Non aux suppressions de postes au CHU de Montpellier

300 suppressions de postes sont prévus au CHU de Montpellier. Nous avons interviewé les représentants de la CGT de l’hôpital à ce sujet. 



 

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La situation de l’emploi à Montpellier devient catastrophique avec des
chiffres record de chômage et en particulier dans les quartiers populaires, des
suppressions de postes dans les entreprises phares de la ville comme – 260 à
Sanofi, – 300 au CHU sans parler de la liquidation de Virgin.

La Gauche Anticapitaliste dénonce avec la plus grande vigueur ces
suppressions d’emplois. Des mesures sont possibles pour satisfaire les
revendications des salariés et des usagers, tout d’abord avec une loi
interdisant les licenciements et les suppressions de postes dans les
entreprises qui font du profit, développer les services publics et en
particulier le service hospitalier et, bien entendu, faire primer les besoins
sociaux en mettant au pas la finance.

 

1 – Les “plans de retour à l’équilibre s’appliquent
partout et des suppressions de postes sont annoncées ( – 17 à Sète, – 10 à
Lamalou, – 4 à Lodève, à Béziers c’est la pression pour supprimer les temps
partiels afin d’arrêter le recrutement de contractuels…). A Montpellier, nous
avons appris la suppression de 300 emplois au CHU, peux tu nous en dire un peu
plus sur les arguments développés par la Direction ?

1- Le déficit budgétaire de plus de 10M€ au CHU a contraint
l’institution à signer un Contrat Performance.

Ce contrat, passé entre la CHU; L’agence régionale de santé et l’ANAP (agence
nationale d’appui à la performance)  prévoient des mesures d’économies
parmi lesquelles la suppression de 300 postes et des mesures d’augmentation de
recettes par l’augmentation de l’activité hospitalière.

Ce contrat doit être réalisé d’ici fin juin 2014.

Ces contrats de performance sont en route dans la quasi totalité des
CHU. Les financements par la T2A ont un effet particulièrement néfastes sur les
CHU qui sont sous financés.

L’enjeu, outre le fait de réduire le déficit, est la promesse d’une
aide d’un demi milliard d’€ par la banque des dépôts et consignations pour le
financement du nouvel hôpital en site unique qui devrait voir le jour d’ici une
dizaine d’année…..
 

2 – Quels sont les emplois visés et  avec quelles
conséquences en terme de dégradation du service public ?

2- Tous les emplois sont visés. Administratifs, logistiques mais aussi
soignants. Les postes de médecins sont gelés aussi.

De nombreuses réorganisations sont faites ou en cours pour diriger les
prises en charge vers un “hôpital debout” (un hôpital où rares
seraient les patients qui y séjourneraient la nuit). Dans cette perspective, le
“lit ne veut plus rien dire”….

En terme de dégradation du service public, il est à craindre que la
charrue ne soit mise avant les bœufs parce que les restructurations sont faites
avant que les changements de prise en charge ne soient opérationnels. En
supprimant des lits sans avoir l’appui de lits d’aval pour les patients agés
et/ou précaires, le risque est le manque de place pour des patients à prendre
en charge et qui seraient, du coup, redirigés sur le secteur marchand.

Cependant, dans un système où les structures publiques alternatives
seraient ouvertes, la prise en charge ambulatoire est un mieux pour les
patients (soins de bonne qualité, moins de lourdeurs et pas plus de risques)

3 – Le CHU est la plus grosse entreprise de Montpellier,
la santé est un enjeu majeur et vital, quel type d’initiative comptez vous
prendre pour mobiliser le personnel de l’Hôpital mais aussi les usagers ?

3- Les salariés du CHU se mobilisent au fur et à mesure des atteintes à
leurs conditions de travail. La CGT les informe, les aide à s’organiser, les
représente dans les instances. Nous sommes force de propositions. La difficulté
majeure dans notre entreprise est que les mobilisations se font service par
service. Les salariés ne veulent pas se mobiliser tous en même temps alors que
l’ensemble des problématiques est le sous financement de notre système de santé.

Plusieurs foyers sont en cours mais chacun reste sur sa problématique.

Beaucoup de salariés sont jeunes et non attachés au service public. Le
chômage est rare dans nos métiers et la réponse des salariés à la souffrance au
travail est souvent la fuite.
 

4 – Les élus sont présents au Conseil d’Administration et
en assurent la présidence, nous n’avons vu à ce jour aucune réaction de leur
part, qu’en pensez vous ?

4- le conseil de surveillance qui remplace le conseil d’administration
est devenu depuis la mise en place de la loi HPST, une chambre d’enregistrement
sans aucun pouvoir.

Les échanges se font à minima. Le fatalisme qui domine, “c’est la
crise” nous entraine sur un débat politique sur le financement de la santé
et la CGT est bien seule à ne pas voir les choses de cette façon.

 

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