Deux études récemment publiées (INSEE et COMPAS) dressent un état des lieux inquiétant de notre région et de son chef lieu, Montpellier. Malgré un certain dynamisme économique, il y règne une pauvreté importante. Sur les 10 villes les plus peuplées de France, Montpellier est la huitième ville de France en nombre d’habitants mais la première en termes de pauvreté avec un taux de 27% soit 29 853 ménages vivant sous le seuil de pauvreté.
Deux études récemment publiées (INSEE et COMPAS) dressent un état des lieux inquiétant de notre région et de son chef lieu, Montpellier. Malgré un certain dynamisme économique, il y règne une pauvreté importante. Sur les 10 villes les plus peuplées de France, Montpellier est la huitième ville de France en nombre d’habitants mais la première en termes de pauvreté avec un taux de 27% soit 29 853 ménages vivant sous le seuil de pauvreté.
Triste palmarès
Selon l’INSEE, en 2010, un habitant du Languedoc-Roussillon sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 964 €/mois) ce qui fait de notre région la troisième plus pauvre de France après
Tous les départements sont concernés. L’Aude en premier lieu (21 % de pauvres), les Pyrénées 0rientales (20,3 %) mais aussi
Les jeunes sont les plus touchés
La situation familiale influe sur le niveau de vie. Les familles monoparentales sont les plus précaires. Deux enfants pauvres sur cinq grandissent dans une famille monoparentale. Mais les couples avec enfants (17 %) sont aussi plus touchés par la pauvreté que les couples sans enfants (9 %).
Ainsi le Languedoc-Roussillon est la deuxième région après le Nord Pas de Calais au plus fort taux de jeunes pauvres. Ils représentent 30 % des personnes pauvres de la région.
Les personnes vivant seules sont aussi vulnérables, 24,6 % dans la région contre 17,5 % en métropole.
Des revenus d’activité faibles
En ce qui concerne le revenu disponible, la part des revenus d’activité est faible en région que la moyenne nationale (52 % contre 57 %). Parallèlement, les revenus de remplacement (allocations chômage, retraites) et les minima sociaux y sont une part plus importante du revenu disponible pour un plus grand nombre de personnes. Plus de la moitié des personnes pauvres est couverte par le RSA. D’autres perçoivent une faible rémunération liée à un temps de travail faible (intérim, saisonnier, partiel).
Des inégalités de plus en plus manifestes
Depuis 1970, le niveau de vie médian a globalement augmenté (en euros constants) relevant ainsi le niveau du seuil de pauvreté. La crise a infléchi cette tendance de façon significative en Languedoc-Roussillon et a creusé l’écart entre les populations.
Le niveau de vie des plus modestes a baissé de 2,9 % quand celui des plus aisés a augmenté de 1,1 %.
L’écart s’est aussi creusé à l’intérieur de la partie la plus pauvre de la population qui est tirée vers le bas par la crise. Entre 2008 et 2010, la population languedocienne vivant sous le seuil de pauvreté augmentait de 10 %, augmentation qui s’accompagne d’un appauvrissement plus important des plus démunis.
Le taux de pauvreté du Languedoc-Roussillon a augmenté de + 1,3 % entre 2008 et 2010 contre + 1,1 % au niveau national. La région se place ainsi au sixième rang des régions métropolitaines qui ont connu la plus forte progression, derrière celles du Nord-Est. Au niveau départemental, la détérioration est plus marquée dans l’Aude (+ 1,6 %) et dans le Gard (+ 1,4 %) que dans les Pyrénées-Orientales ou l’Hérault (+ 1,2 %).
Depuis le début de la crise, les familles monoparentales et les couples avec enfants déjà les plus touchés ont connu la plus forte détérioration de leur situation monétaire. Leur taux de pauvreté a progressé de respectivement + 2,6 % et + 2 % entre 2008 et 2010. Il est resté stable ou a même diminué pour les autres catégories de ménage.
Cette situation dégradée est pourtant atténuée grâce à la politique redistributive qui tient compte en particulier du nombre d’enfants (prestations familiales, quotient familial dans la politique fiscale).
Du coté des villes
Si on resserre la focale sur les villes, on constate que certaines présentent une situation économique dégradée due en grande partie à un taux de chômage important. Tandis que la moyenne nationale est de 15 %, Béziers accuse un taux de pauvreté de 32 % soit 11 049 ménages en dessous du seuil de pauvreté. Avignon est à 30 %, Nîmes à 29 %.
Montpellier avec 27 % de pauvreté est le n°1 parmi les 10 villes les plus peuplées de France. Mais à l’intérieur de la ville la situation est bien plus complexe. Ces données globales, masquent les disparités importantes qui existent entre les quartiers et les populations qui y habitent.
L’économie souterraine au secours des statistiques
Mais il ne faut pas s’inquiéter selon monsieur Bourquin, président PS de la région. Ces chiffres alarmants ne le sont pas autant si on considère les 30 points de l’économie souterraine qui n’apparaissent pas dans les chiffres de l’INSEE. Selon lui, la seule raison du taux élevé de pauvreté est que les languedociens ne sont pas assez formés et ont donc « du mal à entrer dans la dynamique de notre économie ».
Mais qui est en charge de la formation professionnelle déjà ?
Sources :
Rabier R., octobre 2013, « En Languedoc-Roussillon, 500 000 personnes sous le seuil de pauvreté en 2010, 45 000 de plus en deux ans », Insee Languedoc-Roussillon Repères Chiffres n°9, (http://www.insee.fr/fr/insee_regions/languedoc/themes/chiffres/chi1309/chi1309.pdf)
C. Houdré, J. Ponceau, M. Zergat Bonnin, 2013, « Les niveaux de vie en 2011 », Insee Première n°1464,
François Cousseau, Louis Maurin, Violaine Mazery, « Premières estimations du taux de pauvreté des plus grandes communes de France », Compas études n°2 – août 2012
(http://www.compas-tis.fr/download/compas_etudes_2_aout_2012.pdf)
Jean-Pierre LACAN, Midi Libre du 22 octobre 13, « Christian Bourquin président PS de