Municipales à Montpellier. Pour un Front de Gauche uni et rassembleur

Le Parti de Gauche a fait le choix d’annoncer la tête de liste aux municipales de Montpellier, lors  d’une conférence de presse en solitaire plutôt que dans le cadre d’un Front de Gauche rassemblé. Sans remettre en cause la nécessité d’une liste FDG unie, cette décision unilatérale a entrainé une crise de confiance et risque de faire perdre du temps dans le lancement effectif de la campagne et la mobilisation des militant-e-s

Point de vue de la délégation qui a participé aux négociations dans le Front de Gauche  Montpellier pour Ensemble !



Le Parti de Gauche a fait le choix d’annoncer la tête de liste aux
municipales de Montpellier, lors  d’une conférence de presse en solitaire
plutôt que dans le cadre d’un Front de Gauche rassemblé. (voir presse ci-dessous)

Point
de vue de la délégation qui a participé aux négociations dans le FDG Mtp pour
Ensemble !
 

Nous ne comprenons pas
pourquoi le Parti de Gauche a décidé d’annoncer tout seul à la presse
mercredi 10 décembre sa candidature aux municipales de Montpellier. Il était
convenu que le FDG Montpellier se voit le même jour en fin d’après-midi pour la décider
collectivement. Encore plus incompréhensible, le PG était averti que le PCF et
Ensemble avaient accepté que la tête de liste soit la candidate proposée par le
Parti de Gauche, Muriel Ressiguier. Le PG avait de son côté accepté que la
campagne soit animée collectivement et que la tête de liste soit porte-parole
de la liste et non d’une seule de ses composantes. 


Depuis
plusieurs mois, les composantes du FDG à Montpellier (PG, PCF, Ensemble !
nouveau rassemblement intégrant notamment la Gauche Anticapitaliste et la FASE)
ont décidé de présenter une liste aux municipales.

 Nous sommes arrivés à un accord sur le
profil politique de cette liste, ses axes programmatiques ainsi que sur un
cadre collectif d’animation de la campagne acté par un Protocole d’accord et symbolisé par la présence
de trois porte-paroles représentant les trois principales composantes du FDG à
Montpellier. Nous avons entamé la campagne par des tracts et des rencontres
avec les syndicats, les associations, la population…

La
question de la tête de liste a fait débat, chaque composante ayant une
proposition légitime, aucune ne s’imposait naturellement. 

Deux points de vue se sont alors manifestés. Pour le PCF, pour la Gauche Anticapitaliste et la FASE (GA et FASE désormais réunis dans Ensemble !), il fallait d’abord définir le contenu politique et le cadre de travail en commun avant de choisir la tête de liste. A l’inverse, pour le Parti de Gauche, la désignation de la tête de liste était bien plus urgente.  

Le choix a finalement été
de construire en amont un cadre commun et pluraliste, d’animation de la liste,
dans le respect de chacune des composantes ainsi que des personnes intéressées
par la liste, mais non membres d’une organisation.  

Intéressé surtout par la question de la tête de liste, le PG s’est montré peu constructif dans la construction de ce cadre. A vouloir faire accepter au forcing  sa proposition de tête de liste, il a même fait perdre beaucoup de temps dans les discussions et a donc retardé le lancement de la campagne.

Le
cadre  de la  campagne a néanmoins pu être acté par un accord tripartite le 05 décembre. La décision définitive
sur la tête de liste devait être prise le 11 décembre. (1)  

Les délégations du PCF
et d’Ensemble ! (GA, FASE..) ont en effet indiqué le 05 décembre que leur
fonctionnement démocratique exigeait de consulter leurs membres le 09 ou 10 décembre. Leurs délégations étaient mandatées pour signer un accord politique et organisationnel avant la désignation de la tête de liste. Elles n’étaient pas encore mandatées pour choisir une autre tête de liste que leur proposition initiale. 

Elles ont cependant indiqué que, pour elles, la question de la tête de liste ne
saurait être un motif de rupture du cadre établi. Tout pouvait donc être réglé
collectivement le 11 décembre au soir.

Le
Parti de Gauche a cependant envoyé le 8 décembre un courrier qui ne pouvait être
interprété que comme un ultimatum : « acceptez la candidate proposée par le PG
le 10 décembre au plus tard
», soit avant que les autres composantes du FDG
aient pu se réunir démocratiquement et avant la rencontre collective du 11 décembre.

