réduire sensiblement la qualité des
conditions d’accueil » » (Agnès Florin).
Le Haut conseil des professions paramédicales vient de voter à l’unanimité le report de l’examen
du projet de décret pour « défaut de concertation ».
Des élus de toute sensibilité politique prennent position contre les mesures prévues par le décret :
le président du Conseil général du Haut-Rhin, le maire de Paris, le président du Conseil général du Val de Marne.
Parallèlement, l’Assemblée nationale vient d’adopter une proposition de loi créant les maisons
d’assistantes maternelles, véritables structures d’accueil collectif dérogeant à toute norme de
fonctionnement et plaçant parents et assistantes maternelles dans des conditions d’insécurité
juridique majeure, en laissant croire aux assistantes maternelles que cela conduira à une
amélioration de leur statut et sans garantir aux enfants accueillis des conditions de sécurité
affective et matérielle favorables à leur socialisation (2).
Nous interpellons une nouvelle fois le président de la République, qui, pas plus que son
gouvernement, n’a pas pris la peine de nous recevoir le 6 mai, pour enfin prendre en compte l’exigence
unanime des parents, des professionnels et des spécialistes de la petite enfance :
de retrait du nouveau décret sur l’accueil collectif et de la proposition de loi sur les maisons
d’assistants maternels ;
d’exclusion des modes d’accueil du champ de la directive « Services » ;
de rétablissement des postes d’enseignants supprimés avec leurs conséquences pour la
d’un plan d’urgence pour l’accueil de la petite enfance, incluant des mesures ambitieuses de
formation de professionnels qualifiés.
Avec le mouvement « Pas de bébés à la consigne » nous posons sur la place publique l’enjeu
politique de l’accueil de la petite enfance.
Nous appelons parents, professionnels, citoyens, élus à une
Déferlante nationale de la petite enfance samedi 29 mai
lors de manifestations dans les grandes villes de France (3)
À Paris manifestation à 14h30 départ au RER Luxembourg
Contact presse : 06 33 08 23 54, Mail : pasdebebesalaconsigne@hotmail.fr,
http://www.pasdebebesalaconsigne.com
(1) http://www.pasdebebesalaconsigne.com/DOC/arguments%20_retrait%20_nouveau_decret_EAJE_15042010.pdf
(2) http://www.pasdebebesalaconsigne.com/DOC/argumentaire_MAM_pasdebebesalaconsigne_122009.pdf
Plus de précisions sur le site http://www.pasdebebesalaconsigne.com/
Lu dans Midi libre (7 mai 2010)
Montpellier. Pas de répit contre la réforme des crèches
Environ 400 pros ont participé à une nouvelle journée de mobilisation
Plus de la moitié de la trentaine de crèches de Montpellier sont restées fermées, hier après-midi. Le mouvement « Pas de bébés à la consigne » continue de mobiliser les professionnels de ce secteur de la petite enfance contre le décret Morano.
Hier après-midi, ils étaient ainsi environ 400 à défiler de la Comédie vers le Peyrou. C’est la troisième manifestation en moins de trois mois pour dénoncer les effets de cette réforme qui prévoit d’augmenter le nombre d’enfants en charge pour chaque agent des structures. « Les gens sont très mobilisés. C’est un mouvement qui s’enracine », assure Sabine Bousquet, auxiliaire de puériculture à la mairie de Montpellier et déléguée CGT.
En avril dernier, environ 500 personnes, essentiellement des femmes comme hier, avaient déjà manifesté contre le texte et, plus globalement, contre une diminution de la qualité d’accueil des jeunes enfants dans les crèches associatives ou municipales. « On sait que c’est pour aller aussi vers la fermeture des petites et moyennes sections en maternelles », s’insurge la salariée d’une structure municipale.
Hier, les protestataires attendaient des nouvelles du cortège parisien et un geste du ministre Nadine Morano mais le pessimisme dominait. « Jusqu’ici, elle n’a pas bougé sur le fond. » Afin d’augmenter la pression, une nouvelle action pourrait avoir lieu le 29 mai, dans les rues des capitales régionales. « C’est un samedi. Comme ça, on pourra compter sur le soutien des parents et des enseignants », expliquait-on à la CGT.
Le personnel de Castries dans la rue
La colère du personnel de la crèche municipale de Castries était palpable au cours de la manifestation d’hier (lire aussi ci-dessus). Pour leur première mobilisation depuis leurs débuts dans la structure (elles y cajolent les tout-petits depuis une vingtaine d’années), Carole, Michèle et leurs collègues sont apparues motivées mais « pas très optimistes » quant à l’avenir de leur profession, comme le confie l’une d’entre elles. C’est leur troisième défilé depuis le début de la grogne contre la politique actuelle du gouvernement en matière familiale et particulièrement contre le décret Morano.
Toutes dénoncent notamment la baisse du seuil de personnel qualifié ainsi que l’augmentation de la capacité d’accueil de leur établissement. « Les crèches vont être surchargées, soulignent-elles d’un
air dépité, et cela va nuire à la qualité de notre travail. » En outre, les réglementations prévoient de faire passer à douze le nombre d’enfants à charge d’une personne qualifiée contre six à sept actuellement, entraînant inévitablement une baisse de la qualité de la prestation. « Cela n’est plus possible. Si on continue comme ça, on fera du gardiennage. Notre travail exige un minimum de sécurité », déplorent Carole et Michèle, comptant bien poursuivre le mouvement actuel, qui ne semble pas vouloir s’essouffler.
Tout en bénéficiant, par ailleurs, du soutien et de la compréhension de « parents totalement solidaires », assure Michèle .