Montpellier, entre-deux tours. Notre point de vue sur les discussions qui ont eu lieu.

La presse locale s’est fait l’écho de la crise au sein du Front de Gauche Montpellier  à propos des discussions sur une éventuelle fusion technique. Crise provoquée par le comportement de la direction locale du Parti de Gauche. Notre point de vue ci-dessous.





La presse locale, notamment Montpellier Journal,
s’est fait l’écho de la crise au sein du Front de Gauche Montpellier  à
propos des discussions sur une éventuelle fusion technique. Crise provoquée par
le comportement de la direction locale du Parti de Gauche. Notre point de vue
ci-dessous.


A propos des discussions suite au premier tour des municipales

A MONTPELLIER

 

Au vu de notre score, nous ne pouvions nous maintenir au
second tour. Ce score de 7,6%, 5 500 voix, est en deçà de ce que nous pouvions
espérer au départ de la campagne. Il y a des responsabilités locales, en
particulier, il aurait fallu une conception plus collective de la campagne.
Nous reviendrons sur cet aspect prochainement.   Cependant, à l’échelle
nationale, alors que le PS subit une défaite, le Front de Gauche n’effectue
aucune réelle percée tandis que les listes d’extrême gauche obtiennent des
scores souvent très bas. Le problème politique est donc bien plus profond que
celui d’une campagne mal menée.

 

Nous revenons ci-dessous  uniquement sur le dernier épisode de la campagne : l’après
premier tour  et les discussions
autour d’une éventuelle fusion « technique », c’est à dire respectant
l’indépendance des éventuels élus de notre liste, écartant toute forme de
solidarité de gestion.

Les éléments de crise évoquées ci-dessous ont été repris par
plusieurs articles de presse. Il nous semble donc logique d’apporter des éclaircissements.

Nos critiques portent ci-dessous sur le fonctionnement d’une
direction, la  direction locale et
départementale du Parti de Gauche, elles ne visent pas les militantes et
militants de ce parti avec qui nous partageons de nombreux combats communs.

 

Lundi matin, réunion
FDG. Discussion pour voir si une éventuelle fusion technique avec la liste Saurel
est possible

 

Après le premier tour, sur la base du mandat donné par les réunions
d’Ensemble, réunions avec une bonne participation et de bonnes discussions,
nous avons donc cherché à avancer sur la question d’une fusion technique pour
le deuxième tour. Le rejet de la liste Moure PS/EELV étant unanime, nous avons
cherché à trouver une solution avec Saurel.

 En effet,
Moure, candidat PS, représente le soutien officiel à la politique
catastrophique du gouvernement. Ses positions et ses pratiques lors du dossier
de l’eau , du parc Montcalm… son gaspillage de l’argent public façon « Unlimited »
et sa défense d’une extension urbaine sans limites l’ont coupé des personnes sincèrement
de gauche

Nous étions sans illusions sur Saurel mais son engagement
sur une série de sujets importants (régie publique de l’eau, Parc Montcalm, Abbé
Prévost, contre la métropole, arrêt de Oz…) permettait d’envisager une fusion
technique.

Pour cela nous avions fixé une série de conditions : pas de
gens de droite, proportionnelle, liberté de vote et de parole, encart FDG dans
la profession de foi…

Lundi matin, lors de la direction de campagne, seule
Affirmation Citoyenne s’exprime contre une éventuelle fusion avec la liste
Saurel. PCF, PG et Ensemble sont d’accord pour travailler sur ce projet. La
base d’un projet d’encart pour la profession de foi est écrit dans l’après midi
par les 3 composantes du FDG.

 

Lundi après
midi, la négociation est confisquée par la direction du Parti de Gauche qui
rencontre en secret les listes Saurel et Mourre
 en totale contradiction avec le protocole d’accord signé. 

 

Durant la journée, les militant-es d’Ensemble (et du PCF) n’ont eu aucune information sur des
contacts ou des discussions avec Moure et Saurel. Fidèles partisans d’une
dynamique de liste, nous n’avons pris aucune initiative de contacts considérant
que c’était aux 4 composantes de la liste d’agir ensemble.

Le lundi 24, une réunion était fixée à 22h, après la réunion
des adhérent-es de chaque composante. Nous étions conscients que les délais de
temps pour un accord étaient des plus limités.

 La réunion a débuté
en faisant le point sur la journée. Nous avons alors appris que des
rencontres avaient eu lieu  entre
une délégation du PG et  Moure
ainsi qu’entre cette même délégation et Saurel !

Suite à ces rencontres, le constat fait par le PG  était qu’il n’y avait pas de possibilité
d’ accord et que leur Comité Directeur venait de voter le refus définitif d’un
accord !