Dans
la foulée, le Parti de Gauche a convoqué unilatéralement une conférence de
presse (Hérault du Jour, Midi Libre) . 

L’urgence invoquée n’est qu’un
prétexte car qui peut croire que moins de 24 h de délais soit un motif de
rupture dans une campagne qui s’étale sur plusieurs mois ? De plus, beaucoup de
temps a été perdu dans les nécessaires négociations du fait des initiatives
unilatérales du PG, de l’absence de propositions constructives issues du PG, ou
encore du fait de l’arrogance de certains membres de sa délégation.

Mardi
10 décembre, à l’issue de leurs réunions respectives, la délégation d’Ensemble
et celle du PCF ont communiqué au Parti de Gauche que leurs formations avaient
délibéré : elles acceptaient que la tête de liste soit la candidate proposée
par le Parti de Gauche. Elle demandent alors explicitement au PG de renoncer à sa conférence de presse en solitaire afin que l’annonce puisse être faite dans le cadre du FDG rassemblé. 

Informé
de cette décision, le Parti de Gauche, a néanmoins tenu seul une conférence de
presse le 11 décembre, pour annoncer la décision sur la tête de liste. Il a fait
ainsi l’inverse de ce qu’il avait accepté dans le protocole d’accord, à savoir
une campagne unitaire et respectueuse des différentes composantes du FDG.

Il
n’est pas possible d’afficher la volonté de changer la manière de faire de la
politique, de vouloir favoriser l’initiative citoyenne, d’afficher le slogan «
prenez le pouvoir », et de faire l’inverse dans la pratique. Accepter un
protocole d’accord et le fouler au pied à la première occasion n’est pas
admissible.

Le
Front de Gauche n’a besoin ni de mises en demeures ni d’être caporalisé pour
avancer, encore moins d’être inutilement divisé pour des questions de préséance.
Il se développera et sera attractif dans le respect de son caractère pluraliste
et de la démocratie interne de ses composantes.

Nous
invitons donc le Parti de Gauche à se ressaisir et à respecter désormais le cadre
collectif du Front de Gauche à Montpellier afin de poursuivre la campagne au
sein de la liste unie que nous avions construit.

Nous
invitons notre tête de liste pressentie Muriel Ressiguier à respecter le
protocole d’accord que sa formation a signé. Celui-ci indique clairement que la
liste est représentée par trois personnes : Roger Moncharmont, Muriel
Ressiguier et Francis Viguié. Il indique clairement que la tête de liste ne
saurait être la représentante de son seul parti mais bien la représentante de
la liste. Ses déclarations à l’Hérault du Jour (voir ci-dessous), postérieures à la réunion commune du 11 décembre, restent de ce point de vue problématiques : non seulement elle ne semble pas se rendre compte du problème posée par son initiative individuelle (cet absence de prise de conscience de ce qu’implique une campagne unitaire est justement un aspect du problème qui a fait que la question de la tête de liste a été retardée) et elle la justifie. 

Rien
n’est trop tard. L’urgence n’est pas à ces querelles mais bien à proposer un
projet politique autour des valeurs défendues par le FDG.

Bilan de la réunion du 11 décembre au soir.  La réunion tri-partite  a eu lieu comme convenu.

 La première partie de la réunion a été  tendue, ce qui était inévitable. Les délégations du PCF et d’Ensemble ! ont expliqué au PG que celui-ci avait rompu le cadre de confiance nécessaire et avait fait une grossière erreur politique : confusion entre PG et FDG, incompréhension de la nécessité de rassembler, incompréhension des impératifs démocratiques ( comment oser demander à une organisation de se prononcer avant de se réunir ?), refus de comprendre qu’une conférence de presse du seul PG serait contre-productive et ferait perdre beaucoup de temps…

La seconde partie a été  constructive : finalisation de l’accord, réaffirmation du calendrier établi le 05 décembre.  

