Gare Montpellier Sud de France : Encore un projet inutile et imposé !

Voici le dernier texte du collectif opposé au projet de nouvelle gare TGV à Montpellier.

A Montpellier, Réseau Ferré de France
(RFF) veut confier au promoteur Icade la construction et l’exploitation d’une
deuxième gare sur la nouvelle ligne ferroviaire qui va doubler celle qui
traverse déjà la région. Si le renforcement du réseau ferré en Languedoc
Roussillon peut être considéré comme une bonne chose, cette seconde gare
absolument superflue serait par contre fort coûteuse pour le contribuable et
localisée à un emplacement qui allongerait les durées de déplacement des
usagers. Ceci alors que l’actuelle Gare Saint-Roch en centre ville, récemment
rénovée, demeure tout à fait adaptée. Il est encore possible d’éviter cette
absurdité à condition de se mobiliser dès aujourd’hui !

voir le site : http://garetgv.free.fr/

 


TGV_Sud_de_France.jpg

Le
doublement de la capacité ferroviaire, de la bonne nouvelle au gâchis ?

 

La ville de Montpellier est aujourd’hui à
la charnière de deux projets de l’entreprise publique Réseau Ferré de France
(RFF). Le contournement Nîmes-Montpellier (CNM) sera achevé fin 2017 : il
prolonge l’actuelle ligne à grande vitesse depuis l’est de Nîmes jusqu’à
l’ouest de Montpellier, où il rejoint la ligne historique. Par la suite la
ligne nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP) devra poursuivre ce doublement sur
150 km. Mais sa réalisation a été reportée au-delà de 2030.

Il peut paraitre curieux de critiquer la
construction d’une gare alors que l’amélioration du réseau ferroviaire est
particulièrement nécessaire dans une région comme le Languedoc, accablée par le
transport routier de transit (plus de 12 000 camions par jour au droit de Montpellier).
Depuis plus de 10 ans, renforcer la capacité et la régularité de tous les
trafics sur rail (voyageurs grandes lignes, régionaux et fret) a été déclaré
d’intérêt général. Or dans les faits le trafic TGV reste privilégié au
détriment des autres besoins.

Pour réaliser le CNM, l’Etat et RFF ont
choisi un partenariat public-privé (PPP) avec un groupe de sociétés. Ce dernier
construit l’équipement puis l’exploite pendant au moins 25 ans contre un loyer
garanti payé par RFF. Très complexe à négocier, les PPP « cachent » la dette
publique dans des contrats qui engagent l’Etat ou une entreprise publique.
Comme par hasard, les responsables du projet refusent de communiquer les
conditions de ces loyers. On peut être sur que si le trafic ferroviaire n’est
pas au rendez-vous les contribuables compenseront les pertes du groupe privé.
Tranquille.

Dans ces conditions RFF veut tout faire
pour contraindre le trafic TGV à passer le CNM en y construisant des gares
dédiées. Et tant pis pour le confort des usagers, la cohérence du système de
transport  et l’objectif de renforcement du fret. Alors même que la SNCF
reconnait que son modèle « tout TGV » est à bout de souffle, ce choix caché
compromet également le futur tronçon LNMP, dont le coût et la viabilité
dépendront eux aussi d’une réelle mixité du trafic.

 

Le cas de Montpellier : mépris des usagers
et enjeux immobiliers

Le détournement des objectifs initiaux du
CNM de renforcement et de sécurisation de tous les types de trafic a des
conséquences absurdes à Montpellier. D’un côté, l’entreprise SNCF vient
d’agrandir et de rénover pour plus de 50 M d’euros la gare Saint-Roch en centre
ville, qui accueille les TER et bien sur les mobilités douces (vélo, piétons,
etc.). De l’autre RFF, entreprise « sœur » de la SNCF veut en construire une
autre à côté du château de la Mogère, sans liaison existante avec la précédente
et qui mobilisera au bas mot 200 millions d’euros, dont une bonne part en
argent public d’aménagements divers. Usagers et contribuables n’ont pas à faire
les frais de ces histoires de famille !

Le résultat est clair: les recettes de
l’exploitation pour l’opérateur privé mais pour le public  des dizaines de
millions d’euros d’aménagement redondants à financer. Transport en commun,
accès routier, prévention des inondations : tout est à faire pour connecter le
site. Le pire étant que même avec ces coûteux raccordements, les transferts
entre gares rajouteront allègrement une demi-heure à une heure de délai !

Pour justifier cette gare RFF insiste
lourdement sur feu le projet Oz, « l’écoquartier » qui devait sortir de terre
tout autour. La gare Montpellier Sud de France n’était au fond que cela, le
prétexte à un vaste bétonnage supplémentaire des espaces naturels au sud de
Montpellier, déjà gravement atteints par le doublement de l’A9. La nouvelle
majorité d’agglomération indique ne plus vouloir réaliser ce projet Oz : RFF et
Icade veulent-ils aussi l’y contraindre ?

