Notre région détient déjà le record du chômage. Midi Libre publie ce 12 juillet une synthèse des suppressions d’emploi qui ont frappé le Languedoc-Roussillon et l’Aveyron depuis 10 mois.
voir ici sur le site de Midi Libre
Sale
époque pour l’emploi. En France, et notamment en Languedoc-Roussillon et en
Aveyron.L’infographie que nous livrons en
apporte la preuve, bien qu’elle ne couvre que les dix derniers mois
écoulés. Et, sans être exhaustive, elle montre l’ampleur de la tourmente dans
laquelle se débat le tissu économique local. Ce panorama regroupe des
liquidations judiciaires, des fermetures, des plans de suppressions d’emplois
ou de postes et des menaces présentes ou passées, pesant sur l’emploi de
salariés, en raison notamment d’une mise en redressement judiciaire ou d’un
transfert envisagé.Certains
cas méritent précisions. Il en va ainsi de Zonca à Fabrègues (Hérault), dont
l’activité a redémarré au travers de la Société Nouvelle Zonca qui a acheté ses
machines et embauché 15 des anciens salariés. Autre cas : celui de Vitembal à
Remoulins (Gard) qui n’est plus en redressement judiciaire ; elle diversifie aujourd’hui
son activité et a réussi à préserver 344 emplois en CDI. Quant à Eurofins, les
emplois menacés sont répartis entre Montpellier et Nîmes.« CDD
et intérimaires, un gros plan social » Jean-Louis Baudy, CFDTMais,
on le voit : les PME sont aussi touchées que les grands groupes ; de plus,
aucun secteur d’activité n’est épargné. Mais il y a pire. Car ce panorama ne
traite pas des myriades de licenciements individuels, engagés dans la région,
pas plus que les contrats à durée déterminée, non renouvelés. Ceux- là,
pourtant, sont nombreux. « En Languedoc-Roussillon, le plus gros plan
social concerne les CDD et les intérimaires », estime ainsi Jean- Louis
Baudy, un des représentants de la CFDT Languedoc-Roussillon. Un chiffre peut
contribuer à mesurer la casse : de novembre 2011 à mai, Pôle Emploi L-R a
enregistré 7 434 inscrits de plus en catégorie A, c’est-à-dire la catégorie qui
regroupe les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche
d’un travail.Pour
ajouter à l’angoisse des lendemains qui déchantent, deux des très gros dossiers
répertoriés dans notre infographie ont été officialisés la semaine dernière,
tous deux presque en même temps : le groupe R & R Ice Cream a annoncé
brutalement la fermeture de l’usine Pilpa à Carcassonne, qu’il avait racheté
quelques mois plus tôt. Parallèlement, le groupe pharmaceutique Sanofi
dévoilait un nouveau projet de plan de suppressions de postes.Ainsi,
le site de Montpellier, bien que confirmé dans sa position de « centre
stratégique du développement », sera touché. Les syndicats tablent sur 120
à 200 suppressions. Une réunion du comité central d’entreprise est prévue
aujourd’hui, mais la direction devrait préciser son plan en septembre. Arnaud
Montebourg a néanmoins fixé ses exigences hier (lire ci-dessous). Car, de
partout, d’autres menaces se profilent.Tant à
Sète, chez Armatures de France, qu’à Montpellier, où le devenir du magasin
Virgin pose question. Confrontés à la crise de la presse écrite et à
l’émergence d’Internet, les Journaux du Midi ont, quant à eux, engagé en
octobre 2011 un plan de départs volontaires qui devrait concerner une
centaine d’emplois d’ici la fin de l’année. Parallèlement, JDM explore des
pistes de diversification et poursuit son développement numérique.
Communiqué de la Gauche Anticapitaliste sur la vague de licenciements
Conférence sociale : les licenciements n’attendent pas.
Comme annoncée par le nouveau gouvernement, la Conférence sociale des 9 et 10 juillet n’a débouché sur aucune décision concrète. Sous l’auspice du dialogue social, toute une série de négociations ultérieures sont planifiées dans le temps entre « partenaires sociaux » selon la fallacieuse expression consacrée.
Des pistes de travail sont quand même révélatrices d’une volonté politique de ne pas mettre fin à une politique d’austérité qui demande toujours plus de sacrifices aux salariéEs. Ainsi en est-il du « grand moment de rigueur » invoqué par Mme Lebranchu, ministre de la Fonction publique : le gel des rémunérations n’est pas remis en question et la diminution de l’ordre 2,5% du nombre de fonctionnaires dans les ministètres non prioritaires se profilent bien à l’horizon.
De même, si l’annulation de la TVA antisociale voulue par N. Sarkozy est programmée, sous couvert de réforme du financement de la protection sociale, une augmentation de la CSG est à l’ordre du jour. Cette mesure inévitablement ponctionnera le revenu des salariéEs, des chômeurs et des retraitéEs.
C’est inacceptable !
Une avalanche de plans de licenciements, des fermetures d’entreprises sont annoncées dans des délais très rapides, mettant en jeu 75 000 emplois selon des organisations syndicales.
Dès le 12 juillet, la fermeture de PSA Aulnay et la suppression de 3000 emplois pourraient être annoncées.
Renvoyer, dans ces conditions, à une concertation ultérieure sur « la sécurisation de l’emploi » avec un Medef dont les membres sont responsables des licenciements annoncés, pour le gouvernement, c’est se priver de tout possiblité d’agir et laisser faire le patronat, les actionnaires.
Les contrats de génération sont inopérants par rapport à cette situation.
La seule solution politique c’est d’exiger toute la transparence sur la comptabilité des entreprises, de faire voter immédiatement une loi interdisant les licenciements dans les entreprises qui font des profits et leurs filiales.
Bien évidemment, la mobilisation des salariéEs est indispensable pour mettre fin à la toute puissance des patrons en matière d’emploi.
Enfin, pour la Gauche anticapitaliste, il faut une réforme fiscale qui mette à contribution les profits et cesse les cadeaux fiscaux aux plus riches.
Le 11 juillet 2012.