René
Revol a annoncé en conseil municipal de la ville de Grabels son intention de
porter plainte, au civil pour diffamation et au pénal pour dénonciation
calomnieuse, contre M. Jacques-Olivier Teyssier, qui anime » Montpellier
journal », suite à deux articles parus en fin d’année dernière au terme
d’une enquête menée par le journaliste.
Cette
décision du Maire de Grabels a suscité de multiples réactions et des articles
de presse.
Nous
publions le communiqué du Club de la presse (qui nous parait pertinent) et l’analyse de notre
camarade Bastien Marchina.
Communiqué
de presse du Club de la presse Montpellier
lundi
2 mars 2015
Plainte contre Montpellier Journal , une autre
voie est possible
Vendredi
27 février, le maire (Parti de gauche) de Grabels, René Revol, a annoncé qu’il
poursuivait le pure player Montpellier Journal pour diffamation suite à
la diffusion d’un article intitulé « René Revol fait un beau cadeau foncier
à un entrepreneur du bâtiment ».
Si
la liberté d’informer n’empêche évidemment pas celle de se défendre, nul ne
peut ignorer qu’une telle action est mortifère pour un média aussi fragile
économiquement. Les simples frais de justice(*) constitueront une obstruction
au travail de journaliste de son directeur de publication, Jacques-Olivier
Teyssier, qui, rappelons-le, est présumé innocent.
Le
Club de la Presse estime que d’autres voies sont possibles avant d’en arriver à
une telle extrémité, comme le droit de réponse ou la conciliation, et propose
l’intervention de son médiateur, Jacques Molénat.
Montpellier
journal a
prévu une soirée de soutien samedi prochain, 7 mars, à l’Atelier du nord (29,
rue St Étienne, quartier Figuerolles) à laquelle le Club de la Presse
s’associe.
Depuis
2009, Montpellier Journal est la cible d’attaques inacceptables de la
part de collectivités et d’institutions (Agglomération de Montpellier, Région
et préfecture) : privation de communiqués de presse, « blacklisting », entrave
par les policiers et les gendarmes, etc. A chaque fois, le Club de la Presse
s’est mobilisé et a pu débloquer des situations.
A
ce jour, seul le préfet continue de refuser d’inviter Montpellier Journal aux
conférences de presse et de lui envoyer les communiqués de presse. Le Club de
la Presse condamne avec la plus grande fermeté cet ostracisme d’un représentant
de l’Etat qui constitue une entrave à la liberté de la presse et à son libre
exercice.
(*)
Le Club de la presse rappelle à ses adhérents qu’ils peuvent disposer d’une
aide juridique via ses services, avec une première consultation gratuite et des
tarifs négociés
Le point de vue de Bastien Marchina ( militant
d’Ensemble )
Lundi 23 février, René Revol a annoncé en conseil
municipal de la ville de Grabels son intention de porter plainte, au civil pour
diffamation et au pénal pour dénonciation calomnieuse, contre M.
Jacques-Olivier Teyssier, suite à deux articles parus en fin d’année dernière
au terme d’une enquête menée par le journaliste impliquant fortement M.Revol.
Il n’est pas de notre compétence de nous prononcer sur
le fond de l’affaire : à notre regret, c’est la justice qui aura à se prononcer
à ce sujet.
Le choix de M.Revol d’aller vers la justice pour
régler ses comptes nous pose problème, alors qu’il n’a pas fait valoir la
possibilité de faire publier un droit de réponse sur le site de M.Teyssier.
Pire encore, celui-ci affirme que M.Revol n’a même pas eu la délicatesse de lui
indiquer les passages, dans ses articles, qui étaient selon lui effectivement
erronés.
Le coeur du problème réside peut-être dans cette
appréciation que M.Revol a donné du travail de M. Teyssier : « M.
Jacques-Olivier Teyssier n’est pas journaliste, il n’a pas de carte de presse,
il tient un blog payant et il se spécialise dans la sortie de soi-disant
affaires qui permet de développer son activité mercantile. »
Nous ne pouvons que nous inscrire en faux contre cette
affirmation. Montpellier Journal, depuis son apparition, fait souffler un vent
nouveau sur le journalisme politique dans l’agglomération de Montpellier.
M.Teyssier peut bien ne pas disposer d’une carte de presse, sa couverture des
affaires politiques tranche avec la superficialité dont les autres médias se
contentent bien trop souvent et il n’est pas nécessaire de partager toutes les
analyses de M. Teyssier pour lui reconnaitre le sérieux de ses enquêtes et
apprécier son impartialité.
Alors que la cour d’appel de Nîmes a pris il y a
quelques mois une décision controversée mettant en grande difficulté l’autre
média indépendant de la ville, nous regrettons de voir un maire appartenant
pourtant au même front politique que nous, choisir l’option judiciaire pour
régler ses comptes.
B. M.