Conseil municipal de Montpellier: 25 Mars 2013.

Compte rendu par Francis Viguié et Anne Rose Le Van ( GA/Fase)

 

Deux remarques préalables :

* Ce conseil avait 91 délibérations à l’ordre du jour. En commençant à 18h, nous en étions à 23h à la délibération 70 et ceci sans pause. Traiter autant de points dans de telles conditions pose un problème démocratique. Pourtant rien n’empêche de faire plus de conseils municipaux ou de modifier les horaires. Par exemple, le prochain conseil se tiendra le 6 Mai avec probablement autant de délibérations alors qu’il n’y a pas de conseil en Avril.

* Pour les prochaines municipales,  les 3 candidats du PS sont officiellement en piste. ( Mandroux, Saurel, Moure) . Moure a tenté  d’imposer sa candidature en rassemblant lors de sa conférence de presse de nombreux élus, le patronat local et le monde du sport. Mais pour les gens de gauche, la présence de la famille Nicollin, d’Altrad, de Salerno ou encore de Deljarry ne peut qu’être le signe d’une connivence avec le patronat local dont nous n’avons rien à attendre sinon de mauvais coups.



En effet, depuis plusieurs conseils nous exigeons un débat et un vote sur la question de l’eau et du mode de gestion. Notre position est connue, nous sommes pour une régie publique de l’eau et de l’assainissement et en ce sens nous militons dans le collectif pour une régie publique. Suite à une de nos interventions, Mandroux s’était engagée à un débat « en début d’année ». Comme aucune délibération n’était soumise au vote, ni aucun débat n’était prévu, nous sommes intervenus à nouveau pour rappeler notre exigence, sachant qu’un Forum aura lieu en mai et que les conseillers de l’Agglo doivent voter début Juillet. L’Agglo n’est pas élue par les habitants, elle a un problème de légitimité pour trancher un débat aussi important. Nous exigeons donc un vote du conseil municipal et une consultation des habitants. Mandroux répondra qu’un débat sera organisé à la Maison de la Démocratie ! Ce qui ne répond en rien à l’exigence démocratique posée. Nous devons comprendre que le PS local, à l’image de l’Agglo, ne veut pas entendre parler de vote des conseils municipaux, ni de consultation de la population ! Nous nous engageons à déposer un vœu sur cette question pour le prochain conseil municipal. (Voir Midi Libre et Hérault du Jour du 27 mars 13)

Mais cette question est  sérieuse et une raison de plus pour rendre impossible une liste commune avec le PS au premier tour des Municipales . Comment faire liste commune avec un parti qui refuse une  régie publique de l’eau !

 

Deux délibérations ont entraîné un débat de politique nationale : l’une concernant les rythmes scolaires et l’autre les emplois d’avenir.

La première délibération portait sur les conséquences du report à septembre 2014 de la modification des rythmes scolaires.

Lors du conseil du mois dernier, nous nous étions positionné pour le report de cette mesure. Aucune des conditions minimum n’étaient réunies pour une modification améliorant la qualité de l’enseignement, l’éveil des enfants pas plus qu’une concertation avec les enseignants, les salariés de la mairie et les parents.

La majorité a donc décidé de reporter à 2014. La délibération proposée mettait en place un conseil  et une série de discussions  pour préparer un projet cohérent, mais  pour le début de l’année prochaine. Autrement dit, la majorité gagne du temps, n’aborde pas les questions de fond comme les moyens budgétaires et de fait laisse le bébé à la prochaine équipe municipale.

Nous sommes donc intervenu sur le fond du dossier, la délibération ayant peu d’intérêt.

