Béziers : mobilisation contre l’expulsion d’un liquidateur de Tchernobyl.

  Razmik Hakobyan est arménien. Avant l’effondrement de l’URSS, il fut l’un des liquidateurs de Tchernobyl. Dans l’Arménie devenue indépendante, il a été opérateur vidéo. Après un reportage sur une manifestation, il a été enlevé et battu par un groupe para-policier, ce qui l’a contraint à fuir l’Arménie. Arrivé en France en 2007 avec son épouse, installé à Béziers, il est aujourd’hui menacé d’expulsion. Un collectif soutenu par de nombreuses organisations dont Ensemble ! demande sa régularisation.   

Béziers : un rassemblement a eu lieu contre l’expulsion d’un liquidateur de Tchernobyl. Mercredi 23 avril 11h, sous préfecture voir ici

    

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  Razmik Hakobyan est arménien. Avant l’effondrement de l’URSS, il fut l’un des liquidateurs de Tchernobyl. Dans l’Arménie devenue indépendante, il a été opérateur vidéo. Après un reportage sur une manifestation, il a été enlevé et battu par un groupe para-policier, ce qui l’a contraint à fuir l’Arménie. Arrivé en France en 2007 avec son épouse, installé à Béziers, il est aujourd’hui menacé d’expulsion. Un collectif soutenu par de nombreuses organisations dont Ensemble !demande sa régularisation et a adressé une lettre au préfet.

Collectif de Défense des sans papiers de Béziers

ATTAC, ABCR, Appel des Cents, CIMADE, Le Point d’Appui, Pastorale des Migrants, LDH, FSU, UL Béziers-Solidaires, CGT-Conseil Général de l’Hérault, Parti Communiste Français, PS (section Béziers sud) , Parti de Gauche, ENSEMBLE (mouvement pour alternative à gauche écologiste et solidaire) et des citoyens…

POUR LA RÉGULARISATION DE Mr RAZMIK HAKOBYAN, ANCIEN LIQUIDATEUR A TCHERNOBYL EN 1987

à qui le préfet de l’Hérault refuse le droit de séjour en France !

Voici les adresses pour signer  la pétition pour M HAKOBYAN.

http://www.petitionpublique.fr/?pi=HAKOBYAN

ou

https://www.facebook.com/rasmik.hakobyan


Monsieur le Préfet,

      Razmik HAKOBYAN est arménien, et avant l’effondrement de l’URSS, en 1989-1990, il était soviétique, et à ce titre, il a été l’un des liquidateurs de Tchernobyl.

      Il est aujourd’hui « un survivant »

      Il a travaillé comme « liquidateur volontaire » dans le réacteur N°3 pendant 2 mois, en juin et juillet 1987, il avait donc 29 ans à l’époque.

      Evidemment, il a été « irradié », ce qui lui a valu, une longue hospitalisation à Erevan après son retour en Arménie après 1988.

      Chez lui, tout en poursuivant son lourd traitement (hospitalisations fréquentes) , dans une Arménie devenue indépendante, il travaillait comme opérateur vidéo-cinéma pour une maison de production locale, opérant pour une télé etats-unienne , et filmait les actualités.

      Après un reportage sur une manifestation, son film a été confisqué, il a été enlevé, battu, séquestré pendant plusieurs jours par un groupe « para-policier », son employeur a fui aux Etats Unis et il a perdu son emploi.

      Devant ces difficultés extrêmes, il parvient à quitter l’Arménie et arrive en France en 2007 avec son épouse Svetik (mariage en 1984)

            Malheureusement, ni l’OFPRA, ni la CNDA, n’ont cru devoir l’admettre au statut de réfugié politique et ensuite vos services ont systématiquement rejeté leurs demandes de titres de séjour.

      Pire, fin janvier 2013, vous faites saisir, au petit matin, par une vingtaine de policiers au CADA de l’Oasis, à Béziers, Razmik et Svetik HAKOBYAN et vous les placez en rétention à Toulouse.

      Soumettre un homme, usé, fatigué et malade  à ce régime n’est pas digne de notre république et d’ un pays d’accueil comme la France.

      Choqué et traumatisé Monsieur Hakobyan fait un problème cardiaque et doit être hospitalisé en urgence à Toulouse.

      Vous rapportez alors votre mesure d’éloignement le 1er février 2013 et délivrez une autorisation provisoire de séjour à Monsieur et Madame Hakobyan du 15 avril 2013 au 14 juillet 2013.

      Ils déposent, une nouvelle demande de titre de séjour le 15 octobre à la sous préfecture de Béziers.

      Dès le 6 novembre la demande est rejetée, assortie d’une  Obligation à quitter le territoire, signée de Monsieur le Sous Préfet de Béziers.

 

      Monsieur le Préfet, vos services  ont,  une connaissance parfaite de ce dossier et vous ne pouvez donc ignorer la gravité de l’état de santé de Monsieur HAKOBYAN et la présomption forte d’un lien de causalité entre son état actuel et son séjour dans le réacteur de Tchernobyl.

