Sanctions et intimidations éteindre la révolte contre Darcos

Devant Clémenceau (Mtp), décembre 2008

Sanction contre Bernard Cazals. Interdiction aux parents d’élèves et aux enseignants de se réunir en soirée sur plusieurs lycées de Montpellier. Exclusion de 16 élèves du lycée Clémenceau (Mtp) pour avoir participer au mouvement de grève. Interventions policières, notamment à Jean Monnet (Mtp). Tout a été fait pour enrayer la mobilisation grandissante dans l’éducation.
Mais face à l’ampleur des réactions :
Les sanctions contre Cazals, l’instituteur désobéissant de Saint Jean de Védas ont été levées le 17 décembre mais finalement rétablies
Toutes les sanctions contre les élèves de Clémenceau ont aussi été levées

Sans lien avec les mobilisations mais révélateur de la dérive sécuritaire et de la voloté de criminaliser non seulement la jeunesse mais même les enfants, une opération policière a té menée, cette semaine à 7 h 30 devant le collège de Vendres (Hérault) : les enfants et ados qui descendaient d’un car de ramassage scolaire ont été alignés contre un mur pour être contrôlés par des chiens renifleurs..


L’opération anti-drogue de lundi matin à 7 h 30 devant le collège de Vendres (Hérault), a été menée par les gendarmes de la brigade de Valras sur réquisition du procureur de la République de Béziers, Denis Mondon. Voir l’article de Midi Libre ici.

Sur les interventions policières au lycée Clémenceau, voir http://collectif-ecole-publique-montpellier.blogspot.com/search/label/Collège-Lycée%20Clémenceau

Lycée Clémenceau : exclusion de 16 élèves annulée !

Mme Barbe (proviseur) a déchiré devant une délégation des parents toutes les feuilles concernant les exclusions et a retiré l’avertissement donné à une élève.
Toutes les sanctions ont donc été levées
.
Merci aux enseignants, aux lycéens et aux parents de leur soutien.

Réaction des parents d’élèves après l’annonce de l’exclusion.
Vous pouvez télécharger la pétition qui a conduit à l’annulation de l’exclusion ici.

16 lycéens sont exclus 3 jours pour avoir participé au mouvement contre la réforme Darcos à l’intérieur du lycée.

Nous demandons la levée de ces sanctions injustes.

Aucune dégradation n’a été commise.

Aucun cours n’a été réellement perturbé.

16 lycéens identifiés sur photos parmi la quarantaine marchant sur les coursives :

le jugement est arbitraire.

Promesse d’effacer la sanction de leur dossier scolaire s’ils ne commettent pas d’actes répréhensibles d’ici la fin du mouvement :

quelle est la motivation réelle de la sanction ?

Nous demandons aux parents et aux professeurs de se joindre à notre mouvement de protestation et de signer la pétition.

Les parents d’élèves du lycée et collège Georges Clémenceau

16.12.2008 Bastien Cazals à nouveau convoqué par l’Inspecteur d’Académie (17 décembre les sanctions sont levées)

Pour sa quatrième visite en l’espace d’à peine 10 jours, l’Inspectrice de l’Education Nationale de la circonscription de Gignac a rendu visite à Bastien Cazals, ce mardi 16 décembre à 8h30 à l’école Louise Michel de Saint-Jean-de-Védas (34).

Elle a remis à M. Cazals une nouvelle lettre de l’Inspecteur d’Académie ainsi notifiée : “J’ai l’honneur de vous informer que j’ai décidé d’ouvrir une procédure disciplinaire à votre encontre. Dans le cadre de cette procédure, je vous invite à consulter votre dossier professionnel, le jeudi 18/12 à 9h […]. Vous avez la possibilité de vous faire accompagner par un ou plusieurs représentants de votre choix.”

Voir le site de soutien à Bastien Cazals ici et l’article de notre blog sur le sujet ici

Intervention policière à Jean monnet.

Communiqué de la FCPE du lycée Monnet (18 12 08) Ils sont irresponsables !

