Le
27 novembre dernier, s’est tenue une conférence des Amis de
l’Huma intitulée : « L’Espagne au cœur, la crise et ses
perspectives », où participaient à la tribune Izquierda Unida (IU), Podemos
Montpellier (PM) et Marea Granate (MG).
Les vidéos du débat du 27
novembre avec Podemos, IU et Marea Granate :
(résumé, Alejo IU, Natalia IU, Irene MG, Nerea Pod, JL Pouget animateur),
Quel avenir
pour la gauche en Espagne ?
Après un retour sur le 15M, et les
mouvement qui s’en sont suivis, dont Podemos et les différentes Mareas, par
Natalia Ruiz-Poveda (coordinatrice IU) et Irene Ortega (MG), la conférence
s’est orientée vers les propositions politiques et l’émergence d’une nouvelle
façon de faire de la politique, avec des assemblées citoyennes, mais aussi en
tenant mieux compte des outils de communication actuels.
Alejo Baltran (coordinateur
IU France) a insisté sur la nécessité d’un changement institutionnel pour aller
vers une république avec un processus constituant, en convergence avec les
différentes forces de gauche du pays, et échapper au bipartisme
« PPSOE » (amalgame des sigles des principaux partis, l’un de droite,
l’autre de « gauche », qui mènent une politique assez
semblable. Ça ne vous rappelle rien ?)
Nerea Guimenez (PM) ont
expliqué la démarche de Podemos, partant de réunions de citoyen-ne-s, visant à
rassembler au plus large, et en insistant sur le fait que ce mouvement n’était
« ni de droite, ni de gauche » et qu’il avait vocation à prendre le
pouvoir.
Ensuite le débat a
commencé…
La plupart des questions
s’adressaient à Podemos : « vous parlez de rassemblement, mais qu’en
est-il de vos rapports avec IU ? », « Quelles sont vos positions
vis-à-vis du féminisme ? », « Quel est votre programme
économique ? »… Questions dont les réponses n’étaient pas des plus
satisfaisantes : Podemos voulant rassembler mais ne pas s’allier avec IU
alors que François Rodriguez (co-fondateur du cercle PM) reconnaissait que les
deux partis avaient les mêmes positions sur quasiment tous les sujets… IU par
contre est favorable à une convergence. Il est aussi apparu qu’en effet Podemos
n’avait pas assez poussé les réflexions sur le féminisme et l’économie.
Comme on pu le souligner
Alejo Beltran et Irene Ortega, le mouvement social a tout intérêt à rester
indépendant, pour pouvoir peser sur la politique. Et bien que l’expérience
Podemos suscite un réel espoir et soit extrêmement intéressante, le public est
apparemment assez dubitatif face à la manière dont ce mouvement évolue.
Cette soirée était
instructive et permet de réfléchir aux alternatives politiques à un niveau
européen, car nous voyons bien les points communs entre les pays du sud de
l’Europe, où l’austérité est avancée comme seule solution et où un changement
radical des rapports des citoyen-ne-s à la politique et de fonctionnement des
institutions est indispensable.
M.C.C.
Voir ici sur le site national d’Ensemble ! le dossier sur Podémos
Article de Gonzalo Gómez Montoro : « Il est urgent de commencer un
processus constituant en Espagne »
Les représentant-e-s d’Izquierda Unida France, Podemos Montpellier et Marea
Granate présentent à Montpellier, en France, leurs propositions contre la
crise.
Le débat « l’Espagne au cœur, la
crise et les perspectives », organisé par l’association « les amis de
l’Humanité » de Montpellier, a réuni, Jeudi 27 Novembre 2014, une centaine de
personnes. Pendant deux heures, les orateurs-trices d’Izquierda Unida France,
Marea Granate et Podemos Montpellier, ont présenté dans la salle Pagezy de
Montpellier la réalité sociale de l’Espagne en pleine crise économique, et
leurs propositions pour les prochaines élections. ils et elles ont souligné la
nécessité de lancer un processus constituant basé sur une refonte des
institutions et, à cette fin, la possibilité d’une convergence de forces politiques
a été soulevée.
Alejo Beltran et Natalia Ruiz-Poveda sont intervenu-e-s pour Izquierda Unida
France, Marea Granate, collectif des exilés espagnols par la crise, était
représenté par Irene Ortega et Podemos Montpellier était conduit par les
militants Nerea Alvarez et François Rodriguez. Le militant Jean-Luc Pouget, des
« amis de l’Humanité », était le modérateur.
Le débat a commencé par un exposé de Natalia Ruiz-Poveda sur le mouvement du 15
mai, les circonstances de sa gestation et de sa transformation ultérieure en
assemblées de quartier, jusqu’à l’émergence des marées citoyennes et des
marches de la dignité.
Irene Ortega, quant à elle, a expliqué en détail les différentes marées
citoyennes soulignant la naissance de Marea Granate, « qui prend la couleur du
passeport espagnol, symbole des exilés de la crise, dont un des noyaux les plus
actifs est à Montpellier ». En outre, Irene Ortega a présenté le bulletin dans
lequel sont collectées les actions réalisées par le groupe dans cette région de
France.
Besoin de lancer un processus constituant
Alejo Beltran, coordinateur d’Izquierda Unida France, a centré son intervention
sur la « nécessité de lancer un processus constituant en Espagne, basé sur une
refonte des institutions, une redéfinition des droits des citoyens et une
convergence des forces politiques ». Aussi, Alejo Beltrán a dénoncé « la
marchandisation de la politique », et a noté les contradictions entre les
intérêts du capital et ceux des travailleurs et de l’écologie.
Les co-fondateur-trice-s du cercle Podemos de Montpellier, Nerea Alvarez et
François Rodriguez, ont expliqué le fonctionnement de Podemos, qu’ils
définissent comme « une alternative au bipartisme », en plus « d’un parti qui a
l’intention de prendre le pouvoir ». Nerea Alvarez et François Rodriguez ont
également exposé l’origine de Podemos et l’augmentation des intentions de vote
pour la formation pour les prochaines élections.
Convergence des forces politiques
Au cours du débat qui a suivi les interventions, le public a montré qu’il était
intéressé par la possibilité de la convergence entre les deux partis, de
manière à obtenir une majorité dans les prochaines élections en 2015. Alejo
Beltran était en faveur d’une « convergence des forces représentatives avec
lesquelles nous pouvons lancer un processus constitutionnel », pour laquelle
les représentants de Podemos n’avaient pas d’objection. Alejo Beltran a
également déclaré que, pour parvenir à ce processus constitutionnel, il était
nécessaire de « miser sur le pouvoir populaire, l’organisation sociale et la
force des mouvements sociaux ».
Le public, qui a participé activement, a demandé également la position des deux
partis sur des questions telles que l’écologie, la mémoire historique, le
féminisme ou la situation politique en Catalogne. À cet égard, Podemos et
Izquierda Unida ont insisté sur le « droit des citoyens à décider ». Après la
fin de la discussion, le groupe Marea Granate a offert une dégustation de tapas
espagnoles aux participant-e-s.