Montpellier. Rassemblement mardi 13 octobre contre la nouvelle gare TGV

Montpellier.   À l’occasion du sommet franco-espagnol des villes pour la grande vitesse au Corum, un rasemblement a eu lieu mardi 9 octobre pour dénoncer le projet coûteux et inutile d’une gare TGV excentrée et en zone inondable. Nous défendons à l’inverse la proposition d’une ligne mixte fret-voyageurs soulageant le traffic de camions sur l’A9

Si la nouvelle gare TGV permettra à la SNCF d’afficher des trajets plus rapides (de moins d’un quart d’heures pour Paris), en réalité, pour la majorité des habitant-e-s, le trajet sera plus long car il faudra se rendre dans cette gare excentrée non desservie par des transports en communs rapides et non reliées aux TER. C’est un effet d’annonce à vocation publicitaire mais par un projet localement et régionalement utile.

De plus, l’idée d’une gare construite en zone classée inondable (niveau rouge, c’est-à-dire inconstructible), et d’autorités qui se défendent en disant que ce ne sont que les parkings qui sont en zone inondable, est entré en collision avec les inondations tragiques dans le secteur de Cannes – Mandelieu, et l’inondation de la gare de Cannes par des torrents de boue. Là-bas, il y a eu 20 morts, pour moitié en tentant de récupérer leur voiture dans un parking. On peut également être piégé, en voiture, dans une zone inondée: c’est le cas des deux victimes de Montpellier, en août de cette année.

La presse, y compris nationale s’est intéressée à la question et n’a pas été très convaincus par les garanties exposées par le préfet.

Petite revue de presse:

Libération, 7 octobre: http://www.liberation.fr/politiques/2015/10/07/a-montpellier-la-gare-est-declaree_1399301«À Montpellier, la gare est déclarée»

Cet article fait partie d’un ensemble d’articles sur l’urbanisme inconscient au sud de la France (Marseille, Montpellier et Nice):
http://www.liberation.fr/politiques/2015/10/07/a-marseille-un-complexe-au-bord-d-une-riviere_1399304«Construire en zone inondable, mode d’emploi»

 

Sommet franco-espagnol des villes à grande vitesse – 13 octobre 2015 à Montpellier

Texte du Collectif contre 2e gare TGV de Montpellier (gare de la Mogère)

Montpellier accueille aujourd’hui le sommet franco-espagnol des villes à grande vitesse. Nul doute que seront célébrés les bénéfices, pour les villes et métropoles, des lignes à grandes vitesse (LGV).

Au milieu de tout ce concert de louanges, qu’on nous permette de pointer du doigt l’absurdité du projet de « gare de la Mogère », sur le Contournement Nîmes-Montpellier (CNM), à quelques kilomètres du centre de Montpellier, derrière deux autoroutes. Là, sur une zone inondable, les brillants technocrates venus chanter en chœur les louanges de la grande vitesse pourront contempler les premiers mètres cubes de béton d’un ratage comme hélas on peut déjà en trouver beaucoup en France et en Espagne. Les pouvoirs locaux et SNCF Réseau veulent y construire une gare dédiée aux TGV, dont les caractéristiques défient le bon sens. La gare ne serait en effet pas reliée à celle du centre ville, et nécessiterait une coûteuse prolongation d’une ligne de tramway aujourd’hui déjà saturée. Elle s’ajouterait à la longue liste des gares absurdes et finalement inextricables, comme en France Amiens-Haute-Picardie ou Lorraine-TGV, ou en Espagne Camp de Tarragona ou le projet avorté de Gare « centrale » Tarragona-Reus, pour ne rien dire, par pitié, de Guadalajara-Yebes.

Aujourd’hui encore, l’ancien et l’actuel président de la Métropole spéculent sur une bulle de l’immobilier de bureaux, en ignorant la réalité du report d’ores et déjà annoncé du projet LNMP. Dans ces conditions pourtant la gare de centre ville à Montpellier, récemment rénovée pour 50 millions d’euros, pourra sans encombre accueillir le trafic voyageur, TGV comme régional.

