Compte rendu du conseil municipal de Montpellier du 1 Octobre 2012.

Ci-dessous le compte rendu du conseil municipal de Montpellier par nos élu-e-s (GA -FASE) Francis Viguié et Anne-Rose Le Van. Au menu, la question des licenciements à Sanofi en présence d’une importante délégation des salariés de l’entreprise, l’entrée des Verts dans la majorité municipale, le projet urbain Montpellier 2040….




La presse avait fait un large écho
aux négociations entre le cabinet de Mandroux et les Verts, l’officialisation
de l’entrée ne se fera qu’au prochain conseil municipal. Plusieurs membres de
la majorité, et non des moindres, faisaient connaître dans les couloirs leur
malaise d’avoir été écarté de toute la discussion, de ne pas connaître
officiellement le texte de l’accord. Tout le monde a bien compris qu’il s’agit
là de la préparation des prochaines municipales, Mandroux faisant du billard à
plusieurs bandes en élargissant sa majorité avec l’entrée des Verts et en se
rabibochant avec le clan Navarro.

Pour notre part, ne partageant pas
le choix des Verts, nous avons rendu publique une déclaration donnant notre
position : nous n’entrerons pas dans la majorité.

 

Les salariés de Sanofi sont venus en nombre assister au
conseil municipal où un vœu de soutien à leur lutte était à l’ordre du jour. Le
débat entrecoupé par les applaudissements et coups de trompette a bien manifesté
l’urgence de la situation. Tous les groupes politiques sont intervenus vu l’enjeu.

Nous n’aurions pas écrit le vœu de
la même façon mais il s’agissait d’affirmer notre solidarité avec les salariés
de Sanofi et d’exiger ” une loi interdisant les licenciements boursiers.” Nous sommes intervenus en indiquant que nous allions voter le vœu mais en précisant
les manques. (voir ici le communiqué de la GA34)

Tout d’abord, nous avons salué la
présence des salariés et apporté tout notre soutien à leur lutte. Il est vrai
que Sanofi est une véritable caricature du capitalisme actuel : des
milliards de bénéfices, des financements publics , des dividendes portés à 50%
des bénéfices…. et 900 licenciements ! Nous ne pouvons en rester à un vœu,
la Mairie doit mettre ses moyens à la disposition de la lutte : salles,
tentes, solidarité financière par exemple pour les manifs à Paris… Nous
proposons une conférence de presse avec les élus de Toulouse où Sanofi compte
fermer le site et les salariés pour engager une mobilisation contre les
licenciements et exiger du gouvernement une loi immédiate d’interdiction de ces
licenciements. Nous pensons que l’urgence est là, le PS a tous les moyens rien
ne s’oppose au vote rapide d’une loi. Nous voulons aussi aller plus loin, pour
nous la question de l’appropriation collective de Sanofi dans le cadre d’un
grand service public de la santé est une réponse cohérente intégrant la
recherche, les médicaments dans un pôle de santé publique.

Mandroux a demandé le vote d’une
loi dans les 3 mois en demandant aux 3 députés du conseil municipal d’être
vigilants.

Les salariés n’ont d’autre choix
que de poursuivre leur lutte, ils nous retrouveront à leurs côtés.

Ce vœu a été voté à l’unanimité après que
10 conseillers ou adjoints soient intervenus, ce qui montre l’importance de ce
plan social pour Montpellier.

 

L délibération 1 concernait l’élection dune
nouvelle adjointe en remplacement de Fanny Dombre-Coste devenue députée. C’est
Aurélie Delagrange (PS) qui la remplace.

 

La délibération 2 concernait « la démarche d’élaboration du projet
urbain Montpellier 2040 »

Elle était un des points essentiel
de ce conseil et a ouvert un débat important.

Nous sommes intervenus à contre
courant sur cette délibération où les diverses interventions s’extasiaient sur
la démarche. Le point de départ de la majorité est comment anticiper la
croissance démographique et en conséquence quel urbanisme prévoir. Le problème
est que nous avons assisté à un projet d’urbanisme idéalisé en dehors des
contraintes sociales. De plus, il s’agit là d’un enjeu majeur en terme d’argent
public et de vie au quotidien pour les habitants de Montpellier. Nous ne sommes
pas choqués que l’on débâte d’un projet urbain pour les 25 ans à venir, nous ne
voulons pas d’un débat bâclé avec des décisions en Octobre 2013 comme nous l’a
indiqué l’adjoint à l’urbanisme. En faire un vrai débat suppose commencer
aujourd’hui et le poursuivre pendant la campagne des municipales. Mais un vrai
débat suppose parler de ce qui ne fait pas consensus. Montpellier est une ville
pauvre, 70% des habitants peuvent prétendre au logement social. Comment sortir
de la spéculation immobilière à un moment où le m² est à 4 000 euros et où les
loyers grèvent de façon importante le pouvoir d’achat des ménages ?  Un plan d’urgence doit être décidé pour
le logement social dans l’ensemble de l’Agglo alors que quasiment toutes les
villes hors Montpellier sont en dessous des 10% de logements sociaux. Des
populations arrivent mais nous avons des taux de chômage nettement supérieur à
la moyenne nationale et des chiffres record dans les quartiers populaires alors
comment créer de l’emploi, comment faire venir des entreprises ? Il s’agit
de voir arriver des dizaines de milliers d’habitants nouveaux mais avec quelle
politique de transports publics, pensons-nous que le réseau actuel suffit ?
Pour terminer, le gouvernement a fait le choix de la réduction des déficits et
de la « règle d’or », cette décision aura des conséquences graves
pour l’emploi et les investissements des collectivités, comment éviter d’en
parler ? Comment financer la transition énergétique dans ce contexte ?
Nous sommes preneur de ce débat majeur en tenant compte de ce que nous venons d’évoquer.

