Plutôt que d’aller vers un service public de la petite enfance, la communauté de communes du Pic Saint Loup veut déléguer au privé les crèches associatives, afin d’économiser le montant des subventions.
Pic Saint Loup . Non aux crèches « low cost » !
Un
vent d’inquiétude et de colère souffle depuis peu parmi le
personnel et les associations des crèches parentales associatives de
quatre villages du Pic Saint Loup* : la communauté de communes
aurait pour projet de les faire passer en délégation de service
public…
Les
conséquences seraient loin d’être anodines pour les employés comme
pour les familles. Car une fois la gestion assurée par des sociétés
privées, malgré un cahier des charges prévoyant, à terme, ce sont elles qui donneront les règles du jeu, choisiront
leur personnel et les conditions d’accueil… Quand on sait que la
raison d’être de ces sociétés est le profit on ne peut que
s’alarmer.
La
raison donnée à cette décision, qui serait prise dans la
précipitation, est que ces structures reviennent trop cher à la
communauté car elles sont subventionnées (dotations + locaux) en
tant qu’associations. Et puis, ce n’est pas « rentable ».
Alors le choix est fait de les livrer au privé plutôt que de les
municipaliser. Elle est surprenante d’ailleurs cette loi qui autorise
les collectivités à mettre en délégation de service public
des services qui ne sont pas publics justement mais associatifs
!!! La seule motivation c’est d’économiser les subventions locales.
Restons
en alerte : le conseil communautaire rendra sa décision sur
cette question lors de la délibération du 13 novembre prochain.
Une
fois encore, on voit bien sur le terrain la conséquence des
directives européennes qui, par la mise en concurrence avec le privé
et la suppression des subventions publiques, s’attaquent au service
public de la petite enfance comme à tous les autres services
publics. Nous sommes dans la logique de la politique d’austérité,
mise en place par les gouvernements, qui étranglent les
collectivités locales par les pressions concernant la réduction des
déficits et la baisse des dotations.
Ce
cas n’est pas isolé (voir ici et ici ce qui se passe à Montpellier) et c’est inadmissible, on assiste insidieusement à un
glissement des services publics conventionnels fondé sur l’intérêt
général vers un service public marchand et commercial géré par
les lois du marché. Sous prétexte d’économie on dépouille le
service public de ses principes fondamentaux.
Pour
la GA, l’accueil des enfants doit se faire dans le cadre du service
public. Il est temps de sortir de cette logique libérale de
marchandisation dans laquelle on n’hésite pas à faire des profits,
même avec l’accueil des tout petits.
A
quand un service public des jeunes enfants gratuit et financé
nationalement ?
En
attendant il s’agit de faire des choix politiques en
re-municipalisant les structures et en arrêtant de les jeter les en
pâture aux sociétés privées.
*Saint
Mathieu de Tréviers, Vailhauquès, Assas et Saint Martin de Londres.
Christine Pujol pour la GA 34