Midi Libre de ce jour annonce « Rien n’est encore officiel mais l’accord est en passe d’être signé. Le MoDem de Marc Dufour pourrait, avant le premier tour des municipales, rejoindre la liste de gauche plurielle emmenée par Hélène Mandroux. »
Cet accord marquerait une nouvelle dérive vers la droite du PS local. Le PC suivra-t-il son allié jusque là ?
Certes, sur le programme ou les politiques menées, il y avait bien longtemps, hélas, qu’on avait un peu de mal à distinguer un programme socal-libéral d’un programme libéral tout court.
On l’ a vu à l’échelle nationale avec l’incapacité du PS à s’opposer à la réforme sur l’autonomie des universités ou sur les retraites des cheminots, toutes « réformes » qui figuraient dans le programme de Ségolène Royal.
On va le voir encore à Versailles avec la courageuse décision du PS de s’abstenir, permettant de fait au traîté de Sarkozy de passer sans consultation des électeurs qui riqueraient de voter Non. Cela alors même que la candidate socialiste avait promis un referendum.
Mais pour l’instant, l’alliance directe avec un parti de droite, n’était pas à l’ordre du jour.
Montpellier va être une des rares villes où il y aura, si cette information est confirmée, une alliance entre le PS et le MODEM. ll ne s’agît plus seulement de débaucher quelques personnalités de droite comme le faisait Frèche mais d’intégrer carrément le MODEM sur la liste PS-PC avec une promesse de six élus.
La LCR Montpellier avait annoncé qu’elle ne voulait pas que la ville tombe à droite. Nous faisons la distinction entre la droite et la gauche malgré toutes nos critiques sur le PS. La vraie question qui se pose est : est ce que le PS la fait encore, cette fameuse distinction entre la droite la gauche ?
Voir le MODEM comme un allié de la gauche est assez extraordinaire. Dans de nombreuses villes, il fera alliance avec l’UMP.
Qu’il apparaisse aujourd’hui moins à droite que l’UMP, c’est certain. Mais est-ce parce qu’il aurait évolué vers la gauche ?
Non, c’est d’abord le résultat du durcissement à droite de l’UMP sous Sarkozy. Quant aux ressemblences entre le PS et le MODEM, elles viennent plus de la dérive vers la droite du premier que d’une conversion aux valeurs de gauche du second.
On peut enfin rappeler que le Modem est ici dirigé par l’ancien UDF et ex PDG dAir Littoral, Marc Dufour, ce qui ne le rapproche guère des questions sociales en cette période de baisse du pouvoir d’achat.
On ne prétendra pas pour autant être surpris par cette alliance PS/MODEM, mais quelle sera l’attitude du PCF ?
On sait que la LCR et le PCF sont en désaccord sur la question de l’indépendance à avaoir vis à vis du PS. Mais ici, il ne s’agit pas d’une question de tactique. Peut on voir un parti, qui se réfère à la gauche anti-libérale s’allier d’abord avec des sociaux-libéraux et maintenant avec des libéraux tout court ?
À ce renoncement pour préserver quelques élus sans pour autant peser, il y a pourtant une possibilté alternative. À Béziers, le PCF a fait un autre choix, celui du rassemblement en toute indépendance, de la gauche antilibérale et anti-capitaliste.