Des
membres d’Ensemble ! 34 ont partcipé à la manifestation contre le Fn à Lyon.
Compte rendu et photos ci-dessous.
Alors que le FN tenait son Congrès, plusieurs
milliers de manifestant-es se sont regroup(e)és pour continuer à dénoncer ce
parti d’extrême droite, un parti raciste, sexiste, homophobe et ennemi des
travailleurs. La Conex a proposé de faire une manifestation nationale, refusant
ainsi de banaliser cette extrême droite dont les medias complaisants ne cessent
de nous parler de son changement d’image.
PRESENTS
CONTRE LE FN !
Alors que le FN tenait son Congrès,
plusieurs milliers de manifestant-es se sont regroup(e)és pour continuer à dénoncer
ce parti d’extrême droite, un parti raciste, sexiste, homophobe et ennemi des
travailleurs. La Conex a proposé de faire une manifestation nationale, refusant
ainsi de banaliser cette extrême droite dont les medias complaisants ne cessent
de nous parler de son changement d’image.
Une large coalition appelait à cette
manifestation, côté syndical la CFDT, la CGT et Solidaires (celle-ci en avait
fait une initiative nationale pour son organisation) étaient présents,
plusieurs collectifs antifascistes, le PCF, Ensemble !, EELV, le NPA et
AL (le PG n’appelait pas) étaient
aussi dans la rue.
Plusieurs bus venant de villes
différentes comme Montpellier ou Marseille avaient fait le déplacement.
La mobilisation comportant aussi
des ateliers le samedi soir et le dimanche.
La manifestation a rapidement
connu des problèmes.
Un groupe a remonté les côtés en
cassant tout sur son passage. La police, extrêmement nombreuse, en a profité
pour casser la manifestation en plusieurs morceaux. Ainsi, nous avons
longuement été bloqués sur un pont, encerclés par les gardes mobiles alors que
nous pouvions voir un autre bout de la manifestation bloqué sur un pont plus
loin. Il est évident que la police avait des consignes pour faire en sorte qu’une
manifestation massive ne puisse se tenir. Tout avait été préparé en ce sens,
par exemple toutes les stations de métro étaient fermées.
Dans la situation de crise que
nous connaissons avec un gouvernement Hollande – Valls au service du patronat,
et de valeurs de la droite, qui désespère et écoeure une large partie de la
population, la mobilisation contre l’extrême droite est un combat nécessaire,
quotidien et permanent. Un des objectifs de cette mobilisation à Lyon était
aussi de rappeler cela. Nous sommes d’ailleurs bien placés dans notre département,
avec un maire d’extrême droite à Béziers, pour comprendre l’enjeu de la
situation.
Francis Viguié
Lyon n’a pas été choisie
par hasard pour la tenue de ce congrès national du FN qui se veut celui du
lancement de la « conquête du pouvoir en 2017 ».
En effet, s’il n’est pas
puissant à Lyon intramuros, il dispose
d’une implantation importante dans les
villes périphériques et dans le reste du département. D’autre part, tous les
groupes radicaux et violents y pullulent : ceux dissous (Jeunesses
Nationalistes et Œuvre Française d’Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti,
ce qui ne les a pas empêché de présenter une liste aux Municipales à Vénissieux
qui a fait plus de 10% !) comme les autres, tels les « Identitaires » dont le
leader Damien Rieu vient d’être embauché comme « chargé de communication » par
le maire FN de Beaucaire. Enfin, le FN s’intéresse aussi à la droite extrême
qui s’est particulièrement mobilisée à Lyon dans les manifestations antimariage
pour tous. Le FN se veut au centre d’une recomposition / rassemblement de toute
l’extrême-droite et de la droite extrême et vise un électorat encore plus
large, déboussolé par les repères brouillés entre la « gauche » et la «
droite ». Il s’agit aussi d’envoyer un message de réconciliation entre Marine
le Pen et Bruno Gollnisch.
Prenons la mesure de
ce que nous impose l’actuel changement de situation. Les modalités anciennes de dénonciation du FN ont
perdu de leur force, et les diverses formules de « front républicain » ne font
plus recette. Le développement des crises qui travaillent la société française
et l’Europe ont conduit à placer le FN au cœur de ces crises, s’en alimentant
et les aggravant. On voit les partis largement majoritaires au Parlement européen,
sociaux-démocrates et conservateurs, relayer les politiques ultralibérales. Les
forces de la gauche radicale peinent à convaincre de la possibilité d’une
refondation de l’Europe, sur la base d’une rupture avec les politiques d’austérité
imposée par une mobilisation des peuples d’Europe.
Dans nombre de pays il ya
donc une montée des forces nationalistes. Face
à des menaces bien réelles et s’enflant de colères légitimes, prend force l’illusion
de l’utilité, pour se protéger de la concurrence aux échelles mondiale et européenne,
d’ériger de nouvelles frontières, sans qu’il soit besoin de préciser ni leur
tracé exact, ni leur nature… L’obsession étant de tenir à l’écart tous ceux
qui apparaissent comme susceptibles d’aggraver la situation, en nous obligeant à
partager leur misère. La plus grande confusion règne quant à l’identité exacte
de ces ombres menaçantes : selon les lieux et les moments, ils sont immigrés
(clandestins) ou Rroms, migrants ou réfugiés, voire terroristes … Cette
confusion est bien créée par les autorités européennes elles-mêmes dresseuses
de barbelés et de no man’s lands criminogènes, par un gouvernement dit
socialiste qui ambitionne de donner des preuves de son autorité en pourchassant
des Rroms, par des grand médias qui déversent ignorance et désinformation.
Toutes choses dont le FN se contente de récolter les fruits empoisonnés !
On a vu succéder à la
droite UMP, discréditée par cinq années de sarkozysme, une gauche dominée par
le Parti socialiste qui s’est disqualifiée au bout de deux ans de gouvernement.
D’un côté, une droite qui cyniquement a repris à son compte nombre de thèmes du
FN, de l’autre une gauche qui sans vergogne mène une politique de droite ! Pour
sa part, il semble bien que Marine Le Pen joue la partition d’un bipartisme
nouveau, qui verrait le FN contre tous les autres. C’est-à-dire une opposition
entre système et anti-système, qui ouvrirait sa marche au pouvoir. Une menace à
prendre d’autant plus au sérieux que, dans les conditions actuelles de crise, l’ennemi
a tout loisir de s’avancer terriblement masqué.
Ce rendez-vous de
mobilisation antifasciste à Lyon à l’appel de la Conex peut permettre de
travailler à forger les moyens de ce combat vital contre « les fascismes de
notre temps » en France et en Europe en commençant par refuser la «
banalisation » du FN ici et maintenant. Le Collectif de Vigilance 69 contre l’extrême-droite
– dont Ensemble ! est membre – ne pouvait pas rater ce rendez-vous.
A.
Celric