Le PG en provoquant et en se rendant seul, au nom de la
liste « La gauche, la Vraie », à ces négociations a écarté de fait les
autres composantes de cette discussion politique majeure engageant toute la
liste !

 

Nous avons réagi fermement, le PCF aussi .

Nous ne pouvons accepter d’être exclu de décisions qui
doivent être collectives, qui doivent être celles des composantes politiques
engagées sur une même liste. Il s’agit d’un principe démocratique élémentaire.

 

Dans la nuit
de lundi à mardi,  de nouvelles
discussions ont lieu avec Saurel mais il est trop tard pour aboutir

 Il a été décidé
finalement de contacter  Saurel et une discussion s’ est ouverte.
Il était 23h30 !

Saurel a fait une longue liste des points sur lesquels nous
pouvions être d’accord . Il acceptait la fusion technique, la liberté de vote
et de parole de nos élu-e-s et un encart d’une quinzaine de lignes avec le logo
Front de Gauche sur la profession de foi.

Il comprenait que nous ne rentrions pas dans la majorité vu
qu’il y allait avoir une politique d’austérité vu les fortes baisses de la
dotation de l’Etat

 

Il y avait de notre point de vue les problèmes suivants :

– S’il enlevait Lorraine Acquier, droite/manif pour tous, de
sa liste il se refusait à enlever Christol personnalité de droite ancien
candidat de droite contre Frêche

– Il ne nous donnait pas une proportionnelle réelle vu que
nous ne rentrions pas dans la future majorité, notre place devenait plus réduite.

 

Nous devions donner une réponse pour 1H30 en raison des délais d’impression du
matériel.

 La discussion
qui a suivi en direction de campagne avait peu de sens vu que le PG était venu
avec un seul mandat bloqué de sa direction de ville, un mandat contre tout
accord.  

 De notre côté,
nous avons noté les points positifs et les points problématiques (droite,
proportionnelle…) qui font que nous ne pouvions aboutir, à ce moment là, à un
accord.

  

Nous pouvons penser qu’il aurait sûrement été impossible
d’arriver à un accord avec Saurel, mais si nous avions commencé les discussions
dans l’après midi, collectivement plutôt qu’à 23h30, nous avions le temps
d’avoir des allers retours et de consulter nos adhérent-es. Il y a donc une faute politique grave du PG qui s’est
approprié la liste, qui est passé par dessus le PC et Ensemble, et qui a donc,
de fait, confisqué la fin de campagne de notre liste – après avoir débuté
celle-ci en imposant par un coup de force médaitique une tête de liste issue de
ses rangs.

 

Que faisait le
maire de Grabels dans une négociation concernant le Front de Gauche Montpellier
 ?

Le PG ne s’est pas contenté de négocier dans le dos et en cachette
de ses partenaires. Il a invité dans le cadre de ces négociations son secrétaire
départemental, René Revol. Or, celui-ci est aussi maire d’une commune de l’agglomération.
En tant que maire, il est automatiquement et régulièrement en négociation avec
Moure pour tout ce qui touche aux rapports entre l’agglomération et sa commune.
Comme élu à l’agglomération, il ne s’est illustré que sur de rares sujets  par des prises de positions d’opposition
à la gestion Moure. Le PS n’a d’ailleurs pas déposé de liste concurrente à la
sienne. 

Interviewé à propos de sa présence aux discussions d’entre deux tours par
Montpellier Journal, il botte en touche en expliquant qu’il ne veut pas une
vice-présidence à l’agglo. 
Il ne s’agit évidemment pas de cela mais du conflit d’intérêt
évident qu’il y a entre la position d’un maire de l’agglo candidat à sa réelection
et celle du Front de Gauche Montpellier.

 

Bilan

Nous ne serons pas présents pour le deuxième tour ce qui
signifie que nous n’aurons aucune représentation au conseil municipal et à
l’Agglo. Il s’agit d’un recul qui 
nous posera des problèmes pour articuler nos batailles sociales et
politiques. D’une manière générale, l’UMP est très suiviste dans le conseil municipal
ce qui va laisser de l’espace au FN qui apparaîtra
comme la seule force d’opposition à Montpellier et à l’Agglo. C’est très grave
politiquement. 

 

La poursuite des politiques d’austérité avec le pacte de
responsabilité, un gouvernement qui fait payer la crise à celles et ceux qui n’en
sont pas responsables, l’accélération de la crise écologique, montée de la
droite dure et de l’extrême droite font que plus que jamais, nous avons besoin
d’une force large contre l’austérité. 

Nous devons maintenant construire un
front social et politique pour agir ensemble. Un Front de Gauche, ouvert,
unitaire, démocratique reposant sur des comités de base est l’outil nécessaire
pour nos luttes.

 

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