Un nouveau départ pour le Front de Gauche ?

Le
6 septembre, Front de Gauche a tenu une importante réunion nationale de 300
déléguéEs des FdG locaux, et des représentants des courants du FDG . Pour
l’Hérault il y avait un représentant d’Ensemble et une représentante du PCF.

Après
les divergences publiques et le relatif échec électoral des européennes, il
était indispensable que le FdG fasse le point et se redynamise. Ensemble plaide
pour la relance des comités citoyens de base, l’adhésion directe, une démarcation
claire du PS, des assises locales pour élaborer avec tous ceux et celles qui le
souhaitent  une alternative de gauche,
sociale et écologique à la politique gouvernementale désastreuse.  

Voici
les impressions des déléguéEs héraultais ( PCF et Ensemble) , le point de vue de participants d’Ensemble et la déclaration
finale


FDG.jpegLa
journée s’est déroulée en trois temps, un le matin, deux l’après-midi, en
théorie :

débat
collectif sur la situation politique, bilan de la stratégie et du projet du
FDG ;

débat
sur le fonctionnement du FDG ;

débat
sur des propositions d’initiatives et d’un calendrier.

 

En
réalité, la différence entre les trois n’était pas flagrante, et cette réunion
a été une succession de prises de paroles, de dirigeant-e-s et de militant-e-s,
sans réel débat.

Cependant,
il est ressorti de toutes ces interventions la volonté de continuer le Front de
Gauche, même si on peut regretter le manque d’initiatives et de décisions
concrètes.

 

Le
résumé de quelques interventions :

 

J.-L.
MÉLENCHON (PG) :

Volonté
de « fédérer le peuple ! », de « rassembler à gauche,
s’il y a quelqu’un à rassembler », autrement dit, ne pas compter sur le
PS. Selon lui, la question du pouvoir est centrale, et ce dernier doit être
conquis par le peuple.  Il pense que « l’insurrection aura
lieu », et se dit « pour tout ce qui permettra d’enraciner le FdG.

 

P.
LAURENT (PCF) :

Il
faut un signal fort de relance du FdG, et partir de la situation politique
actuelle, dont le désarroi de la population. Le FdG a eu du mal à appréhender
l’après-présidentielle, et il y a tout un travail idéologique et politique à
faire pour arriver à des transformations sociales. La première urgence est de
« repartir à la bataille le vite possible en construisant une alternative
sur des bases politiques pour un rassemblement » dans un mouvement large
d’engagement citoyen. Il faut faire « un immense effort de
rassemblement ». Il a terminé en insistant sur l’importance de la
diversité du FdG et la nécessité de faire exister dans le paysage politique un
scénario autre que Valls / UMP / FN.

 

C.
AUTAIN (E !) :

À
la fin de la journée, il faudra avoir montré notre capacité à relancer le FdG
et proposer des initiatives concrètes. La situation politique de la rentrée est
sidérante, on croit toujours avoir atteint le pire, mais… Pour elle, c’est
l’évolution des leaders et responsables socialistes qui a entrainé le
changement de nature profond du PS. Elle souligne que cette mutation libérale
des partis n’est pas que française, mais européenne. Dans cette situation
historique nouvelle, nous devons créer une « force politique de
transformation sociale et écologique à vocation majoritaire », à distance
du PS. Nous ne sommes plus dans une situation d’union de la gauche mais dans
une période de refonte politique : comment mobiliser celles et ceux qui
sont contre le gouvernement, et également les mouvements écolos, féministes…
Il faut mener un  travail de refondation
sur le fond et de mobilisation populaire, créer une nouvelle force pour
rassembler la population. Attention au mot « gauche », revendiqué par
le gouvernement. Nous devons nous le réapproprier et lui donner une
signification nouvelle. Notre force politique doit être distincte ET
ouverte : une passerelle pour construire un front large (et non un cordon
sanitaire). Sur l’espace politique nous avons incarné une alternative, nous
avons donc une responsabilité. Il nous faut bâtir une espérance commune et construire
un imaginaire politique.

 

F.
PARNY (PCF) :

La
réflexion pour un autre chemin possible ne doit pas être qu’économique. Les
propositions crédibles et réalistes et les actions concrètes sont
insuffisantes, nous avons aussi besoin de prises de risques. Le changement de
société viendra de l’investissement dans l’humaine et la formation. Nous devons
reconstruire les services publics et revendiquer la gratuité des biens communs
pour plus de solidarité.