Irresponsables,…il s’agit malheureusement des adultes qui ont en charge la … responsabilité de la communauté éducative. Qu’on en juge à partir de ce qui s’est passé ce matin sur le parvis du lycée Monnet.

Les élèves avaient décidé d’organiser un blocus total de l’établissement pour marquer la journée de mobilisation nationale appelée par les syndicats lycéens et qui devait donner lieu à une manifestation en ville l’après midi. La revendication était : retrait et non report de la réforme de la seconde.

Les forces de police ont décidé, sans sommation, de débloquer l’établissement de la pire des manières : par la violence la plus gratuite et la plus improductive qui soit (aucun élève n’est rentré !). Sous les yeux de la proviseure, pourtant interpellée par le président de la FCPE pour qu’elle fasse cesser ces actes odieux, les policiers s’en sont donné à cœur joie en matraquant, bousculant, piétinant, insultant les élèves mais aussi les professeurs et le président de la FCPE qui cherchaient à s’interposer.

Nous le disons clairement et avec gravité les gens qui ont ordonné cette charge violente ont perdu les repères élémentaires de la responsabilité. Madame la proviseure se défausse sur le préfet et, spécialité récurrente chez elle depuis le lamentable épisode de sa rentrée manquée, dénonce les diktats de la FCPE ! Quelle présence d’esprit et quel souci de l’intérêt de ses élèves ! Nous nous bornerons à lui rappeler ce qui nous semble être la seule attitude d’adulte responsable au sens strict du mot « en temps de crise » où c’est avant tout la sécurité des élèves qui doit primer : consulter les élus du CA présents avant de prendre une décision grave ; en cas de décision préfectorale d’intervention de la police, demander un délai et s’adresser, éventuellement avec les élus au CA, aux élèves pour leur demander de reculer ou au contraire d’entrer dans l’établissement pour engager une discussion constructive sur les évènements à l’intérieur du lycée. Tout ceci était faisable ce matin, il suffisait de le vouloir !

Alors bien sûr, on peut tout légitimement critiquer la décision des élèves de bloquer le lycée mais la FCPE tient à rappeler que tout n’est pas permis de la part des adultes à qui nous confions nos enfants. Surtout que rien, aucun danger pour les biens ni pour les personnes, n’était avéré. La seule raison de cette action policière disproportionnée c’était la volonté de casser à tout prix, au risque de graves blessures chez les jeunes, un mouvement qui a réussi à faire qu’un ministre droit dans ses bottes se déchausse lamentablement en reconnaissant qu’il n’avait pas assez expliqué sa réforme. Ce qui revenait à avouer la leçon démocratique reçue. Mais leçon que, de façon indigne, la violence en uniforme cherchait à faire payer cher !

Ministre, inspecteur d’académie, proviseure, etc. tous ces « responsables » (les guillemets sont hélas de rigueur) en oublient les fondamentaux de la citoyenneté : loin de faire revenir les élèves à une raison citoyenne qu’ils auraient perdus, ils les ont confortés dans l’idée que décidément cette police-là était moche, pire, dangereuse. Que ces responsables de l’éducation n’avaient en fait aucun sens de l’éducation car ils n’hésitaient pas à couvrir l’arbitraire et la sauvagerie la plus primaire.

Constat navrant à rapprocher de toutes ces affaires de journalistes agressés ou d’élèves humiliés avec fouilles au corps et chiens policiers dans leurs classes où, derrière la démagogie humaniste craquelée du pouvoir, c’est bien l’impunité policière qui s’avoue l’arme ultime, y compris et peut-être avant tout contre la jeunesse.

La FCPE appelle tous les parents à refuser l’intolérable et à envoyer des lettres de protestation à la proviseure et à l’inspection d’académie. Qu’il soit clair que nous, parents, nous sommes des citoyens et que nous voulons que nos enfants le deviennent ou le restent.

