Les rivalités entre élus locaux, l’absence de schéma cohérent des transports publics, les variations de prix selon les politiques des collectivités locales (un ticket de long trajet à seulement 1 euro pour le département à majorité PS, tandis que l’agglo elle aussi à majorité PS ne cesse d’augmenter le prix du ticket) conduisent à des situations aberrantes. Ainsi la ligne 3 du tram, dîte de la mer, s’arrête sur un rond point à plus d’1km des plages. Il en résulte de nombreuses tensions, pointées par un article de Midi Libre
Article de Midi Libre du 30 juillet 2012, GUY TRUBUIL
Hérault À Pérols, le terminus du tram attise les tensions
GUY TRUBUIL dans Midi LibreComme le petit train de Palavas, le tram emmènera-t-il un jour les Montpelliérains à la plage ? La scène, tendrement croquée par Albert Dubout, a fait rêver Georges Frêche, désireux d’amener sa ville à la mer, mais la réalité est moins douce.
Débarquement à deux kilomètres de la plage
Jusqu’à présent, le débarquement se fait à Pérols Étang de l’Or, à deux kilomètres exactement du sable. Un terminus au beau milieu de nulle part pour un certain nombre de touristes montés à la gare, persuadés d’avoir la plage au bout des 23 minutes de voyage. Les vicissitudes de la vie politique locale en ont décidé ainsi et le plagiste en bout de ligne se retrouve avec vue sur un rond-point en bordure de la quatre-voies. Il doit alors décider s’il poursuit à pied, le long d’un itinéraire incertain, en bordure de route, sans ombre ou presque ; s’il loue un vélo, à condition d’avoir pris sa carte bleue, ce qui est loin d’être évident lorsqu’on part à la plage ou s’il prend… le bus.
Encore faut-il savoir quel bus : si la ligne 131 conduit à la mer, la 132 aussi mais la première est payante, la seconde gratuite. Explication : la liaison qui mène au Petit-Travers, assurée par Héraut transport, est d’accès libre à condition que le voyageur ait acquitté son titre de transport dans le tram. Mais le bus qui dessert Palavas, à moins de deux kilomètres donc, est payant, 1,50 € par voyage.
Frictions importantes
En début d’été, cette différence de traitement a généré des frictions importantes entre les chauffeurs et certains voyageurs qui ne souhaitaient pas payer le tram et le bus en plus, soit 5,50 € pour un aller-retour. Une carte de dix voyages à 1 € a été mise en place mais les tensions subsistent. « Il y a ces problèmes de billetterie mais pas seulement. La police a dû intervenir souvent », note un conducteur.
D’une façon générale, le terminus de Pérols est devenu un lieu de tension quasi permanente et nécessite la présence quotidienne des autorités. Selon un recensement approximatif, 5 000 à 6 000 personnes passent par la station tous les jours. « Ah, si seulement il y avait eu la continuité du service » jusqu’à la plage, souffle un fonctionnaire. Car pour toute une clientèle de jeunes, étudiants, étrangers ou habitants des quartiers de la ville, la ligne 3 est devenue celle qui mène à la mer, très fréquentée dès son lancement
« Ca a été le why »
. « Dès qu’elle a été ouverte, ça a été le “why” », regrette un commerçant. La police municipale a recensé de nombreux actes d’incivilités le long des deux kilomètres. « Nous sommes aussi ici pour assurer la sécurité des administrés de Pérols », indique l’un de ses représentants. Le renforcement des contrôles sur la ligne de tram, associé à une présence policière plus importante, a cependant permis d’améliorer le climat difficile observé en début d’été. « Le début du ramadan a aussi fait diminuer la fréquentation de près de 40 % », relève un agent d’Hérault transport. Au terminus, chacun rêve désormais d’un mois d’août plus calme.