Montpellier contre l’extrême droite, manifestation du 22 juin 2013



Environ
400 personnes ont manifesté samedi 22 juin 2013 à l’appel de nombreuses organisations
réunie dans le collectif antifasciste 34. Une mobilisation nécessaire, mais
bien insuffisante au regard des  enjeux :
montée des agressions racistes, homophobes ou contre des militant-e-s antifascistes
et de gauche, nouvelle percée électorale du FN. 




GA34manif22juin13Mtp2.jpgEnviron
400 personnes ont manifesté samedi 22 juin 2013 à l’appel de nombreuses
organisations réunie dans le collectif antifasciste 34. Une mobilisation
nécessaire, mais bien insuffisante au regard des  enjeux : montée des agressions racistes, homophobes ou
contre des militant-e-s antifascistes et de gauche, nouvelle percée électorale
du FN…



La droite, les groupes néofascistes et Clément Méric

« Confortés par des partis qui reprennent des propos et des
pratiques de l’extrême-droite, les groupes fascistes refont surface. »

C’est le constat fait par les organisations qui appellent à manifester les 22
et 23 GA34manif22juin13Mtp1.jpgjuin pour combattre le fascisme.  

Pour le grand public, la mort tragique de Clément Méric, des coups reçus
par un sympathisant des Jeunesses nationalistes révolutionnaires et de 3e Voie,
a braqué les projecteurs sur l’existence et les pratiques de ces groupes. 
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils retrouvent de la vigueur.

En sommeil ou abrités au sein du Front national, ils ont bien profité
du « débat sur l’identité nationale » à l’époque de la présidence
Sarkozy pour surfer sur le GA34manif22juin13Mtp3.jpgrejet de l’autre, de l’étranger, de l’immigré en
s’en prenant particulièrement aux musulmans.

A différentes périodes, les leaders de la droite, de l’UMP n’ont pas
craint de reprendre à leur compte la rhétorique de l’extrême droite. On se
souvient de J. Chirac partant en guerre contre « le bruit et l’odeur »
qui indisposaient et rendaient fou les braves familles françaises. Ou encore le
discours anti-Roms de Sarkozy à Grenoble la dernière année de sa présidence. Et
plus récemment, le « pain au chocolat » de Coppé qui, à son
tour, discriminait les musulmans. On pourrait allonger la liste avec des GA34manif22juin13Mtp4.jpgdéclarations
de diverses personnalités de l’UMP.

La situation de crise économique qui perdure depuis 2008 avec ses
dramatiques conséquences sociales – chômage, précarité et pauvreté, inégalité –
offre à ces groupes néo-fascistes un terreau pour développer leur idéologie
nauséabonde, raciste, xénophobe et homophobe.

Les prises de position du Parti socialiste au pouvoir qui poursuit la
politique d’austérité démobilisent et GA34manif22juin13Mtp5.jpgdémoralisent alors que dans le même temps
le Front national, s’agissant du rapport de Yannick Moreau, ne craint
d’affirmer que celui-ci est « la boîte à outils du Medef » et « bruxello-compatible ».
On nage en pleine inversion en terme d’expression et de choix politique.

La porosité qui s’est installée entre l’UMP et le Front national au
niveau des idées a englobé ces petits groupes dont certains ont d’ailleurs joué
les petites mains du Front national à diverses occasions. Les sondages, qui
indiquent qu’une part croissante des militants ou sympathisants de l’UMP sont
partisans d’alliance électorale avec le Front national, en sont un des symptômes.

Mais c’est la campagne contre le projet de loi en faveur de
l’ouverture du mariage pour les couples homosexuels qui a permis à ces groupes
nationalistes d’agir au grand jour avec le label du mouvement initié et porté,
entre autres, par Frigide Barjot.