 

S.
JOSHUA (E !) :

Nous
devons travailler sur deux aspects à la fois : la grande partie du peuple
en cessation politique et une partie qui regarde ce qui se passe dans les
partis. La coalition est nécessaire contre le PS. La question la plus immédiate
n’est pas l’élaboration d’un programme mais issues et la médiation. Nous devons
voir où nous pouvons peser. Propositions : se rapprocher des mouvements
ouvriers et associatifs (comme pour le 12 avril), faire des assises
décentralisées pour discuter de l’alternative sociale et écologique (sans le
PS), et discuter avec tous ceux qui sont contre la politique gouvernementale.

 

É.
COQUEREL (PG) :

Nous
n’avons pas le temps : nous devons être prêts pour 2017, avec une
stratégie nationale claire, pour « construire une alternative
majoritaire », et présenter un ou une candidate de l’alternative. Le PS
est un parti qui défend le système libéral, sans être en attente d’un
changement. Il ne se dit pas « pour rassembler à gauche » car la
gauche pour le peuple c’est aussi le
PS, et donc ne marche pas. Il se prononce pour un « Front du peuple ». En ce qui concerne des
assises : ok pour participer mais n’est pas convaincu que le peuple y réadhère, à la place, il
faudrait mettre la question de la souveraineté populaire. En conclusion, il n’y
a pas à craindre de voter FDG au 1er tour par peur que la droite
arrive au pouvoir, car elle y est déjà.

 

Il
y a également eu une intervention intéressante d’Aurélie TROUVÉE (non
encartée), pour qui la gauche comporte les mouvements sociaux, associatifs, les
partis, mais non le gouvernement. Elle a souligné également l’importance de
créer des ponts entre les expériences concrètes d’alternative (NDDL…) et le
FdG.

 

La
relance du FdG passera par LES IDÉES.

 

M.-C.
VERGIAT (FdG) :

Travailler
à l’articulation avec les mouvements sociaux, à l’articulation entre les luttes
anti-libérale et anti-capitaliste, et à l’articulation entre le local et le
national. L’égalité des doits doit être au centre de nos projets, et non
seulement l’économie. Nous devons travailler avec les chercheur-e-s, les
artistes, les universitaires.

 

P.
KALFA (E !) :

Critique
du mouvement pour la VIème République, voulu par Mélenchon : quelle
nécessité à cela puisque nous avons le FdG ?

 

O.
DARTIGOLLES (PCF) :

Y
a-t-il une relance ou pas ? nous devons nous préparer à des convulsions,
des tensions sociales venant de la politique de Valls. Stopper Valls, en
fédérant le peuple et / ou en rassemblant la gauche, est un élément de relance
du FdG.

 

Les
propositions :

adhésions
directes

assises
du FdG

structuration
nationale du FdG

référendum
révocatoire à mi-mandat

utiliser
les méthodes de l’éducation populaire

rassembler
sur le contenu, et réfléchir sur quel levier s’appuyer pour remettre le peuple
en mouvement (la VIème République ?)

assemblées
citoyennes

états
généraux de l’école

inversion
du calendrier électoral : les législatives avant les présidentielles

construction
d’un FdG national / local,

quelle
place pour les non-encarté-e-s ?

forum
européen alternatif en mai 2015 (10 ans après le non au TCE)

 

Aucune
des composantes ne souhaite la disparition du FdG et ne peut se passer du Front
de Gauche. Même si il y a des tensions, des débats, le bilan de ce samedi est
de dire que nous n’avons pas le choix de continuer le Front de Gauche. C’est
notre seul outil possible à l’heure actuelle.

Il
y a plusieurs débats de fond entre les différentes composantes sur la suite du
FdG qui ressortent des différentes interventions.

Le
PG fait le constat que le mot « Gauche » est un boulet désormais,
compte tenu de l’impopularité et la politique désastreuse du gouvernement Hollande-Valls.
Il en tire comme conséquence qu’il faut désormais un « front du
peuple », qu’il faut s’adresser au peuple et larguer ce boulet sémantique
qu’est devenu la « gauche ». Son axe de bataille est de dire qu’il
faut trouver un point d’appui, une faille, un levier pour renverser le rapport
de force. C’est le « mouvement pour une VIème république ».

Le
FdG doit se concentrer, pour Mélenchon, 
sur une tâche : construire ce mouvement. Toute autre initiative est
une perte de temps voir un handicap pour le construire. D’où le refus du PG que
l’initiative des « assises du FdG » figure dans la déclaration
finale.

Le
PCF ne s’est toujours pas prononcé pour les adhésions directes.