La FCPE tient à rendre hommage au courage et au dévouement de ces nombreux professeurs qui, face à l’inertie complice – et parfois donneuse de leçon – de certains responsables du lycée, ont essayé de protéger des coups nos enfants. Ils sauvent l’honneur de l’Education Nationale.

Sur la nuit des lycées: Jean Monnet: action “Expression bâillonnée”.
communiqué de la FCPE Jean Monnet Mardi 16 décembre

Merci aux nombreux parents qui se sont déplacés.

Hier lundi 15 décembre à 18 h, entre 70 et 80 professeurs, parents et élèves, un bâillon à la bouche, se sont rassemblés devant les grilles du lycée Monnet pour protester contre l’interdiction signifiée, par les autorités académiques, aux professeurs et aux parents, de se réunir à l’intérieur de l’établissement pour analyser la réforme de la seconde proposée par le ministre. La même action avait lieu au moment au lycée Jules Guesde. La télévision de Montpellier s’était déplacée.

Il s’agissait de mettre en évidence la gravité de l’atteinte au droit d’expression, pourtant reconnu par les textes, dont nous étions victimes et qui donne bien la mesure de l’orientation du pouvoir en place. Il a été d’ailleurs rappelé hier publiquement que la chaîne de responsabilité, qui va de la proviseure du lycée au recteur lui-même, en passant par un inspecteur d’académie qui s’était renié devant nos lycéens l’an passé en faisant intervenir la police contre eux, s’est déjà distinguée à Monnet par l’interdiction qu’ils font à la FCPE de diffuser auprès des parents ses communiqués. Ces gens et le ministre qu’ils représentent se disqualifient par ces atteintes aux droits démocratiques et aucun crédit ne peut être accordé, dans ces conditions, à “leur” réforme.

Par ailleurs le retrait de cette réforme, annoncé dans l’après midi d’hier, signe la force du désaveu que le mouvement lycéen a infligé, malgré la violence policière, à de telles autorités dépourvues de crédit. Mais ne nous y trompons pas, l’adversaire est retors et n’attend que le reflux de la mobilisation des élèves pour resservir sa réforme, agrémentée éventuellement de quelques ravalements cosmétiques. De plus tous les autres clignotants restent au rouge et doivent appeler notre plus grande vigilance: en particulier la perspective de réduction massive des postes de personnels est maintenue alors qu’il est notoire qu’elle se fait au détriment de la scolarité de nos enfants. Les effectifs par classe explosent et souvenons-nous que, dans notre établissement, dix jours de cours ont été perdus pour cause d’incapacité de la direction à organiser à la rentrée des emplois du temps corrects. Rappelons au passage que toutes ces autorités qui se prétendent attachées à la qualité de l’enseignement ne se sont toujours pas émues que les cours perdus, à cette occasion, n’aient à ce jour pas été rattrapés. Et cela, malgré nos protestations en Conseil d’Administration dûment actées dans le procès-verbal adressé au recteur.

Nous appelons les parents, malgré l’inconvénient bien réel de l’absence de cours que cela occasionne, à comprendre le sens de l’action des élèves: avec leurs moyens et dans un contexte de relative atonie des adultes, ils relèvent le défi de la contestation d’une réforme élaborée sans réelle négociation et accompagnée d’un déni des droits démocratiques à l’expression. La responsabilité des cours perdus est bien du côté de ce ministre arrogant hier et reculant piteusement aujourd’hui! Engageons nous-mêmes avec nos enfants un dialogue, sans démagogie mais avec compréhension, et interrogeons-nous sur la part que nous devons prendre, avec eux et avec les professeurs, dans le refus des coups de force ministériels qui ne manqueront pas de se reproduire.

Soyons attentifs au déroulement de la manifestation nationale que les lycéens maintiennent avec raison jeudi prochain et rejoignons-la pour montrer notre solidarité. Préparons-nous aussi à envisager à la rentrée de janvier notre participation active aux actions qui devront être engagées pour qu’enfin une Education Nationale digne de ce nom devienne une priorité!

