. Plus de 200 personnes au rassemblement de solidarité avec les réfugiés samedi 05 septembre à Montpellier. Face aux drames vécus par les réfugiés, les gouvernements européens n’envisagent, pour la plupart, que des mesures de blocage, certains vont jusqu’à construire des murs. Nous demandons au contraire que des mesures d’accueil dignes soient adoptées et mises en oeuvre rapidement. Quels que soient les résultats des discussions entre les États membres de l’UE, discussions qui risquent de durer alors qu’il y a urgence humanitaire, le gouvernement français doit prendre au plus vite des initiatives concrètes permettant l’acheminement et l’accueil du plus grand nombre de réfugiés possible.
Montpellier. Rassemblement de solidarité avec les réfugiés samedi 5 septembre. Plus de 200 manifestant-e-s
Face aux drames vécus par les réfugiés, les gouvernements européens n’envisagent, pour la plupart, que des mesures de blocage, certains vont jusqu’à construire des murs. Nous demandons au contraire que des mesures d’accueil dignes soient adoptées et mises en oeuvre rapidement. Quels que soient les résultats des discussions entre les États membres de l’UE, discussions qui risquent de durer alors qu’il y a urgence humanitaire, le gouvernement français doit prendre au plus vite des initiatives concrètes permettant l’acheminement et l’accueil du plus grand nombre de réfugiés possible.
Communiqué de Ensemble ! Urgence : accueillir les réfugié-e-s.
« Ensemble! » était au rassemblement samedi 5 septembre
Place de la Préfecture à Montpellier à l’appel de la Cimade .
Se rassembler, prendre la parole, manifester c’est bien le moins que l’on puisse faire au lendemain de la publication de la photo de ce petit garçon, Aylan, retrouvé mort, noyé, sur une plage. Une image terrible qui illustre les drames quotidiens vécus par tous ces migrant-e-s, ces réfugié-e-s qui fuient la guerre, les persécutions au péril de leur vie.
L’Europe se crispe, se renferme, se hérisse de murs. Les frontières ressurgissent sous forme de barbelés. L’Union européenne est incapable, jusqu’à présent, d’anticiper et de prendre des décisions pour organiser l’accueil de tous ces réfugiéEs qui aspirent à vivre en paix.
Très récemment encore, M. Valls refusait la politique dite des quotas. Il aura fallu cette photo d’un petit enfant de trois ans pour que les responsables politiques bougent.
Mais avant Aylan, il y a eu plus de 3000 morts depuis le début de l’année. Et pourtant le nombre de personnes qui cherchent refuge en Europe est sans commune mesure avec le nombre de réfugié-e-s accueillies au Liban, en Jordanie ou en Turquie.
Les marchandises, l’argent circulent et ne connaissent pas de frontières, mais pas les êtres humains !
Alors oui manifestons. Exigeons l’ouverture des frontières, le démantèlement des murs et des barbelés, l’accueil dans de bonnes conditions de tou-te-s les réfugié-e-s dans le pays de leur choix.
Mort d’un enfant : de l’émotion à la raison politique
Par Clémentine Autain
L’indigence politique vire à l’horreur humaine. Ce n’est pas une nouvelle, mais le simple partage international d’une photo
sur les réseaux sociaux a permis de monter d’un cran dans la prise de conscience du sort des migrants. Le corps d’Aylan Kurdi, trois ans, retrouvé mort face contre terre sur une plage de la station balnéaire de Bodrum a cristallisé l’insoutenable. Cette image publiée par de nombreux quotidiens, notamment britanniques, et relayée dans le monde entier exprime peut-être mieux que des mots l’impasse de choix politiques égoïstes et inhumains.
Ce n’est pas le premier bateau qui échoue, ce n’est pas le seul enfant victime, sur le territoire européen, de la violence des politiques migratoires. Selon le HCR, plus de 2.500 réfugiés sont morts depuis le début de l’année, parmi lesquels de nombreux enfants. La situation de ces Syriens fuyant la guerre, courant par tous les moyens vers la vie, est connue. Elle se heurte depuis longtemps à l’aveuglement et au dogmatisme des gouvernants, à l’incapacité de l’Union européenne de trouver une solution pour accueillir dans la dignité celles et ceux qui pâtissent des inégalités planétaires et de ces guerres que des nations occidentales ont aussi nourries.
Arrêter le massacre
Tous ces traités et ces lois qui façonnent une Europe forteresse se fracassent sur le mur de la réalité aujourd’hui partagée en un clic, en une image, celle de la honte. Que la France, “pays des droits de l’Homme”, soit à la traîne dans l’accueil des réfugiés est consternant.
Sur la toile et ailleurs, certains s’indignent qu’il faille montrer un tout petit enfant mort sur une plage pour que les esprits se réveillent. D’autres interpellent sur la dignité des victimes qui ne serait pas respectée. L’essentiel est ailleurs : des hommes, des femmes, des enfants fuient la guerre, tentent en Europe de chercher refuge et se retrouvent violemment refoulés. Ils et elles viennent chercher la vie, la mort les guette à l’arrivée. Quand cette mort nous est montrée, nous sommes submergés par l’émotion.
Mais des affects à la raison qui permet de prendre les décisions nécessaires à la vie et à la dignité de ces migrants, il y a un pas. Il est impératif de le franchir pour arrêter le massacre. Et pour poser les questions essentielles qui fâchent sur l’organisation mondiale et l’inégale répartition planétaire des richesses, sur l’inefficacité des murs bâtis contre la circulation des personnes, sur l’égoïsme des États qui jouent la concurrence et non la coopération, sur les voies qui permettent réellement et dans la durée d’enrayer l’engrenage de la guerre. Le sursaut citoyen et politique doit prolonger la force de l’émotion.