Une fois encore la prise en compte des
déplacements dans leur ensemble passe à la trappe. Une fois sorti de la gare,
peu importe qu’on soit en rase campagne, avec pour seule et unique perspective
de prendre sa voiture. La boucle est bouclée, voilà comment cette nouvelle
ligne est donc sensée lutter contre la croissance du trafic routier…

 

Une solution simple : faire ce qui avait
été décidé !

Cerise sur le gâteau, non contents de
vouloir imposer cette seconde gare, RFF s’est acharné à empêcher tout retour à
la raison. La déclaration d’utilité publique prévoit un raccordement entre
ancienne et nouvelle ligne, entre Lunel et Montpellier, qui permettra aux
trains passant par le CNM de desservir Montpellier Saint-Roch. Or, en 2011 RFF
a secrètement modifié les plans de ce raccordement. Résultat, ce sont les
trains circulant sur la ligne historique, tels que les TER, qui devraient
désormais desservir la nouvelle gare. Et tant pis pour le temps de transit
supplémentaire…

Il est essentiel de revenir aux objectifs
initiaux du CNM. Rejeter l’option d’une deuxième gare à Montpellier et réaliser
la jonction des lignes, c’est choisir un développement équilibré de tous
les types de trafic ferroviaire. L’enquête publique en cours du 22 septembre au
24 octobre 2014 est l’occasion pour chacun, en région comme ailleurs, de
demander que soit en priorité mis en œuvre un raccordement moins couteux qu’une
seconde gare inutile et néfaste aux usagers du train.

 

[Texte
carte au commissaire enquêteur]

Monsieur le Commissaire,

Nous vous demandons par la  présente
d’enregistrer notre opposition personnelle au projet de seconde gare à
Montpellier. Celle du centre ville, récemment rénovée, est et demeurera
suffisante pour plusieurs dizaines d’années au moins. Elle est bien mieux
desservie par les transports en commun et plus simple d’accès pour les usagers,
à qui une seconde gare imposerait un éloignement et des temps de correspondance
irréalistes. Le site retenu interdit à jamais les correspondances avec la ligne
actuelle, et laisse entrevoir un fiasco comparable à d’autres gares TGV
construites à l’écart des points de croisement avec les voies ferrées
classiques.

Ce projet de gare constitue de fait un
dévoiement des finalités déclarées d’intérêt public du contournement
ferroviaire de Nîmes et Montpellier. Il amènera à privilégier le trafic à
grande vitesse sur la nouvelle ligne, avec des gains de temps illusoires en
pratique, un recours accru aux véhicules automobiles particuliers pour accéder
à la gare, le tout au détriment des autres trafics, voyageurs et fret.

En conséquence, nous vous demandons de
constater l’absence de caractère d’intérêt général de ce projet, et de rappeler
au contraire la pertinence de construire en priorité l’échangeur ferroviaire
initialement prévu au nord de Saint-Brès, qui seul permettra un usage équilibré
de la nouvelle ligne.

 

[Adresse
d’expédition]

Monsieur Pierre Balandraud

Commissaire  enquêteur

Enquête publique relative au projet de Gare Nouvelle
de Montpellier

1, place Georges Frêche 34000
Montpellier


OUVERTURE DE L’ENQUETE PUBLIQUE DE LA GARE SUD DE FRANCE A MONTPELLIER

 

Du 22 septembre au 24 octobre 2014, une enquête publique est organisée
pour le projet de la garenouvelle Montpellier Sud de France.

L’enquête publique est conduite par Monsieur Pierre Balandraud,
commissaire enquêteur.

Le dossier d’enquête, comprenant notamment les études techniques,
environnementales, socioéconomiques et la présentation du projet du titulaire
pressenti du partenariat public privé pour laréalisation de la gare, sera
disponible en Mairie de Montpellier et en Mairie de Mauguio.

 

Le public peut émettre son avis ou toute expression :

• en s’exprimant sur les registres mis à sa disposition en mairies de
Montpellier et Mauguio,

• en rencontrant le commissaire enquêteur lors de ses permanences.

A Montpellier : le mercredi 24 septembre de 9h00 à 12h00

le mardi 7 octobre de 14h00 à 17h00

le vendredi 24 octobre de 14h30 à 17h30

A Mauguio : le vendredi 17 octobre de 9h00 à 12h00

• ou en écrivant à Monsieur Balandraud, enquête publique Gare Sud de
France – Mairie de Montpellier – 1 place Georges Frêche – 34000 Montpellier


Montpellier – 1 place Georges Frêche – 34000 Montpellier

Voir le site : http://garetgv.free.fr/

 

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