Montpellier. Marea Granate relaie la marche de la dignité en Espagne. Interview



Montellier Marea Granate  (15h, place Jean Jaures)  Nous avons rencontré
Alejo, jeune espagnol de Huelva, travaillant aujourd’hui au CHU de Montpellier
pour faire le point  sur l’initiative prise par la « marea granate » 
qui  a relayé la marche de la dignité organisée le même jour (22 mars) en Espagne. 


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« MARCHES
DE LA DIGNITE » en ESPAGNE :

« MAREA
GRANATE » a APPELLE A MANIFESTER A MONTPELLIER

une centaine de personnes au rassemblement 

voir ici

 

Nous avons rencontré Alejo, jeune
espagnol de Huelva, travaillant aujourd’hui au CHU de Montpellier pour faire le
point avec lui sur l’initiative prise par la « marea granate ».

 

mareagranata7.jpgIl y a environ un an, vous organisiez à Montpellier une manifestation de
« Jovenes Sin Futuro » autour du thème « No nos vamos, nos echan ! »
(Nous ne partons pas, ils nous virent). Cette manifestation coordonnée avec les
mobilisations en Espagne s’était tenue dans plusieurs villes françaises. A
Montpellier, elle avait regroupé autour de 150 jeunes issus de l’état espagnol
et venus travailler en France.

Depuis cette manifestation, que s’est-il passé pour la jeunesse
espagnole ?

Alejo : « La situation s’est
encore aggravée. Le chômage des jeunes continue de monter et ceci alors que le
gouvernement ne compte pas les dizaines de milliers de jeunes ayant quitté le
pays ou, encore, les jeunes ayant repris des études pour mieux chercher un
emploi. Pour ceux qui ont la chance de trouver un travail, c’est un travail précaire,
à temps partiel et parfois, comme le permet la loi actuelle, payé en dessous du
salaire minimum. Le mouvement migratoire ne touche plus seulement les jeunes,
maintenant des pères de familles quittent le pays pour aller travailler à l’étranger
et parfois même des familles entières.

 

Vous organisez  samedi 22
mars une nouvelle manifestation sous le nom de « marea granate »,
pouvez-vous nous expliquer à quoi correspond « marea granate » ?

Alejo : « Quand Jovenes
sin Futuro a lancé la campagne « No nos vamos, nos echan ! »
beaucoup de jeunes se sont mobilisés en Espagne et dans le monde. D’où l’idée
de construire un collectif revendicatif de jeunes concernés par l’exil économique
et d’insérer ce mouvement dans le cadre des mobilisations construites en « marées »
thématiques. Par exemple, la « marée verte » pour l’éducation
publique ou la « marée blanche » pour les services publics de la santé
( à Madrid, le gouvernement a voulu vendre et privatiser tous les hôpitaux).

La couleur « granate » a
été choisie symboliquement, le « grenas » est la couleur du passeport
espagnol.

 

Cette manifestation se tient le 22 mars. Pourquoi avez-vous choisi cette
date ?

Alejo : « En Espagne, le
22 mars a été choisi comme date de mobilisation pour rassembler tous les
collectifs de lutte afin de porter des revendications élémentaires et vitales
comme le refus de payer la dette, la défense des services publics (santé, éducation…),
un logement pour toutes et tous, un revenu minimum pour que chacun puisse
manger. Parmi les initiateurs, il y a le Syndicat des Travailleurs Andalous
(SAT), la PAH (la plateforme luttant contre l’expulsion de leur logement des
petits propriétaires ne pouvant plus payer leur crédit), les associations de chômeurs,
le Forum Civique, la CGT… Le 22 mars, arriveront à Madrid plusieurs « marches
de la dignité » parties de différents points du pays (voir charte).

Nous, jeunes espagnol-es de
Montpellier, nous n’avons pas la possibilité d’aller manifester à Madrid aussi
nous manifesterons à Montpellier. Ainsi, nous montrerons aussi à la jeunesse
française les dégâts terribles des politiques gouvernementales soumises au libéralisme,
faisant payer la crise aux jeunes et aux salariés.

Les revendications de ces « marches
de la dignité » sont non négociables pour la dignité humaine et le respect
de l’être humain.

Nous nous rassemblerons Place Jean
Jaurés pour aller en manifestation jusqu’au Consulat d’Espagne »

mareagranata8.jpgpropos recueillis par Francis Viguié


Ci-dessous : article publié sur le site national de Ensemble !





MARCHES DU 22 MARS SUR MADRID, MARCHES POUR LA
DIGNITÉ

Faire converger des marches pour la
dignité, contre l’austérité et les coupes budgétaires, au départ des quatre
coins de l’Etat espagnol sur Madrid le 22 mars, c’est l’initiative lancée il y
a cinq mois environ.

C’est notamment le syndicat andalou des
travailleurs (SAT) qui a lancé ce projet de marches de la dignité, en le
proposant d’emblée aux nombreux collectifs et organisations qui se mobilisent
quotidiennement dans tout l’Etat espagnol. Et les réponses et l’engagement de
nombre d’entre eux ne se sont pas fait attendre. Les assemblées du 15-M -le
mouvement des Indignados-, les associations de quartier, les marées en défense
de la santé et de l’éducation, tout le spectre politique et syndical à la gauche
du PSOE( Intersindical, CGT, CNT …), les assemblées de la Plataforma de
Afectados por la Hipoteca -PAH, plate-forme contre les expulsions et en faveur
d’un logement digne- et bien d’autres collectifs ont rejoint l’appel très
rapidement.

Les confédérations syndicales- CCOO et UGT- ne
se sont pas associées à cette initiative. Toutefois le sommet social de Madrid
(issu de la dernière grève général et qui comprend CCOO et UGT ) a apporté un
soutien – tardif et sans implication réelle – ce qui montre que le succès de
cette initiative a obligé certaines organisations à bouger.

Les points essentiels du manifeste et les
revendications des Marches pour la dignité sont ceux qui sont au centre des
mobilisations dans l’Etat espagnol : non au paiement de la dette, non aux
coupes budgétaires ; oui au travail et au logement dignes et aux droits sociaux
garantis.

Huit «colonnes» sont donc parties du nord,
nord-est, sud-est, sud, sud-ouest, nord-ouest, extérieur et international. La
colonne du nord-est a été la première a se mettre en marche alors que le 25
février une marche de Catalogne a débuté et passe par Lleida, Alcañiz et
Saragosse. Le départ des autres marches s’égrène depuis début mars.

Chaque « colonne » s’organise avec sa
propre commission logistique : dans chaque ville ou village, les marcheuses et
marcheurs sont accueilli-es par des collectifs, partis, syndicats, centres
sociaux, assemblées 15-M qui prennent en charge leur lieu de repos et leur
repas. Certain-es marcheurs-euses ( de cinquante à soixante-dix environ)
assurent l’ensemble du trajet tandis que pour toute sorte de raisons – mais y
compris physique – d’autres ne participent qu’à des portions de trajet.

Selon les participant-es , dores et déjà, ces
marches ont atteint un objectif : aller à la rencontre des habitant-es lors de
leur passage, habitant-es qui les accueillent le plus souvent chaleureusement.

A Madrid, se prépare avec énergie l’accueil de
la marche à la fin de cette semaine et l’organisation d’une mobilisation de
grande ampleur : manifestation, débats, assemblée.

A suivre…

Sophie
Zafari 17-03-2014

 

 

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