Montpellier Unlimited : on gaspille d’abord, on vote ensuite !

A Montpellier, on commence par gaspiller l’argent public et ensuite seulement, on vote !  C’est en effet après avoir engagé des sommes colossales dans le lancement d’une marque (Montpellier Unlimited) que la décision a été soumise au vote  du conseil d’agglomération du 30 octobre, instance elle-même bien peu démocratique.  Les élus de la majorité PS se sont querellés et plusieurs ont exprimé leur opposition, dans un contexte de guerre de succession pour la mairie de Montpellier. Pour notre part, c’est sur le fond que nous nous opposons à ce type de dépense de prestige à visée électorale. 



Conséquence du choix unilatéral de
la majorité municipale, il n’y a pas d’élus de l’opposition parmi les
conseillers municipaux de Montpellier 
délégués au conseil d’Agglomération.

Pourtant, cette instance a de plus
en plus de pouvoir et est très peu contrôlée, comme le signalent régulièrement,
les conseillers municipaux GA-FASE, Francis Viguié et Anne Rose Le Van (voir  ici).

C’est ainsi qu’un homme seul (JP
Moure) a pu décider d’engager de telles dépenses de communication alors que
Montpellier détient des records de chômage et de pauvreté. C’est la polémique
née après la soirée fastueuse au Zénith (voir ici), devant 3500 patrons qui a
contraint le président de l’agglomération à soumettre au vote sa décision.

Le lancement de la marque
s’inscrit dans une logique de compétition des territoires, qui reproduit la
politique de G. Frèche depuis les années 80 (« Montpellier la Surdouée »).

Cette politique de communication a
accéléré la croissance démographique de la ville mais elle n’a jamais fait
décoller son économie. Montpellier reste année après année la métropole
régionale la plus pauvre du pays, à égalité avec Lille et devant Marseille (voir ici). On ne voit pas pourquoi
ce qui n’a pas marché en période de croissance pourrait  marcher en période de crise économique.

De plus, contrairement au mythe
développé par les communicants institutionnels, il n’y a pas de compétition
avec Barcelone, dix fois plus grande, ou même Marseille. On ne joue tout simplement pas dans la
même cour.

Par contre, les autres villes de
la région souffrent de cette politique « conquérante », alors que
c’est d’une région solidaire dont nous avons besoin.

L’article de Midi Libre, reproduit
plus bas, montre que si le débat a été animé au conseil d’agglomération, on
sent bien que c’est surtout la querelle de succession à la mairie de
Montpellier qui anime les esprits. 





Pour notre part, c’est sur le fond
que nous souhaitons porter le débat. 

Les institutions locales et
régionales doivent être au service des populations et non des appétits
personnels. Cela suppose des mécanismes de participation et de contrôle des
habitants sur les élus et sur leurs décisions, loin du pouvoir exorbitant donné
aux maires et  président d’agglos
par les différentes lois de décentralisation. Celles-ci n’ont rien démocratisé
mais elles ont, par contre, multiplié les petites baronnies locales.



Il est aussi temps de rompre avec
la logique de compétitivité des territoires et d’adaptation à la mondialisation
capitaliste, politique défendue à l’échelle locale aussi bien par la droite que
par le PS.

David Hermet, Gauche Anticapitaliste, 34 


Voir sur notre site sur ce sujet : 



Communiqué de la Gauche Anticapitaliste 34 : « Agglo
de Montpellier : Moure dilapide l’argent public. »
 

En Languedoc-Roussillon, la pauvreté dans les grandes
villes est le double de la moyenne nationale !

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Le compte rendu du conseil d’agglomération par  Midi Libre. (voir aussi sur le site de ML






Fallait-il créer la marque
économique Montpellier Unlimited ?

Fallait-il la créer dans le secret ? Fallait-il investir massivement en
publicité pour organiser cette stratégie économique dont l’objectif est
d’attirer des entreprises sur le territoire ?
À ces questions, les élus du conseil d’Agglomération
ont différemment répondu.

