Montpellier . Marea Granate en action



Dans l’état espagnol, le mouvement
social est structuré en « marée ». Les jeunes émigré-e-s ont choisi le
grenat (granate), couleur du passeport. Nous avons rencontré plusieurs d’entre
elles, installées à Montpellier, afin d’apprendre de leur fonctionnement et
voir leurs perspectives. Un rassemblement de soutien aux marches en Espagne aura lieu le samedi 21 mars.




MAREA GRANATE EN ACTION !

CARTEL_MARCHAS_2015_FRANCES.jpgMarea Granate a tenu une nouvelle
assemblée générale aussi nous avons tenu à faire le point avec eux. Marea
Granate regroupe les jeunes exilé-es économiques espagnol-es. Ce mouvement
existe dans différentes villes de différents pays comme nous allons le voir. Un
des signes manifestes de la crise dans l’état espagnol est un chômage des
jeunes dépassant partout le 50%.

Après le départ de très nombreux
immigré-es latino-américains (péruviens, boliviens, écuatoriens…) et de
plusieurs centaines de milliers de jeunes, l’Espagne baisse depuis deux ans en
population. Les jeunes émigrés espagnols sont tout sauf soumis, Marea Granate
est le mouvement qui leur permet de se regrouper et d’agir ensemble à l’étranger.

Le mouvement social dans l’état
espagnol est structuré en « marée » (verte, blanche…) ; pour les
jeunes qui sont à l’immigration, la couleur « granate » (grénat) a été
choisie car elle correspond à la couleur du passeport.

 

Nous avons rencontré Irène ( 27 ans, au chômage), Marta ( 22 ans ,
assistante de langue espagnole) et Nerea (29 ans, psychologue) afin d’apprendre
de leur fonctionnement et voir leurs perspectives.

 

Q : Marea Granate a maintenant plus deux ans d’existence, comment
fonctionnez-vous ? Quel type de liens avez vous avec les autres Marea
Granate ?

R : Marea Granate, comme mouvement social, défend les
droits globaux, les droits individuels des immigré-es espagnols dans un moment
où il y a beaucoup d’immigration à cause des politiques d’austérité. Ce sont
ces politiques d’austérité qui nous ont forcé à émigrer. A Montpellier, nous
avons constitué des groupes de travail par thématiques ou par nécessité d’action
à court terme. ¨Par exemple, le gouvernement espagnol vient de supprimer le
droit à l’assurance maladie pour celles et ceux qui ont quitté le pays plus de
90 jours. Aussi, nous avons créé un groupe pour les droits à la santé. Marea
Granate se réunit tous les mois ou mois et demi. Les groupes de travail se réunissent
plus régulièrement, environ tous les 15 jours et à travers un forum sur
internet. Pour prendre les décisions, non prises lors de l’assemblée générale,
les membres de Marea Granate 
votent sur notre réseau internet. Participer à partir d’internet donne
la possibilité à celles et ceux qui travaillent ou ne peuvent pas venir à la réunion
de pouvoir faire des propositions et de participer aux décisions.

Marea Granate Global rassemble à
travers un forum internet vocal tous les groupes des différentes villes dans le
monde. Evidemment, la conversation se fait en espagnol. Un membre du « groupe
communication » est chargé de cette tâche, il doit rendre compte au groupe
local et vice-versa.

 

Q : L’an dernier, les « Marchas de la dignidad » ont
regroupe 2 millions de personnes autour des revendications « Pan, Techo y
Trabajo » (Du pain , un toit, un travail). De nouvelles Marches se
tiennent ce mois-ci, allez vous faire quelque chose à Montpellier le 21 Mars,
date choisie dans l’état espagnol ?

 

R : L’année
dernière nous avons déjà fait une Marche. Cette année, le samedi 21 Mars nous
ferons une Marche avec un départ à 17h de la Place J. Jaures jusqu’au Consulat
d’Espagne ( Bld Gambetta). Les revendications restent les mêmes, vu que la
situation n’a pas changé. Nous revendiquons les droits inscrits dans la
Constitution et qui devraient donc être garantis aux citoyen-nes. Dans les
faits, il n’en est rien, c’est pourquoi nous manifestons.  Nous cherchons un lien avec les
associations espagnoles, les associations de soutien aux immigrés ainsi que
celles qui défendent les droits des salarié-es, des chômeurs, des précaires. Nous appelons les personnes, (espagnoles ou non) ayant
quelque sympathie pour nos luttes à nous accompagner lors de cette marche de la
dignité”

  

Q : En lien avec le cinema Utopia, vous organisez une soirée autour
du documentaire d’Iciar Bollain « En tierra extraña ». Ce
documentaire traite de la nouvelle immigration espagnole. Vous aviez manifesté
il n’y a pas si longtemps en disant fortement « No nos vamos, nos echan !»
(Nous ne partons pas, ils nous virent) peut-on considérer que la soirée avec le
documentaire d’Iciar Bollain rentre dans ce cadre ?

Ce documentaire n’est pas un
documentaire sur Marea Granate. Il se déroule à Edimbourgh en Ecosse où il y a
plus de 20 000 émigrés espagnols. Cette projection nous permet de reprendre le
débat et ,peut être, de contacter des espagnol-es vivants ici et ne nous
connaissant pas encore

Le documentaire sera projeté au
cinéma Utopia le 30 avril.

(Iciar Bollain a été actrice dans « Land
and freedom », elle est réalisatrice entre autres de « Ne dis rien –
Te doy mis ojos » sur les violences conjugales ou encore de «  Même
la pluie – Tambien la lluvia » sur l’amérique latine)

 

Montpellier le 9 mars 2015.

 

 

 

 

 

 

 

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