Environ 250 personnes ont assisté au meeeting-débat
organisé par Ensemble ! dont le point central a été l’intervention de Clémentine Autain.
Montpellier : succès du meeting de Ensemble !
Environ 250 personnes ont
assisté au meeting-débat organisé par Ensemble !
Après un accueil (stands associatifs,
apéritifs…) de 19 à 20h, le meeting a débuté avec les interventions de représentant-e-s
d’associations et mouvements sociaux.
La primeur a été donné aux salarié-e-s en
lutte de Sanofi après la victoire juridique qu’ils viennent de remporter (voir
ici).
Sont ensuite intervenus les réprésentant-e-s de : Sortir du Nucléaire,
BDS, collectif antiTAFTA, Osez le Féminisme, collectif contre la métropole…
Clémentine Autain a pris ensuite la
parole.
Après avoir dénoncé la politique de
Vals (« Il dit qu’il craint que la
gauche ne meure mais c’est bien lui qui tient le fusil »), elle a
insisté sur l’urgence de la situation : désastre écologique en cour, crise
économique et sociale avec les ravages de la précarité et du chômage de masse, le
chantage permanent sur celles et ceux qui ont un emploi. Elle a ciblé la parcellisation du travail mais aussi la perte
du sens commun, la pollution de nos désirs et l’abrutissement, engendrés par l’overdose
publicitaire : « un grand
moment de solitude lorsque je me suis aperçu que mon shampoing était un
shampoing pour homme » « les
dentifrices généralistes au départ, ont été spécialisés, deviennent à nouveau généralistes, ce cercle est sans fin pour toujours susciter de nouveaux besoins inutiles»
Clémentine a insisté sur la nécessité d’offrir
une alternative en positif à cette politique et à cette société. Il est pour
cela nécessaire de tirer un vrai bilan, sans concessions ni caricatures, des échecs
du 20°s, aussi bien celui du stalinisme (conseillant, sur ce point, la lecture de « la communiste qui ne souriait jamais »)
que celui de la social-démocratie : négocier avec le capital n’a non
seulement pas permis de changer la société mais cela a abouti au désastre
actuel avec des PS menant des politiques de droite.
L’abstention massive et la défiance généralisée
vis à vis des institutions montrent que la V° république est à bout de souffle.
Le FN et les autres réactionnaires surfent sur cette défiance. En témoignent
par exemple les rumeurs les plus délirantes lors des journées de retrait des écoles
face à l’ABCD de l’égalité. Nous devons donc agir pour que le ras le bol s’exprime
en positif et il est pour cela impératif de populariser l’idée de VI° république :
une république plus démocratique, mais aussi plus sociale, avec de nouveaux
droits pour les salariés et intégrant l’impératif écologique. Mais, tout
changement réel, exige de mettre en mouvement les catégories populaires. Or,
celles-ci sont aujourd’hui atomisées par la crise sociale et l’organisation
actuelle du travail (sous-traitance, précarités…), ce qui engendre la
division et rend difficile la
construction d’un rapport de force. Des mesures d’urgence contre la précarité
et le chômage (réduction du temps de travail, sécurisation des parcours
professionnels…) doivent donc être au cœur de notre programme.
Clémentine Autain est également revenu
sur l’état du Front de Gauche. Il est le seul à être identifié à une échelle de
masse comme une opposition de gauche à la politique du PS, mais cette image a été
hélas brouillée au moment des municipales. Il connaît des difficultés mais ce
rassemblement de la gauche de transformation doit pourtant être préservé et développé.
L’indépendance vis à vis du gouvernement et de la direction du PS est
indispensable, mais si c’est une condition nécessaire, on voit bien qu’elle n’est
pas suffisante pour créer une alternative capable de susciter l’espoir. Le FDG
doit bien entendu débattre avec celles et ceux qui au sein du PS ou de EELV
commencent à rompre avec l’actuelle majorité. Ce n’est cependant pas avec un
nouveau mécano électoral élaboré et négocié patiemment entre états-majors que l’on
répondra à l’urgence sociale et politique. Le Front de Gauche doit donc en priorité
ouvrir portes et fenêtres, se tourner vers l’extérieur, sortir du simple cartel
électoral et agir pour rassembler à la base toutes celles et eux qui luttent et
veulent rompre avec ce système.
Clémentine Autain a en conclusion défendu
une des propositions de Ensemble ! :
l’organisation, décentralisée au départ, d’assises de la transformation sociale
et écologique. Faire se rencontrer, débattre et élaborer ensemble les forces
politiques (FDG mais aussi NPA ou dissidents du PS, et d’EELV) les associations
et syndicats, les mouvements sociaux, sans volonté hégémonique des uns ou des
autres, mais avec le souci de construire à terme un front social et politique,
capable de résister et d’incarner l’espoir d’un vrai changement.
A la suite de Clémentine Autain, pour Ensemble !, sont successivement
intervenus depuis la tribune, Roger Moncharmont (PCF), René Revol (PG) Thomas
Balenghien (NPA), avant que la parole ne soit donnée à la salle.
Dans la période politique difficile
que nous connaissons, cette soirée a été une réussite !
Compte rendu : David Hermet