Optant
pour le but poursuivi par le président Jean-Pierre Moure ou
estimant, au contraire, qu’un minimum de concertation aurait dû présider au
lancement en grande pompe de la marque le 17 octobre dernier au Zénith
devant “3 800 chefs d’entreprise”, selon Jean-Pierre Moure, répondant
aux lois de l’inflation.

 “On
ne peut pas utiliser l’argent du contribuable pour financer sa campagne aux
municipales” (Christian Bouillé)

Il
aura fallu donc trois heures de débat et vingt intervenants pour évacuer ces
questions, laissant apparaître de profondes rancœurs entre élus socialistes. Le
premier à dégainer, c’est Max Lévita, qui dira sa “gêne” et son
“désaccord” sur la méthode employée, à savoir le culte du secret trop
bien gardé et la non-concertation des élus de Montpellier autour du lancement
de cette marque. Une intervention qui sera conclue d’un “méfie-toi des
communicants” à l’adresse du président Moure. Christian Bouillé suivra sur
des terrains glissants, n’hésitant pas à parler de show à l’américaine servant
des intérêts politiciens. “On ne peut pas utiliser l’argent du
contribuable pour financer sa campagne aux municipales”, s’emportera
l’élu, obligé selon lui de “s’incliner devant le fait du prince sans même
pouvoir débattre en amont”.

Philippe
Saurel fait le lien entre la campagne de publicité et l’augmentation de la taxe
d’habitation

Les
interventions se suivront sur le même thème. Les premiers soutiens viendront du
maire UMP de Castelnau- le-Lez, Jean-Pierre Grand puis, plus étonnant, du maire
de Pignan, Michèle Cassar, d’ordinaire plus prompte à critiquer l’action de
l’Agglo. Philippe Saurel sera le plus critique, faisant le lien entre la
campagne de publicité et l’augmentation de la taxe d’habitation. Exigeant le
coût exact de cette campagne et que le vote soit à bulletin secret. Il ne sera
pas écouté. La contre-offensive sera, elle, d’autant plus sévère. Patrick
Vignal, le premier qui conclura à l’adresse de Philippe Saurel : “Tu ne
peux pas être l’héritier de Georges Frêche mais seulement de Martine
Petitout.” Une référence à la pasionaria des contribuables qui a accentué
la gêne profonde de voir les élus socialistes s’entre-déchirer.

Jacques
Martin sera encore plus violent à l’égard de ceux qui critiquent la marque,
rappelant la trahison d’Hélène Mandroux aux régionales. Le maire de Montpellier
lui dira à l’issue de son intervention : “Tu es lamentable.”
Ambiance…

“Ce
soir, c’est la connerie qui est “unlimited” (Brahim Abbou, conseiller
d’agglomération )

Ambiance
encore avec les propos cash de Brahim Abbou : “Ce soir, c’est la connerie
qui est “unlimited””, se rangeant à son tour derrière la stratégie de
Jean-Pierre Moure. Lequel a patienté près de trois heures avant de livrer son
verdict : “On a vu ce soir ce que les gens ont dans le ventre.” Puis
sur la méthode : “Je n’en connais qu’une, c’est l’action. Quand on veut
connaître les dossiers on vient au conseil et aux réunions.”

Mis en
difficulté au moment du débat sur la taxe d’habitation, Jean-Pierre Moure faisait
face à sa deuxième fronde dans son camp. Avec un peu plus de réussite puisque
65 élus ont voté pour (contre 62 sur la taxe d’habitation), 20 se sont
abstenus. Et un seul a voté contre : Philippe Saurel, plus que jamais isolé
dans cette bataille des municipales. Dans l’hémicycle intercommunal tout du
moins. Auprès de l’opinion publique, cela reste à voir.

FAUSSES
PUBS, VRAI BUZZ

Les mobiles
des élus et opposants à la campagne Montpellier Unlimited vibrent de SMS plus
ou moins humoristiques reprenant et détournant les codes couleurs et
typographiques des annonces presses signées Jean-Pierre Moure.
Les deux plus
fréquentes sont : “Montpognon is limited”, signée L’arnaque de l’excellence
économique, et “Cournonsec is your limit”, signé Roi du village mais pas
prince de la ville.

Une demi-douzaine de déclinaisons circulent
aujourd’hui.
 


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