La question fondamentale concerne les moyens pour l’embauche d’enseignants, d’animateurs, le taux d’encadrement, la priorité pour l’école et le service public en général. Or, nous sommes la politique d’austérité décidée par le gouvernement conduit à diminuer la dotation de l’Etat ( c’est à dire moins d’argent donné aux communes). Cette politique de désengagement de l’état, de baisse de la dotation ne peut que s’aggraver avec le projet actuel de décentralisation (dit acte 3 de la décentralisation). L’adjoint concerné avait chiffré à 2 M d’euros le passage en 4 jours et demi. Incapable de trouver ces moyens financiers, la municipalité reporte le projet  malgré les pressions du gouvernement. Il est clair qu’une école de qualité est contradictoire avec l’austérité gouvernementale.

Nous avons aussi rappelé les problèmes actuels de classes surchargées, de locaux, de suppressions de postes. Nous nous félicitons du mouvement coordonné de plusieurs écoles de Montpellier posant avec force leurs exigences lors des Nuits des Ecoles ou de la « sardinade » devant le rectorat. Notre affirmons une position ferme contre l’austérité, pour une priorité donnée à l’école.

Nous nous sommes abstenus sur la délibération proposant la mise en place d’un cadre de concertation pour 2014, le problème est austérité ou pas, ceci conditionnant la qualité de l’accueil des enfants et de l’école. Nous aurons à nous prononcer dans les mois qui viennent sur le fond du dossier. Nous prendrons contact avec les syndicats enseignants et  ceux de la mairie ainsi qu’avec les parents pour une mobilisation commune.

 

La délibération 3 a provoqué le même type de débat. Il ne s’agissait pas d’école mais de soit -disant lutte contre le chômage avec les emplois d’avenir. Le débat n’est pas sur la délibération qui recrutait 15 jeunes mais sur le fond de la politique gouvernementale.

Voici ci-dessous les arguments  essentiels que nous avons développés :

Après une phrase disant « le gouvernement a affirmé comme objectif national la réduction du chômage » nous avons la demande « d’approuver le recrutement de 15 emplois » !! Il y a 4000 employés municipaux, nous parlons d’une embauche représentant 0,3% des emplois totaux ! Derrière ce chiffre ridicule, la vérité est cruelle pour les tenants de la politique gouvernementale. Roumegas jouera au bon défenseur de la politique gouvernementale et proposera d’embaucher 150 emplois pour tenir l’objectif national de 150.000 emplois d’avenir. Mandroux beaucoup plus modestement souhaiterait bien doubler la mise. Ils se feront renvoyer dans les cordes comme irresponsables. Le constat est simple : la politique d’austérité supportée par les municipalités ne permet pas de financer les emplois précaires voulus par le gouvernement ! L’objectif national, tout comme le changement des rythmes scolaires, se heurte à l’austérité.

Après ces premières remarques, nous avons précisé ce qu’était pour nous une lutte contre le chômage. Pour commencer, il faut voter une loi contre les licenciements ou suppressions de postes dans les entreprises qui font des profits, pour défendre de salariés comme ceux de Sanofi. Il faut mettre au pas la finance, il faut un plan d’urgence pour développer les services publics, pour en faire un bouclier social contre une crise que les populations n’ont pas à payer, il faut partager les richesses.

Les contrats de type « emplois d’avenir » ne sont pas la solution, ils sont une formule d’emploi précaire de plus. Nous avons connu, depuis 30 ans, 80 types d’emplois de ce type et nous savons qu’ils ne résolvent rien. Nous ne pouvons soutenir cette politique et nous sommes opposés à  des emplois ne proposant rien de sérieux à la jeunesse en difficulté.

Plutôt que ce type d’emploi pour répondre à la situation de jeunes sans diplôme et sans qualification, il faudrait développer une formation publique et gratuite.

Beaucoup d’intervenants ont participé au débat mais deux se sont démarqués parce qu’ils représentent les contradictions internes du PS : P. Vignal a dit qu’en tant que député il voterait pour la loi contre les licenciement boursiers et S. Blanpied a expliqué que “pour lutter contre la finance, il faut d’abord redresser les comptes publics”.

 

La délibération s’engage à embaucher 15 jeunes des quartiers en CDI, à les former et à pérenniser leurs emplois. C’est cet engagement qui a fait que les syndicats de la mairie ont voté pour en CTP.