Le PCF a cependant indiqué que la crise de confiance provoquée par le PG nécessitait qu’ils réunissent ses adhérents avant de valider l’ensemble de l’accord. 


signé :  la
délégation qui représentait Ensemble ! dans les discussions du FDG Mtp


REVUE DE PRESSE

Midi Libre 11/12/13

Hérault du Jour 11/12/13





“M . Ressiguier : Nous nous sommes donné les moyens
d’une belle campagne”

Dans, «  l’Hérault
du Jour »  par Annie Menras  (voir
ici
sur le site du quotiden)

vendredi 13 décembre 2013

FrontdeGauche. Muriel
Ressiguier (PartideGauche) ne veut retenir que le positif de l’incident qui l’a
opposée ce mercredi 11 décembre au PCF et à la Gauche anticapitaliste qui
acceptent finalement qu’elle mène la liste aux élections municipales des 23 et
30 mars 2014 à Montpellier.

L’orage est passé. A l’issue
d’une réunion que certains qualifient de “tendue”, les trois
composantes du Front de gauche (Parti de gauche, Parti communiste et Gauche
anticapitaliste/Fase) ont décidé de poursuivre la route ensemble. Ce n’était
pas gagné suite à ce qui a été considéré comme un coup de force voire un coup
de poker.

Que Muriel Ressiguier désignée
chef de file du Parti de gauche ait annoncé unilatéralement mercredi 11
décembre qu’elle mènerait la liste du Front de gauche ne pouvait que heurter
ses partenaires ainsi mis publiquement au pied du mur. Ils le lui ont fait
savoir mercredi soir par une ” très longue mise au point” lors d’une
réunion prévue de longue date, rapporte David Hermet (GA). “Pour une liste
qui veut mener une campagne collégiale, c’est pratiquement l’inverse qui s’est
produit”, note le militant

Claude Avenante, secrétaire de
la section du PCF ne dit pas autre chose “d’autant, ajoute-t-il, qu’après
l’ultimatum qui avait été fixé au 10 par le PG, nous avions accepté, comme la
Gauche anticapitaliste, que Muriel Ressiguier conduise la liste”.

Une fois les comptes réglés, il
faut bien passer à autre chose. C’est ce qui s’est passé dans la deuxième
partie de la réunion. “Dans la situation politique actuelle, alors que le
PS désespère les catégories populaires et que le FN surfe sur le mécontentement
social, on ne pouvait pas rompre sur ce genre de querelles”, confie David
Hermet qui lâche néanmoins le qualificatif “d’arrogance” à propos de
ce qui s’est passé la veille.

Un protocole d’accord a donc
été signé, sauf par le Parti communiste qui convoque une assemblée générale
lundi 16 décembre au soir pour demander l’avis de ses militants : “On ne
veut pas que nos adhérents l’apprennent par la presse”, précise Claude
Avenante.

Mardi 17 décembre, une réunion
où sont invités tous les membres du Front de gauche est organisée à l’espace
Pitot (salle Guillaume de Nogaret) et mercredi 18, la tête de liste ainsi que
le protocole seront présentés à la presse, dans un ordre qui convient à tous et
en présence de toutes les composantes.

Muriel Ressiguier en conclut
que tout cela “est positif” et ne regrette rien. “En partant
sans attendre, nous nous donnons la chance de mener une belle campagne”,
assure la tête de liste qui ne voulait pas “attendre janvier ou février
des négociations entre nous et en parallèle des négociations nationales”
pour lancer la campagne alors que les autres étaient depuis longtemps dans les
starting-blocks.

Désormais, la campagne est
véritablement lancée sur des axes qui sont débattus depuis plusieurs mois déjà
: le refus de la métropole, les transports publics qui doivent “tendre
vers la gratuité”, le service public de la petite enfance, le retour à la
régie publique de l’eau…

 

 .

 

(1) Dans son interview télévisée (ici) ou sa réponse à l’Hérault du Jour (ci-dessus),  Muriel Ressiguier parle d’une décision qui serait mi-janvier, elle prend beaucoup de libertés avec les faits. Le procès verbal de la réunion du 5 décembre rédigée, en plus, par une dirigeante du PG ainsi que plusieurs courriers sont très clairs : décision collective le 11 décembre au soir une fois signé l’accord politique et organisationnel.

 La veille de la conférence de presse, le PCF et Ensemble ! répondent au PG qu’ils ont voté pour accepter M. Ressiguier comme tête de liste, à condition que le protocole d’accord politique et organisationnel soit signé au préalable. Ils demandent expressément au PG d’annuler sa conférence de presse en solitaire, que rien ne justifie et qui va, à l’inverse de ce que souhaite le PG, faire perdre du temps dans le lancement collectif de la campagne. 

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