Les
interventions des dirigeant-e-s du PG étaient un peu incohérentes (et aussi
très animées), entre le refus d’alliance avec le PS, l’autonomie revendiquée et
le dialogue qu’illes cherchent, voire revendiquent, avec certain-e-s de leurs
élu-e-s.

 

Boris
Ensemble

Marjolaine
PCF

Assemblée de rentrée
du Front de gauche :

un point d’appui pour
aller plus loin

Janette Habel, Ingrid
Hayes, Pierre Khalfa (Ensemble)

 

Le
6 septembre s’est tenue l’assemblée de rentrée du Front de gauche (FdG).
C’était la première du genre. La composition de cette assemblée était
caractéristique du fonctionnement du FdG qui combine la présence
d’organisations politiques, de structures de base « les assemblées
citoyennes », de structures transversales « les fronts
thématiques » et d’individus non encartés. Il s’agissait d’avoir lors de
cette journée une photographie aussi fidèle que possible de cette réalité. Y
ont ainsi participé des représentants des fronts thématiques, des assemblées
citoyennes lorsque celle-ci avaient une réalité effective, des représentants
des composantes politiques, et des « personnalités » non encartées,
qui avaient ou non participé aux travaux du Conseil national, et qui se
reconnaissent dans l’activité et le positionnement du FdG. Environ 200
personnes étaient présentes, majoritairement issues des forces politiques
constitutives du FdG, dont une importante délégation d’Ensemble.

La
tenue de cette assemblée avait été décidée à la suite du mauvais résultat des
élections européennes et après une année calamiteuse qui avait vu la dynamique
du FdG s’enrayer et les divisions internes s’amplifier notamment (mais pas
seulement !) de par le choix du PCF de s’allier au PS dans la moitié des
grandes villes pour les élections municipales. Il s’agissait pour ses diverses
composantes de relancer, voire de refonder à cette occasion le FdG. Le fait que
cette assemblée se tenait dans un contexte d’aggravation de la crise politique
ne faisait que renforcer cette nécessité. Quel bilan peut-on en tirer ?

Tout
d’abord, les débats ont été de très bonne qualité et les interventions très
nombreuses, une centaine de personnes ayant pu prendre la parole. La qualité
d’écoute et le respect des positions des uns et des autres a été de mise. Des
points d’accords importants ont été constatés, que ce soit sur la profondeur de
la crise politique, sur l’analyse du gouvernement Valls, et sur la nécessité,
dans cette situation, pour le FdG d’être à l’offensive pour mettre en échec la
politique du gouvernement. Une déclaration de la coordination du FdG en ce sens
a d’ailleurs été présentée lors de cette journée. De plus, tout le monde a
admis qu’il fallait rapidement avancer, d’une façon ou d’une autre, sur la
question des adhésions directes.

Cependant,
cette assemblée n’a pas permis de surmonter un certain nombre de divergences
stratégiques. Les débats n’ont pas permis de clarifier la stratégie de la
direction du PCF quant à ses rapports au PS, notamment au niveau électoral dans
la perspective des prochaines échéances. Or celles-ci se rapprochent et le FdG
ne peut se permettre de rejouer la pièce des municipales. On peut s’interroger
sur la place et le rôle que le PC veut accorder au FdG dans la situation
actuelle. Le PG, pour sa part, a présenté sa nouvelle orientation que l’on peut
résumer en quatre éléments : le clivage gauche/droite est dépassé ;
les partis politiques sont discrédités ; il faut mettre le peuple en
mouvement ; face à la crise politique, il faut créer un mouvement pour la
VIe République qui doit fédérer le peuple et permettre ainsi de gagner
l’élection présidentielle. Les représentants du PG ont ainsi appelé les
participants à rejoindre le mouvement pour la VIe République dont la création
avait été annoncée quelques jours auparavant par Jean-Luc Mélenchon.

Au-delà,
de la méthode employée – annonce unilatérale suivie d’une demande de ralliement
– cette orientation pose de nombreux problèmes. Certes, de nombreux électeurs
assimilent la gauche à la politique du PS et, de ce point de vue, le clivage
gauche/droite, semble effectivement dépassé. S’en tenir là, c’est cependant
oublier deux éléments. D’abord, pour une part encore importante de l’opinion,
une bonne partie du « peuple de gauche », ce clivage reste important.
Mais surtout ce clivage est revitalisé par l’évolution de la situation
politique. Ainsi, après la nomination du nouveau gouvernement Valls et le
discours de ce dernier à l’Université du Medef, nombre de médias se sont
sérieusement interrogés sur le fait de savoir si Manuel Valls est de droite…
preuve s’il en est que le clivage droit/gauche a encore du sens, ce que prouve
aussi la création dans le PS du courant « Vive la gauche ». Décréter
la fin du clivage gauche/droite risque donc d’apporter plus de confusion que de
clarification, nous empêchant de plus de peser sur les contradictions internes
de la majorité gouvernementale.