De notre côté, tout en maintenant nos critiques et le refus de cette politique gouvernementale, nous n’avons pas pris part au vote pour ne pas avoir à voter contre l’embauche décidée de ces 15 jeunes. Au vu de la délibération, cela nous a semblé le vote le plus adapté à faire. Tous les autres ont voté pour.

 

La délibération 7 établissait une convention entre la Chambre de Commerce (CCI) et la ville.

Cette convention établit la participation de la ville à hauteur de 25 000 euros pour une étude sur les perspectives d’équipements commerciaux, la participation à hauteur de 20 000 pour des assises du territoire et enfin un versement de 20 000 euros à la CCI entre-autre pour les chèques parkings donnés par les commerçants à leurs clients pour payer leur parking.

Nous sommes intervenus tout d’abord pour dénoncer l’incohérence de la municipalité en matière de commerce. La logique concurrentielle entre Odysseum, Polygone, centre ville et aujourd’hui « jeu de paume » ne correspond pas aux besoins de la population. De plus, la volonté d’implanter des boutiques de luxe prioritairement ne peut avoir notre accord. Le bilan de Dufour a pour conséquence la volonté d’Odysseum de s’étendre, le polygone d’avoir un étage de plus, le centre ville d’avoir un parking sous le Peyrou et des chèques parking pour donner aux clients… Nous sommes loin d’une ville aux quartiers vivants avec des commerces de proximité.

Il n’y aucune raison de donner de telles subventions à la CCI

Nous avons voté contre cette délibération.

 

La délibération 22 avait pour but d’augmenter le contrat pour la délégation de service public du gardiennage et de l’ouverture et fermeture des locaux municipaux (maxi 402 500 euros)

Nous avons voté contre cette DSP et son extension

 

Sur les délibérations 30 et 31 attribuant des subventions pour les « Internationales de la guitare » et le Festival de Cinéma Méditerranéen, nous sommes  intervenus pour demander un droit de regard de la municipalité sur les tarifs pratiqués.

Ces deux festivals touchent beaucoup d’argent public, 1M au global pour les Internationales et autour de 360 00euros de la part de la Mairie pour le Ciné Méditerranéen. Nous considérons que les prix des places ne peuvent être ceux du marché privé, sinon les Montpelliérains paient deux fois, une première fois avec leurs impôts et ensuite avec un billet au prix habituel.

 

La délibération 37 concernait le dédoublement de l’A9.

L’Agglo a demandé à ASF de modifier le tracé du dédoublement pour le rapprocher de celui du futur contournement ferroviaire Nîmes Montpellier et en conséquence du projet OZ et de la nouvelle gare TGV.

Lors des précédents conseils, nous avons voté contre la cession de terrains pour le dédoublement de l’A9 et contre nos grands projets inutiles locaux comme le quartier OZ et la nouvelle gare TGV.

Derrière cette délibération se cache aussi la requalification en boulevard extérieur de l’A9 actuelle pour la redonner aux collectivités. Le coût serait de 200 M d’euros à prendre sur le budget des collectivités locales et a toutes les chances de provoquer une nouvelle hausse des impôts locaux !.

Nous avons voté contre, EELV aussi

 

La délibération 67 avait pour but le financement de l’enseignement privé

Il y a en maternelles privées 1 364 enfants et en classes élémentaires 2 190 enfants.

Au tarif de 515 euros par enfant, nous arrivons à 702 460 euros pour la maternelle et à 1 127 850 euros en élémentaire.

Nous avons, comme toutes les autres fois, voté contre cette délibération. Nous sommes pour que les fonds publics aillent à l’école publique et ceci d’autant plus pour la maternelle où rien n’oblige la ville à verser cette subvention. Seul Thines du PRG a voté contre avec nous.

 

Le prochain conseil se tiendra le lundi  6 mai 2013.

 

Anne Rose Le Van et Francis Viguié

conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste / FASE

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