A
l’approche des législatives, le comité pour un audit citoyen de la dette
publique dans l’Hérault (CAC 34) a lancé une interpellation publique aux
candidats de gauche. Il s’agit de relayer les positions de chacun sur
la gestion de la dette publique, sujet qui détermine la gestion des actions
sociales au niveau local, au niveau national et au niveau international. Ci-dessous, la réponse de Sophie Bietrix (circo n°8, NPA-GA-Alternatifs) Francis Viguié (NPA-GA-Alternatifs) ainsi que celle de Myriam Hubert (candidate FDG soutenue par NPA34-Gauche Anticapitaliste sur la 5°). Plus bas le communiqué du CAC34
Réponse de Sophie Biétrix et Francis Viguié, candidat-e-s du NPA 34 Gauche Anticapitaliste au
CADTM
UNE DETTE ILLEGITIME
La gauche anticapitaliste,
courant du NPA, s’oppose au paiement de la dette publique que nous pensons
illégitime car elle est essentiellement le résultat de politiques de défiscalisations
massives des plus riches et des nombreuses exonérations de cotisations sociales
des entreprises, politiques qui se sont vues accélérées sous le gouvernement
Sarkozy. A cela, le sauvetage des banques par les Etats suite à la crise
financière commencée en 2007-2008 a permis à la finance de se refaire une santé
au détriment des peuples par la spéculation cynique faite sur la dette des
Etats que les marchés financiers ont eux-mêmes contribué à créer. Tout cela
s’est bien entendu déroulé avec la complicité des institutions européennes et
de la fameuse « troïka »
(FMI, commission européenne et BCE), la BCE favorisant notamment la spéculation
des banques privées en leur prêtant de l’argent proposé ensuite aux Etats à des
taux prohibitifs, ou bien encore en leur achetant des titres jugés
« toxiques » de certains Etats à des taux bien plus élevés que leurs coûts
sur les marchés financiers.
Ces politiques aux services des
plus riches et des intérêts financiers a conduit bien sûr à l’explosion des
déficits publics et servent aujourd’hui d’épouvantail pour les gouvernements
européens, de droite comme sociaux libéraux, pour obliger les peuples à subir
des plans d’austérité qui les plongent dans la misère et la précarité. Le pacte
budgétaire du traité Sarkozy-Merkel,
qui sera probablement mis en œuvre par Hollande, donnerait une dimension
légale à la régression sociale et à la répression et obligerait les peuples
européens à vivre l’austérité permanente pour atteindre un équilibre budgétaire
qui enlèverait toute marge de manœuvre aux politiques publiques. Nous ne pouvons
donc que nous y opposer.
POUR UN REFERENDUM
Nous sommes favorables à un
référendum sur ce traité car nos dirigeants ne peuvent continuer à agir contre
les peuples en toute impunité et à faire preuve du déni de démocratie dont ils
ont usé et abusé jusqu’alors, notamment en faisant passer en force le traité
européen rejeté en 2005.
Nous défendons une politique au
service des peuples, de justice sociale, de préservation de l’environnement,
qui passe par un boycott des marchés financiers et par la mise en œuvre de
politiques qui répondent aux besoins essentiels de la population. Cela se
traduit concrètement par la mise en place de services publics de qualité sous
contrôle de la population dans l’éducation, la santé, l’énergie, les
transports, l’eau etc…et aussi par le contrôle public du crédit, des assurances
et des banques, en y incluant la BCE. C’est notamment en imposant une réforme
fiscale d’ampleur qui fera payer les plus riches, en stoppant les subventions
publiques aux entreprises capitalistes et en interdisant les licenciements en
priorité dans les entreprises qui font des profits que les fameuses caisses
vides de l’Etat se remplieront et pourront financer des services publics de
qualité pour l’ensemble de la population.
POUR UN AUDIT DE LA DETTE PUBLIQUE EN VUE DE SON ANNULATION
Un audit de la dette publique,
comme cela a été initié par plusieurs groupes de la société civile en Europe, permettrait
de montrer la véritable origine de la dette publique et rendrait caduque toute
cette propagande culpabilisatrice et mensongère des gouvernements et de la
finance qu’ils servent pour imposer au peuple des plans d’austérité. Défendre
un audit citoyen de la dette est donc pour la Gauche Anticapitaliste plus que
jamais un moyen pour résister à la rigueur et à l’injustice sociale !
Enfin, les dirigeants européens,
obstinés, responsables de l’impasse actuelle, devraient s’abstenir de tout
chantage à l’encontre notamment de Syriza et du peuple grec dont le vote du 17
juin prochain pourrait ouvrir des perspectives nouvelles. Les citoyens européens
soucieux de démocratie, des droits sociaux et d’une construction européenne
refondée, sont nombreux à proclamer: «Allez la Grèce, faites-le pour nous
tous : dites non à l’austérité, oui à la souveraineté démocratique!»
Francis
Viguié (1ère circonscription de l’Hérault) et Sophie Biétrix (8ème circonscription de l’Hérault), GA-NPA34-Alternatifs.