Réforme des lycées : « black-out » sur la « nuit des lycées »
Le ministère veut-il interdire le débat ?

Communiqué de la FSU 34 (principale organisation syndicale enseignante)

La mobilisation ne cesse de se renforcer partout pour exiger le retrait de la réforme des lycées et
une autre réforme des lycées, pour exiger une autre politique pour l’Éducation Nationale, ses
personnels et la jeunesse de notre pays.
Après la grève du 7 octobre dans le 2nd degré, la Manifestation Nationale à Paris du 19 octobre
(plus de 80000 manifestants), la grève massive du 20 novembre (plus de 57% de grévistes dans les
collèges et les lycées de l’académie de Montpellier), la journée d’action du 10 décembre a une
nouvelle fois montré l’importance de la mobilisation pour le Service Public d’Éducation : enseignants
et personnels de l’Éducation Nationale, parents, lycéens ont participé nombreux aux
rassemblements du mercredi après-midi (3000 à Montpellier – avec une très forte participation des
parents d’élèves, un millier à Nîmes, 500 à Perpignan …) pour l’avenir de l’École et de la jeunesse.

Dans de nombreux lycées, parents et enseignants avaient décidé d’organiser ensemble une « nuit
des lycées »
ou des « réveillons revendicatifs », dans plusieurs cas avec la participation des
enseignants et des parents des collèges et/ou des écoles de leur secteur, afin d’informer les
parents et de débattre avec eux de la réforme des lycées, et de ses conséquences.

Quelques exemples dans la région : le lundi 15 décembre à Montpellier, à 17h au lycée Mermoz, à 20h aux lycées
J. Monnet et Jules Guesde … au lycée de Pézenas, à la bourse du travail à 18h à Béziers (de la
maternelle à l’université)… à Mende, au lycée Chaptal à 18h30 ; à Carcassonne, au lycée J. Fil ; à
Perpignan, le mardi 16 décembre à 19 heures, au lycée Arago (ouvert à l’ensemble des lycées de
Perpignan) …

Il semble bien que le ministère n’apprécie pas de telles initiatives.
Ainsi, dans plusieurs lycées,
notamment à Montpellier, on interdit purement et simplement les réunions au-delà de … 18
heures
, au nom de la … sécurité (tant pis pour les conseils de classe ou les réunions parents-profs).
Selon les informations données par plusieurs chefs d’établissement, il semble que ces interdictions,
transmises par l’inspection académique ou le rectorat, émaneraient du ministère
.
Dans une autre ville de l’académie, on autorise la réunion prévue, mais à condition … qu’il n’y ait
pas la presse.

Si un certain flou règne du côté de l’administration, une chose est certaine : pour le ministère,
informer les parents et les enseignants des collèges et des écoles, débattre avec eux de la
réforme des lycées, de ses conséquences et des dangers qu’elle fait peser sur l’avenir de jeunes,
sur le système éducatif dans son ensemble et sur le bac, exiger une autre réforme et une autre
politique pour l’Éducation Nationale, ce n’est pas supportable

Pourquoi le gouvernement redoute-t-il à ce point des réunions qui rassemblent parents et
enseignants, au point de prendre une mesure sans précédent ?

Poser la question, c’est y répondre !

Partout où des initiatives avaient été décidées, parents et enseignants se réunissent pour décider
ensemble de leur réponse, et des modifications éventuelles de lieux, d’horaires ou de date.
Nous les indiquerons sur notre site dès qu’elles nous auront été communiquées.
Partout, dénonçons massivement publiquement cette décision inadmissible, cette
volonté d’empêcher l’information et le débat, d’entraver la mobilisation commune des
personnels, des parents et des lycéens
.

Dans chaque lycée, y compris là où les décisions n’avaient pas encore été prises,
organisons des réunions-débats les plus larges possible ; appelons parents et collègues
à y participer massivement ; associons-y les enseignants et les parents des collègues
et des écoles

.

Partager :
Ensemble 34