Filière nucléaire: transition énergétique et sauvegarde des emplois ne s’opposent pas

Bilan d’une manif réussie à Narbonne dans la presse locale: le principe de réalité oppose manifestants et salariés du nucléaire. Situation bloquée? Transition énergétique impossible? Pas si simple…


Ainsi que nous l’avions
annoncé ici, samedi 13 octobre, le réseau “sortir
du nucléaire”
a organisé à Narbonne et Malvési (Aude) une
manifestation pour dénoncer les
dangers du nucléaire en Languedoc-Roussillon
.

Le
compte-rendu qu’en fait le journal
l’Indépendant
tend à laisser penser que manifestants et salariés du nucléaires sont en
désaccord total.

Passons sur le titre de
l’article… Le grand intitulé du second paragraphe est le suivant: “Qui souhaite la délocalisation de 300
emplois?”

En fait les choses ne sont
pas aussi simples.

Il faut d’abord tenir
compte du fait que les sites devront être dépollués. Ce qui prendra du temps et
génèrera des emplois.

Ensuite, agiter le terme de
délocalisation comme si les employés locaux devaient faire leurs valises pour
quitter le continent, c’est un peu forcer le trait.

Surtout si la transition
énergétique peut créer plus d’emplois que la
sortie du nucléaire ou du tout pétrole n’en supprimeront.

L’argument n’est donc pas
décisif.

Pour s’en convaincre, on
peut consulter les résultats des travaux des très sérieux experts de
l’association Négawatt qui tiendra son université à Mèze à
partir du 19 octobre prochain
.

L’an dernier, lors de la
présentation officielle, à Paris, de son scénario de transition énergétique version 2011,
devant plus de 600 personnes et 55 journalistes, on avait pu découvrir que les estimations de créations d’emplois, en cas de
transition énergétique, dépasserait les 680 000.

Pour consulter le volet de
ce scénario, vous pouvez cliquer sur l’image si dessous.


NegaWatts_emplois_v2.jpg

L’intégralité du scénario est consultable ici.

Manifestement, l’abandon du
nucléaire et du tout pétrole ne détruirait pas tant d’emplois
que ça.

Difficile d’imaginer qu’on
ne pourrait pas reclasser localement, par exemple, les salariés de Narbonne et
Malvési dans le secteur des énergies renouvelables.

Si ces experts-là
pouvaient s’ouvrir les colonnes des grands journaux pour faire partager leur
scénario, on verrait vite que sur de telles bases, au lieu d’opposer manifestants et salariés, on pourrait facilement entamer un dialogue fructueux.

Nous aurions tous à y gagner et c’est possible, contrairement à ce que l’Indépendant laisse croire.


 

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