La réponse de Myriam Hubert, candidate FDG (5° circo) soutenue par le NPA 34 et la Gauche anticapitaliste
Madame,
Monsieur,
Votre
questionnaire touche le coeur de mon engagement politique et associatif.Il est
clair que le problème de la dette illégitime est l’une des réponses à la crise
financière mondiale qui touche note pays : – Il est bien évident que sous prétexte
de la dette, la plupart des acteurs du monde
financier
continue a appliquer des cures d’austérité a leur population et aux plus démunis.En
France et en Europe cette situation est assez évidente. Si la Banque Centrale
Européenne ( BCE) finançait directement les Etats au taux de 1% comme elle le
fait pour les banques privées, le taux d’endettement des pays( notamment la Grèce)
serait bien moindre.
–
Comme vous le savez le choix, depuis des décennies, de faire des cadeaux
fiscaux aux grandes entreprises et aux ménages les plus favorisés a contribuer
a creuser la baisse des recettes fiscales. On parle d’un manque a gagner de 100
milliards d’euros par an depuis 2000.
Ces
deux éléments structurent le débat sur la dette et sont peu connu pas nos
concitoyens et il est évident qu’un audit citoyen et complet de la dette française
doit être mis en oeuvre. Cet audit doit tout à la fois faire participer des
citoyens et des élus. Dans mon esprit il ne s’agit pas d’analyser que la dette
publique mais aussi les rapports financiers entre Etat / collectivités
territoriales/établissements financiers.
Si
un pôle d’assistance et de transaction doit s’assurer d’un renégociation de la
dette avec les établissements financiers, il faut aller plus loin et tant qu’il
est encore temps, mettre enplace un référendum sur le traité qui est en cours
de ratification concernant le pacte budgétaire.
Ces
élections législatives sont déjà en soi une consultation démocratique sur ce
sujet.
Partisane
du Non au TCE en 2005, je m’engage bien évidemment a mettre en oeuvre pendant
mon mandat de député, non seulement une renégociation du traité sur le pacte
budgétaire mais aussi dénoncer et m’opposer au remboursement d’une partie de la
dette que je qualifie d’illégitime et que nous devons clairement identifier et
quantifier.
Il
est urgent que les peuples d’Europe reprennent en main leur destin et sorte de
cette stratégie du choc mise en place par le monde de la finance spéculative
avec la complicité ou au moins le silence d’une partie des acteurs libéraux
européens cesse.
Sur
un plan international cette phase de renégociation de la dette doit être le
moment d’obtenir une annulation de la dette pour les pays du sud ( et pas
seulement européens) car le déséquilibre engendré par le service de la dette
perpétue des drames humains et sociaux qui sont difficilement compatibles avec
les droits de l’homme.
Le
destin de l’humanité est plus que jamais engagé dans ce combat contre cette
vision uniquement mercantile et spéculative de l’activité humaine, la
catastrophe écologique, l’exploitation sans fin d’un monde fini trouvent, pour
une grande part, leur source dans cet accaparement au bénéfice de quelques uns
de toutes les richesses.
C’est
avec tout mon soutien et ma participation qu’ensemble nous pourrons utiliser
cet audit citoyen de la dette publique pour dégager de nouveaux moyens budgétaires
pour de nouvelles politiques sociales, culturelles et écologiques pour faire
face aux défis qui nous attendent.
Je
vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mon entière considération.
Clermont l’Hérault le
2 juin 2012 Myriam Hubert
Interpellation publique des candidats
aux législatives du bloc de Gauche dans l’Hérault par le comité d’action pour un audit citoyen de la dette
A l’approche des législatives, le comité
pour un audit citoyen de la dette publique dans l’Hérault (CAC 34) a lancé une
interpellation publique aux candidats du bloc de gauche. Il s’agit de relayer
les positions de chacun sur la gestion de la dette publique, sujet qui détermine
la gestion des actions sociales au niveau local, au niveau national et au
niveau international. Nous mettons en évidence, depuis Décembre 2011, le poids
que le remboursement de la dette, qui s’avère pourtant illégitime, aura sur l’ensemble
des mesures à venir. En effet, la ratification du Pacte budgétaire européen (1)
imposera au gouvernement de réduire considérablement ses dépenses (2), ce qui aura
pour effet d’attenter aux tentatives de relance en général. Au niveau local,
les collectivités, les hôpitaux, les facultés et les logements sociaux, déjà
touchés par des emprunts aux taux faramineux (3) seront asphyxiées par la
gestion de leurs comptes. Nous avons donc posé des questions claires aux
candidats : « Pensez-vous que l’ensemble de la dette est légitime ?,
Etes-vous en faveur d’un audit de la dette ? Etes-vous favorable au Pacte
Budgétaire ? Que pensez-vous d’un référendum sur la question ? ».
Les réponses allaient d’ans l’ensemble vers la même analyse. Le remboursement
de la dette doit être sujet à analyse et à décision des français. La part illégitime
« n’incombe pas au peuple » selon René Révol, pour le Front de
Gauche. Certains vont même plus loin, annonçant que le remboursement doit la
dette « illégitime doit être répudiée » (NPA), voire même son
ensemble (POI). La majorité des réponses se prononcent pour un référendum sur
la ratification du Pacte : Front de Gauche, NPA, Gauche anticapitaliste,
Michel Delagausie pour Europe Ecologie les Verts. Pour autant, les candidats du
Parti Socialiste n’ont pas répondu à notre interpellation qui leur permettait
pourtant de s’expliquer sur cette question centrale. C’est à regretter pour
qualifier l’ensemble des positions proposées.(1) Il s’agit du TSCG :
Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance. Le 28 Juin, le
sommet des chefs d’Etat fixera la date de la ratification.