Par ailleurs, ceux qui voudraient arguer d’un déblocage du projet de gare TGV de Manduel pour défendre la gare de la Mogère doivent admettre leur erreur. Si les Nîmois considèrent qu’ils ont vraiment besoin d’une seconde gare, sachant qu’eux au moins ont eu le bon sens de la prévoir à l’intersection du CNM et de la ligne desservant leur centre ville, cela ne justifie rien pour Montpellier. Une alternative simple est explicitement prévue dans le CNM : l’aiguillage, situé à Saint Brès, qui permet dans ce cas là également aux TGV circulant sur le CNM de desservir la gare de centre ville de Montpellier.

Il faut regarder la réalité en face, et ne pas utiliser des discours grandiloquents sur la place de Montpellier entre Barcelone et Milan pour justifier de simples projets d’immobilier de bureaux sur des bonnes terres agricoles. L’horizon historique qui doit conduire les décisions d’infrastructure dans l’arc méditerranéen est connu depuis des années. Il s’agit d’investir pour renforcer et sécuriser une infrastructure ferroviaire qui offre à nos régions et à l’environnement une alternative à l’accroissement sans fin du transport routier de marchandises. Là se trouve le socle d’une solvabilité à long terme des équipements qui sont supposés faire rayonner les villes à grande vitesse.

Ces faits sont connus et reconnus, et pourtant, ce sont des centaines de millions qui s’apprêtent à être engloutis dans une gare absurde, qu’usagers et contribuables paieront de leurs deniers, de leur inconfort voire de leur santé, en raison des millions d’argent public qu’elle requiert et des déplacements automobiles et donc de la pollution accrue qu’elle suscitera.

Le président de la Métropole de Montpellier, qui dénonçait jadis la gare de la Mogère et les profits indus obtenus par le président de la CCI en échange de leur soutien politique, signe aujourd’hui un accord avec le même pour y loger son école de commerce et annonce un énième un incubateur à startup numériques qui ressemble au projet Zaragoza Mila Digital, un fiasco total en Espagne.

Nous souhaitons un agréable congrès aux participants, en leur souhaitant cependant de songer aux quelques éléments ci-dessus, et espérons que leur rencontre puisse être l’occasion d’une prise de conscience, et surtout, surtout, d’une prise de décision de stopper ce projet de gare.

 

ARTICLE PARU EN DECEMBRE 2014 sur www.resistons.net 

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50 millions d’euros pour la rénovation de la gare, pourquoi pas,  s’il s’agit de rendre la gare du centre de Montpellier plus accueillante, plus fonctionnelle…. Encore que il y aurait bien à redire sur les choix qui ont été faits notamment le parking hideux qui augure mal des choix architecturaux du nouveau quartier .

 

20141202_121124.jpgMais pourquoi diable vouloir construire une nouvelle gare TGV à l’extérieur de Montpellier et pour un coût d’au moins 200 millions d’euros?

La gare St Roch n’est pas saturée et la nouvelle ligne qui contourne Montpellier pourrait faire circuler tout le fret rendant encore plus disponible la gare centrale bien desservie par les transports en commun.

Ajoutons un choix absurde celui de la Mogère au Sud d’Ossydéum, dans une zone inondable, sans interconnexion avec la gare de Montpellier .

 

 

20141202_121456.jpgBref le collectif Anti Gare Mogère a bien des raisons de dénoncer un projet coûteux et inutile. Ce qu’il a fait de manière impromptue, avec une trentaine de militant-es devant la gare. Mais impossible d’approcher les officiels bien gardés par les CRS.

 

 

Nous n’avons pas entendu leurs discours. heureusement. sans doute nous auraient-ils persuadés : 20141202_123234.jpg

– que l’extension urbaine tous azimuts, c’est le bonheur,

– que la conservation de ceintures vertes est archaïque

– que les trains de voyageurs  en centre-ville c’est dépassé

Allez encore un effort et  transportez le centre-ville à la Mogère !  Ca rapportera gros aux promoteurs.

 

JC Carcenac

 

Voir le blog du collectif ici

 

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