Nous avons cherché à comprendre pourquoi et quel projet il y avait derrière cette décision de départ porté par la Direction. Deux aspects nous intéressent particulièrement : les conséquences pour les salariés et le devenir des bâtiments faisant suite au départ de la MSA.
L’ensemble des bâtiments MSA – Groupama de Chaptal représente 25 000 m2 dont 6 000 pour la MSA. Ce lieu particulièrement bien placé, proche du centre ville et avec accès direct à la voie rapide, ouvre sans nul doute bien des appétits.
Lors du Comité d’Entreprise (CE) de Juin 2016, la Direction annonce « l’opportunité de déménager de Chaptal à Odysseum ». Les raisons données sont la vétusté et la présence d’amiante. Elle cherche alors à faire croire qu’elle n’a pas pris de décision pour ne pas se mettre en faute en raison de l’obligation légale de l’information préalable aux instances comme le CE. Les élus du personnel ont alors demandé une expertise du CHS CT sur le déménagement sachant que les bâtiments étaient déjà en construction à Odysseum. Ces futurs bâtiments sont construits et gérés par le promoteur immobilier FDI. Or, il se trouve que dans le conseil d’administration de FDI nous avons un ancien directeur de la MSA, des administrateurs de Groupama, du Paysan du Midi, de Languedoc Mutualité… et qu’a sa tête se trouve un représentant de la Métropole (un maire) ! Légitimement des questions peuvent se poser ! L’attente des résultats de l’expertise du CHS CT retarde la décision à prendre sur le déménagement. Ce qui a pour effet d’énerver la direction qui devait donner un avis favorable avant le 6 octobre pour débloquer un financement national MSA.
Le CHS CT a aussi organisé une consultation des salariés pour connaître leur avis sur ce projet.
69% se sont prononcés pour le rejet du projet. Les arguments forts pour ce refus sont les suivants. Une grande partie du personnel habite l’ouest de Montpellier et le départ pour Odysseum a une incidence évidente sur le temps des déplacements. L’absence de parkings suffisants et en conséquence l’obligation de chercher des places payantes de stationnement au quotidien à un coût significatif. Il en va de même pour la restauration. Temps de déplacement plus longs, parkings payants dégradent leurs conditions de travail et leur pouvoir d’achat.
Le 6 Octobre, date de la tenue d’un conseil d’administration avec la question immobilière à son ordre du jour, l’intersyndicale SUD, CGT et FO appelait à une grève d’une heure. Les grévistes envahiront la réunion pour faire entendre leur mécontentement.
Le coût chiffré du déménagement est de 15M d’euros, celui de la réhabilitation du site de 8 M d’euros. Sur cette seule base le déménagement apparaît absurde, mais si on considère qu’il y a derrière une opération immobilière alors tout change… Cette question de gros sous sur le dos des salariés est dans la tête des salariés et des militants syndicaux. L’emplacement actuel de la MSA est idéalement placé pour une opération de spéculation immobilière.
La direction de la MSA profite aussi de ce projet de déménagement pour supprimer une centaine d’emplois, essentiellement en ne remplaçant plus les départs en retraite.
Rien n’est encore réglé à la MSA. La mobilisation des organisations syndicales et du personnel est toujours là. Les enjeux sont clairs, dégradation des conditions de travail pour les salariés, opération immobilière pour la direction MSA en lien avec Groupama.
Nous apportons tout notre soutien aux salarié.es et, une fois de plus, nous serons vigilants pour ne pas laisser cette ville livrée à la spéculation immobilière et aux mains des promoteurs.
Je remercie le syndicat SUD MSA pour les compléments d’information.
Francis Viguié