Les prises de position hostiles de la quasi-totalité du personnel
politique, à l’UMP et à l’UDI, leur jusqu’au-boutisme dans les manifestations,
auxquelles ils ont participé dans une grande proximité avec la délégation du
Front national ont ouvert un boulevard à ces groupes extrémistes.

Au grand jour, ils ont agi, mis en place de nouveaux réseaux
d’activistes comme le « Printemps français », décalque réactionnaire
des printemps arabes.

La droite décomplexée voulue par Sarkozy s’est complétement lâchée
sur cette question de société. Elle a fait cause commune avec les couches les
plus conservatrices, rétrogrades dans une conception figée des rapports
sociaux. Sur le terrain, elle a rencontré la hiérarchie catholique et ces
groupes nationalistes. La porte s’est ouverte à l’homophobie, aux actes
homophobes.

Les accusations irresponsables à l’égard de Christiane Taubira,
ministre de la Justice, les propos insensées de Frigide Barjot accusant le
gouvernement de vouloir du sang ont libéré la parole et les actes de ces
groupes.

En mal de stratégie pour reconquérir un pouvoir dont elle s’estime
injustement privée, la droite, donne l’impression de vouloir employer tous les
moyens pour hâter la date de son retour au pouvoir.

Combattre le danger que représentent ces groupes fascistes implique
non seulement de mettre sur pied un mouvement unitaire pour refuser l’intolérance,
la haine et l’exclusion, mais aussi de lutter pour faire triompher une
politique alternative à l’austérité et prenant à bras le corps la question de
l’emploi pour tous, des inégalités, des services publics, d’un autre partage
des richesses.

 

Il faut stopper ce climat de violences racistes et homophobes.

Communiqué de la Gauche Anticapitaliste publié le 18/06/2013

 


Jeudi 13 juin, à Argenteuil, une jeune femme voilée a été
violemment agressée par deux individus. Battue et frappée, elle a perdu
l’enfant qu’elle portait. Déjà, dans la même ville, un contrôle d’identité
d’une jeune fille musulmane portant le voile avait donné lieu à des
affrontements avec la police.


Racisme à l’égard d’étudiants chinois attaqués alors qu’ils
étaient chez eux, à Hostens en Gironde, par des individus armés dans la nuit du
14 au 15 juin. Une jeune étudiante chinoise a dû être hospitalisée après avoir
reçu une bouteille en pleine tête.


Homophobie à Lyon, ville où l’extrême-droite et les groupes de
néo-nazis sont actifs, à l’occasion de la Gay Pride samedi 15 juin. Plusieurs
agressions ont eu lieu lors de ce défilé qui célébrait l’ouverture du mariage
aux couples homosexueLEs. Des participants à cette manifestation ont été
frappés.


Discrimination à l’égard des gens du voyage chassés du terrain ,
où ils s’étaient installés, dans un commune de Seine-et-Marne. Des élus locaux
et des agriculteurs n’ont pas hésité à répandre du lisier pour les faire fuir.


Toutes ces agressions témoignent d’un climat détestable où la
xénophobie, le racisme, l’islamophobie, les discriminations de toutes sortes se
développent sur le terreau d’une société minée par le chômage, les inégalités,
l’austérité.


Ce climat de haine ne doit pas rester sans réponse. Le renvoi
dos à dos de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche à propos de la mort
tragique de Clément Méric qui banalise la violence d’extrême-droite non plus.
La
mobilisation populaire est indispensable pour construire un mouvement
antifasciste et antiraciste.

Faire reculer les idées d’extrême-droite c’est bien évidemment
s’attaquer à la racine des problèmes : la politique d’austérité avec un chômage
galopant, une pauvreté et des inégalités qui explosent, que le gouvernement
assume et que les patrons mettent en pratique.
Il faut faire grandir
l’aspiration à une société débarrassée des discriminations en tous genres, une
société solidaire et respectueuse de chacun quel que soit son origine, sa
religion, son orientation sexuelle.



Partager :
Ensemble 34