Les
mobilisations sociales et les réactions citoyennes sont absolument
indispensables pour construire une alternative politique. Mais nous n’avons pas
connu en France une vague populaire, comme l’a été le mouvement des places en
Grèce ou le 15M en Espagne, qui redessinerait un champ politique nouveau, soit
par la création d’une nouvelle force politique type Podemos, soit par la
transfiguration d’une force politique déjà existante, cas de Syriza. Il nous
faut donc des leviers, des médiations, pour construire ces mobilisations
sociales et citoyennes et remettre le peuple en mouvement.

Comment
croire que la création ex nihilo d’un mouvement politique pour la VIe
République permettrait, comme par miracle, de remettre le peuple en
mouvement ? Le PG a raison d’insister sur la crise démocratique, qui
constitue aujourd’hui une question majeure, dénoncée par diverses forces
politiques au-delà du FdG. Mais pour que la VIe République devienne crédible il
faut construire des de rapports de force et donc des alliances
larges. Si l’exigence justifiée d’une VIe République peut émerger d’un
mouvement de masse, elle a peu de chance d’en être le déclencheur.

Pour
notre part, nous avons réaffirmé l’orientation qu’Ensemble porte depuis des
mois. L’objectif du FdG doit d’être de faire émerger une alternative politique
à gauche à la politique gouvernementale. Cela passe par le rassemblement de
toutes celles et ceux qui sont opposées à cette politique, d’où notre
proposition d’assises contre l’austérité et pour la transformation sociale et
écologique qui devraient regrouper forces politiques, associatives et
syndicales. Il s’agit d’articuler les réponses immédiates au niveau
démocratique, social et écologique avec des perspectives de plus long terme. Un
tel processus doit être décliné du national au local et permettre de construire
un cadre de débat et d’action. Mais il faut aussi que le FdG soit à l’écoute de
ce qui bouge dans la société et qui refuse les logiques dominantes. Des
processus de contestation porteurs de perspectives d’émancipation y sont à
l’œuvre. Il est décisif de s’appuyer sur eux pour construire un projet de
transformation social et écologique et remettre le peuple en mouvement. Cette
perspective de rassemblement face aux politiques gouvernementales qui
s’appuierait sur les mobilisations existantes dans la société peut commencer
d’ores et déjà à prendre corps : dans des nombreux villes et localités, il
est possible de prendre des initiatives, d’organiser des réunions, de reprendre
confiance dans notre capacité à agir.

L’enjeu
dans la période actuelle est de faire vivre la démarche politique que
représente le FdG et de redonner du crédit à sa fonction politique. L’assemblée
du 6 septembre a permis de susciter un débat inédit et transversal, entre les
différents espaces du FdG et ce type de réunion doit être organisée
régulièrement. La question de la participation citoyenne – que ce soit à
travers la question des adhésions directes ou selon d’autres modalités –
devrait être prise à bras le corps. Enfin, il est essentiel de donner à voir
rapidement que le FdG sera uni dans les prochaines échéances électorales. Ce
qui suppose non seulement la construction d’une position commune autours des
réponses politiques programmatiques à défendre, mais également la nécessaire
autonomie vis-à-vis du PS avec une démarche de rassemblement des forces
politiques opposées à l’austérité et à la politique gouvernementale.

Ces
débats stratégiques n’ont pu être tranché le 6 septembre. Ils ont été par
contre clairement exposés. Les positions en présence dessinent certes des
perspectives différentes, mais sont-elles absolument contradictoires ? Ne
peut-on pas les rendre complémentaires ? C’est notre pari. Ces questions devraient être résolues assez rapidement. Une
nouvelle assemblée est prévue au mois de novembre.

Déclaration du Front
de gauche

 

La
politique suivie par le Président et le Premier ministre entraîne notre pays
dans une grave crise économique, sociale, démocratique et politique. Crise
économique que traduisent tous les indicateurs ; crise sociale avec un
chômage qui s’enracine, la précarité et la pauvreté qui s’accroissent et les
protections sociales qui sont constamment rognées ; crise démocratique
avec un parlement, des élu-e-s territoriaux, des syndicalistes jamais écoutés
et souvent pas consultés ; crise politique du fait de la fuite en avant
néolibérale de ce pouvoir contestée au sein même de sa majorité politique. Ces
crises alimentent un repli identitaire et nationaliste qui favorisent la
désignation de boucs émissaires et font progresser la xénophobie et tous les
racismes.