Nous avons été les 2 seuls à voter
contre cette délibération.

 

La délibération 4 concernait « un marché de programmation pour la
Cité du Corps Humain »

Ce projet cher à Mandroux avait déjà
été débattu une première fois. Nous étions intervenus à l’époque pour indiquer
que nous étions prêts à discuter d’un projet de vulgarisation des sciences, que
nous étions pour un projet de type éducation populaire. Il s’agissait d’un
premier échange pour envisager la faisabilité. Nous nous étions abstenu vu la
volonté pour la majorité d’en faire un projet prestigieux comme la « cité
de l’espace » à Toulouse . Un projet de ce type coûte dans les 30 à 40
millions d’euros. Ce lundi, nous avions sur notre table un dépliant et une série
de cartes postales sur ce projet. Nous sommes intervenus pour demander le
montage financier, qui va payer et combien. Combien l’Etat, combien le département,
l’agglo, la ville ? Sur cette question, nous constatons que déjà de l’argent
public a été investi, un clip existe (voir sur You tube), du matériel, la délibération
propose de voter 193 130 euros pour une « prestation intellectuelle »
d’une société pour élaborer la programmation et la scénographie, nous refusons
d’aller plus loin. Nous préférons de loin, dans la situation actuelle de crise
et de difficultés à boucler les fins de mois, voir par exemple réduire le prix
du billet de la TAM à 1 euro plutôt que s’engager sur une voie que nous ne maîtrisons
pas et avec probablement à la clé une nouvelle dépense de prestige.

Nous avons été les 2 seuls à voter
contre.

 

La délibération 18 concernait l’attribution de subventions au festival
de Cinéma Méditerranéen.

Nous sommes intervenus sur cette délibération.
Nous reconnaissons que le festival est une bonne initiative mais il nous semble
nécessaire de faire un certain nombre de remarques vu le haut niveau de
financement public. Pour indication la ville verse 260 000 euros (qui comporte
notamment la location du Corum dans ce montant) et l’Agglo 460 000 plus l’Etat,
la Région, le Conseil Général, l’Europe. Le prix du billet d’entrée n’a pas
augmenté mais il reste à 7 euros soit un prix du billet plus cher qu’au
Diagonal. Les abonnements ont augmenté y compris pour les étudiants, même le
billet RSA a augmenté ce qui nous semble problématique vu le niveau de
financement public. P. Saurel, adjoint à la Culture, nous a renvoyé sur le
conseil d’administration du festival ce qui ne peut que nous paraître curieux.
Habituellement, financer donne droit à la parole et à un contrôle sur les prix
pratiqués.

 

La délibération 32 traitait de la gestion immobilière et technique de l’ancienne
mairie par l’entreprise ICADE
.

Nous sommes intervenus sur cette délibération
pour demander 2 choses : pourquoi la gestion par une société privée et l’utilisation
des salles. L’ancienne mairie reste un bâtiment public et peut être géré par
les services de la mairie, pourquoi une nouvelle sous-traitance au privé ?
Toutes les associations constatent le manque de salle pour se réunir, nous
demandons à pouvoir bénéficier de salles dans l’ancienne mairie.

Au final après un débat confus où
pour noyer le poisson s’est mélangé le projet d’un nouveau quartier, nous avons
compris que pour les 5 – 6 ans qui viennent ces salles ne seront pas à la
disposition des associations ou alors moyennant un loyer au prix du marché de
bureaux.

Nous avons été les seuls à voter
contre

 

La délibération 38 approuvait le bilan de la concertation de la ZAC du
Coteau.

Nous nous sommes abstenus sur
cette délibération comme nous le faisons depuis le début vu les questions
soulevées autour du parc.

Nous n’avons pas voté non plus la
délibération 44 concernant le bilan de la concertation de la ZAC Port Marianne.

 

La délibération 55 permettait la vente de terrain de la ville à l’Agglo
dans le secteur Sud A9 et Sud Zénith.

La décision de doubler l’A9 avance
ainsi que le projet de nouvelle gare TGV en 2017. Nous sommes intervenus contre
cette délibération. En effet, la vente des terrains permet la construction du
doublement de l’A9, la nouvelle gare TGV et tous les projets qui vont avec
concernant l’urbanisation de l’autre côté de l’A9. Notre position contre le
doublement de l’A9 est connue et nous votons logiquement contre toute vente de
terrain municipal permettant sa construction. Nous avons déjà indiqué que nous étions
contre une gare TGV à l’extérieur de la ville avec qui plus est un centre d’affaire
et le nouveau quartier OZ (5000 logements prévus – porté par l’Agglo). Il s’agit
pour nous de défendre la bande verte entre Montpellier et Lattes, il s’agit de
défendre des terres agricoles nécessaires à une agriculture de proximité.

Nous avons voté contre cette délibération
ainsi que les Verts.

 

Nous avons voté contre la décision
modificative du budget en raison de notre vote contre le budget principal.

 

Prochain conseil municipal le
lundi 12 novembre 2012.

 

Montpellier le 3 octobre 2012.

 

Anne Rose Le Van et Francis Viguié

conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste – Fase 

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