Résolution de la commission féminisme d’Ensemble ! 34 sur la prostitution

Vendredi
12, l’Assemblée Nationale a voté la proposition de loi « renforçant la lutte contre le système
prostitutionnel », appelée couramment loi d’abolition de la prostitution.
Elle comprend l’abrogation du délit de racolage passif, la réinsertion sociale
et professionnelle des personnes prostituées, un volet de prévention à
destination des jeunes et la pénalisation des clients. La veille, la
commission féminisme d’Ensemble ! 34 s’est réunie pour débattre de la
prostitution et a adopté le positionnement suivant.

Nous nous déclarons résolument contre le système prostitutionnel, c’est-à-dire contre le fait que
des individus (des hommes pour la quasi-totalité) louent le corps d’autres
individus (des femmes en grande majorité, le plus souvent
 étrangères)
pour satisfaire leurs désirs soi-disant sexuels, plus vraisemblablement de
domination. En ce sens, nous nous
inscrivons dans le courant abolitionniste
, c’est-à-dire que nous militons
pour l’avènement d’une société humaine où la prostitution n’existerait plus ; où plus aucune personne ne serait contrainte sous la pression économique ou mafieuse à devenir un objet sexuel contre rémunération. En l’état actuel, aucune mesure ne doit pénaliser les personnes prostituées. Ce sont des victimes, au même titre que le reste
de la population, d’un système qui précarise toujours davantage
les plus fragiles. Nous refusons
qu’elles soient sanctionnées et discriminées, mais exigeons au contraire que
leurs droits soient garantis, que la protection et l’accompagnement en vue de leur sortie de la prostitution soit réels
. L’ennemi, c’est le système qui les met sur la
voie publique, dans les bars à hôtesses, les salons de massages ou sur Internet,
et les condamne à une activité qui est par essence une violence ; ce sont
les réseaux internationaux de traite et d’exploitation sexuelle, les proxénètes
et par incidence, les clients.

 

La
prostitution est au carrefour des inégalités de sexe, des inégalités Nord/Sud
et des inégalités économiques 
: si ses formes évoluent (Internet,
réseaux internationaux de traite…), elle prospère toujours sur le même terreau,
celui de la domination masculine et des représentations sexistes, de la
précarité sociale et économique, de la marchandisation accrue de nos sociétés.
La lutte contre le système prostitutionnel s’inscrit donc pour nous pleinement dans le combat
politique égalitaire plus large mené par Ensemble !

 

La commission Féminisme Ensemble ! 34






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Ensemble 34