 

L’ensemble
de celles et ceux qui avaient permis la défaite de Nicolas Sarkozy se
retrouvent désemparé par cette politique loin, très loin, des valeurs
traditionnelles de la gauche. Ce gouvernement se retrouve ainsi de plus en plus
illégitime.

 

Les
orientations internationales de François Hollande concourent à cette perte de
repère. Il rompt avec la politique traditionnelle de la France à l’égard de la
Palestine, s’engage dans des guerressans
qu’apparaisse une stratégie d’ensemble conduisant à des paix durables, se
retrouve impuissant avec l’Union européenne à solutionner des conflits internes
à l’Europe. Pire, son attitude à l’égard des manifestations de soutien au
peuple palestinien cet été, permet de croire qu’il souscrit désormais au
« choc des civilisations » cher à Mr Bush en transformant un conflit
entre États en guerre de religion et en mettant à l’index les jeunes des
quartiers populaires suspectés d’être antisémites.

 

La
constitution du gouvernement Valls 2 n’a fait qu’aggraver les choses en
soulignant la pratique autoritaire de ce gouvernement et la multiplication
d’interventions inspirées par les exigences du MEDEF. Il expulse des ministres
qui expriment leur doute sur la politique suivie, il se fait acclamer par les grands
patrons, remet en cause les avancées de la loi sur le logement, poursuit la
multiplication des menaces sur le code du travail et sur les 35 heures, reprend
des thèmes de la droite visant à culpabiliser les citoyens comme le contrôle
des chômeurs etc… etc… Cette ligne suicidaire pour le pays et pour la gauche
est clairement assumée par François Hollande et Manuel Valls, mais aussi par le
premier secrétaire du parti socialiste.

 

Ce
n’est pas de coupes drastiques dans les dépenses publiques dont la France a
besoin mais au contraire de plus de services publics, de protection sociale et
d’investissements publics. Cette politique ne peut que mener notre pays qu’à la
catastrophe. Elle ne fait qu’un gagnant : les actionnaires dont les
dividendes ont augmenté de 30 % au second trimestre 2014 comparés au même
trimestre de l’année précédente. Des alternatives existent à condition de
répartir autrement les richesses, de partir des besoins sociaux et de la
nécessité de répondre à la crise écologique.

 

Pour
imposer sa politique, le président de la République s’appuie sur les
institutions de la Ve République. Or celles-ci sont de plus en plus contestées
au fur et à mesure que se révèle leur caractère antidémocratique. Une
refondation démocratique avec comme perspective la VIe République s’avère comme
un moyen essentiel de sortie de la crise. Il est temps de redonner la parole au
peuple par un véritable partage des pouvoirs et des responsabilités du local au
national. Ce sursaut démocratique doit s’enraciner dans une mobilisation
sociale et politique sans précédent.

 

Le
débat sur la politique économique et sociale du gouvernement provoque des
fractures au sein même de la majorité gouvernementale. Cette situation ne peut
se trancher par un coup de force gouvernemental condamnant la représentation
nationale au silence à coup de 49-3 ou d’ordonnances. Tous les parlementaires
de gauche qui doutent de cette orientation doivent  voter contre la confiance au gouvernement de
Manuel Valls.

 

Dans
cette situation, les mobilisations sociales, les réactions citoyennes sont
indispensables pour casser l’offensive du gouvernement et du Medef. Le Front de
gauche est favorable à la constitution d’un très large front de résistance pour
mettre en échec la politique du gouvernement. C’est dans cet état d’esprit
qu’il participe au Collectif, créé lors de la manifestation unitaire du 12
avril 2014, qui regroupe nombre d’organisations syndicales, d’associations et
de partis politiques et qui constitue un premier pas vers une dynamique plus
large.

 

Au
plan politique le Front de gauche souhaite prendre les initiatives nécessaires
à la convergence de celles et ceux qui veulent contribuer à un rassemblement
majoritaire permettant de porter une alternative aux choix du pouvoir actuel.
Un grand débat national doit avoir lieu sur cette question dans lequel les
citoyennes et les citoyens doivent être présents à égalité de responsabilité.
Dans cet esprit, le Front de gauche vous appelle d’ores et déjà à participer
aux nombreuses initiatives qui auront lieu à la fête de l’Humanité.

 


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