 

     

      Il faut savoir que sur sa « brigade » de 30 hommes, ils ne sont que quelques survivants.

      L’importance du sacrifice des liquidateurs dans les centrales endommagées et la gravité des pathologies de ce monsieur obligeant à des traitements coûteux, mais vitaux, rendraient inexcusable son renvoi dans un pays où :

        ces traitements étant totalement à la charge des malades, il  ne pourrait y faire face sans emploi et ressources, et  cela le vouerait  à une mort certaine.

        il a subi des violences  par des forces de l’ordre dans l’exercice de sa profession.

      Nous vous demandons donc, Monsieur le Préfet de faire preuve de compréhension et d’user de votre pouvoir de régulariser à titre exceptionnel et pour des considérations humanitaires, comme le prévoit l’article 313-14 du CESEDA, Monsieur Hakobyan et son épouse Svetik Hakobyan.

      Nous avons l’intention d’ici quelques jours, d’organiser une conférence de presse sur cette situation.

 

            Veuillez recevoir, Monsieur le préfet, nos salutations distinguées.


http://www.petitionpublique.fr/?pi=HAKOBYAN

https://www.facebook.com/rasmik.hakobyan

Article de Midi Libre

De l’enfer de Tchernobyl à l’errance biterroise pour le sans-papiers

ANTONIA JIMENEZ

Le collectif de défense des sans-papiers se bat pour redonner une dignité à Ramzik, Arménien, ancien liquidateur de Tchernobyl.

Quand la centrale nucléaire de Tchernobyl explose le 26 avril 1986, l’Arménien Razmik Hakobyan, 55 ans aujourd’hui, effectue son service militaire pour l’URSS. Six mois plus tard, l’armée lui ordonne de revêtir “une simple combinaison, un masque et des gants” pour aller rejoindre la longue file des liquidateurs qui travaillent dans la zone d’exclusion, d’abord au confinement des ruines radioactives. Deux mois “d’enfer, douze heures par jour, dans différentes zones, à regrouper puis enterrer les tonnes de ferraille”.

À son retour en Arménie, en 1988, irradié, Razmik est longuement hospitalisé à Erevan, la capitale. Il reprend petit à petit son travail de caméraman pour la télé DEM-7, dans une Arménie libérée du joug soviétique à partir de 1990.

Séquestré et battu

“Mais après un reportage sur une manifestation, un groupe de parapoliciers m’a enlevé, séquestré dans un lieu isolé, battu pendant plusieurs jours. Ils voulaient la cassette. Mon employeur a dû quitter le territoire. J’ai perdu mon emploi”, raconte l’homme aux blessures invisibles.

Svetik, sa femme, se tient à ses côtés. Ils ne parlent quasiment pas le français. Une interprète se charge de traduire, avec, entre les mains, les documents officiels nécessaires pour prouver qu’ils n’inventent rien. Regards absents, perdus. Souffles et verbe lourds. Les souvenirs pèsent sur ces deux vies, aujourd’hui errantes.

Un périple à travers l’Europe

Car après un dur voyage de quelques années depuis l’Arménie qu’il quitte, “car persécuté”, accompagné de ses trois enfants, passant par la Géorgie, l’Ukraine et la Pologne, le couple arrive en France en 2007, par hasard. Il est envoyé au Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada), chemin de l’Oasis, à Béziers, en décembre 2008.

Razmik, malade, souffrant entre autres de cardiopathie hypertensive, de diabète de type I, de dépression, tout comme sa femme, va y passer quatre ans. Quatre longues années à tenter d’obtenir le statut de réfugié politique, le passeport pour un possible permis de séjour, pour redémarrer une vie d’homme, “arrêter cette vie de chien”, son plus grand souhait. En vain.

Hospitalisé après son séjour en centre de rétention

Le 29 janvier 2013, il y a un an, au petit matin, une vingtaine de policiers vient au Cada, menotte Razmik et l’emmène au centre de rétention de Toulouse.

Trois jours plus tard, traumatisés, malade, usé, Razmik Hakobyan souffre de graves problèmes cardiaques et doit être hospitalisé en urgence. Le 1er février, le préfet annule la décision d’obligation de quitter le territoire et lui donne un titre de séjour provisoire valable jusqu’en juillet.

Le lendemain, Razmik et sa famille reviennent à Béziers. Il déposera une nouvelle demande de titre de séjour le 15 octobre dernier. Mais la sous-préfecture de Béziers la refusera. Ce refus sera assorti d’une obligation à quitter le territoire, le médecin de santé publique ayant décidé que Razmik pouvait se soigner en Arménie ! L’obligation sera contestée devant le tribunal administratif. La procédure est en cours.

Sans papiers, sans toit, sans travail

Depuis, c’est l’errance. Sans papiers, sans toit, sans travail, sans aides financières, sans avenir… Le couple traîne sa souffrance de chambre en chambre que lui offrent ceux qui acceptent de l’héberger, en cachette. Notamment des membres du Collectif de défense des sans-papiers, ou d’autres, comme les sœurs Clarisse. L’enfer continue.

Une pétition du collectif pour sa régularisation a été lancé en ligne.

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