Non à la privatisation du Pont du Gard

Le président du conseil départemental Denis Bouad vient d’évoquer son souhait de privatiser une partie du Pont du Gard

Non à la privatisation du Pont du Gard

 

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Dans une interview au Midi Libre, le président du conseil départemental Denis Bouad vient d’évoquer son souhait de privatiser une partie du Pont du Gard. Cette annonce a été faite en même temps que celle du retour à la gratuité de l’accès au site pour les piétons et les cyclistes.

Or rien ne justifie de faire dépendre cette gratuité d’une privatisation, même partielle. En effet, la gratuité est une juste revendication portée par un regroupement d’associations qui réclament le retour au principe fondamental sur lequel a été fondé en 1998, le consensus autour du projet de site du Pont du Gard. De plus, c’est une importante incitation aux déplacements écologiques. Or, ce consensus a été rompu en 2013 par l’instauration d’un tarif de 10 € pour les visiteurs à pied et en vélo.

Le site est, depuis 2003, un établissement public de coopération culturelle (EPCC) qui associe dans sa gestion : le Conseil départemental, la Région, l’État et les communes riveraines. Toutes les décisions de gestion appartiennent donc à son conseil d’administration. Mais le poids du département est tel que sa position prochaine sera déterminante.

Il est en conséquence très important de réaffirmer avec force l’attachement de la population au maintien d’une gestion strictement publique du site. C’est d’autant plus utile que les élus de droite se sont précipités dans la brèche que leur a ouverte Denis Bouad. Gérard Blanc, le conseiller départemental UDI du canton concerné a tout de suite demandé que cette privatisation soit étendue aux activités non marchandes du Pont du Gard. On comprend donc l’inquiétude du personnel qui relève du droit privé et qui est vulnérable aux licenciements.

Grand site national, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Pont du Gard est l’un des monuments français les plus visités, avec 1 million et demi de visiteurs. Il nécessite une gestion aussi intelligente que rigoureuse mais n’a pas vocation à être à l’équilibre budgétaire. Son déficit est une dépense dont le retour sur investissement profite à toute l’économie gardoise particulièrement son secteur touristique. En conséquence, les acteurs dans ce domaine, tant privés que publics doivent agir pour conserver un temps plus long un maximum de voyageurs grâce à un tourisme doux et diffus. C’est le meilleur moyen de tirer le meilleur profit de ce joyau. Après les années désastreuses de gestion par le privé, c’est  grâce à 17 ans de gestion publique que l’aqueduc gardois est devenu très attractif et générateur de richesses et d’emplois pour notre département et notre région. La privatisation, même partielle, serait le début d’un processus qui ne ferait que l’affaiblir

La mission, pour proposer un projet politique à été confiée au président de l’Agence de développement et de réservation touristique Philippe Pécout et au vice-président délégué à l’action culturelle Patrick Malavieille. Leur copie doit être rendue début 2016. Ils doivent entendre que la gratuité pour les cyclistes et les piétons ainsi que la gestion publique des activités du site sont indissociables.

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