Au coeur du Parc naturel régional du Haut-Languedoc : les poissons des torrents et
la faune aquatique des zones humides (tourbières, mares, sources) sont menacés
de destruction à cause de l’épandage d’un pesticide. Le traitement par la
cyperméthrine des bois exportés en Chine est une obligation édictée par les
acheteurs.
Par ATTAC Haut-Canton
Au coeur
du Parc naturel régional du Haut-Languedoc : les poissons des
torrents et la faune aquatique des zones humides (tourbières, mares, sources)
sont menacés de destruction à cause de l’épandage d’un pesticide. Le traitement
par la cyperméthrine des bois exportés en Chine est une obligation édictée par
les acheteurs.
Un apiculteur a sonné le tocsin depuis 75 jours.
Trouvant des petits bidons vides abandonnés sur le sol à proximité d’une coupe,
il mesure la toxicité du produit, bien connu comme hyper-dangereux pour les
abeilles, son métier, mais pas que… Dûment informées les autorités ne
prennent pas exactement la mesure de l’urgence et laissent faire tout en se
disant soucieuses et attentives, ça ne mange pas de pain tandis que pendant ce
temps les affaires continuent.
Les bois brut sciés à 2,50m et non écorcés doivent être
traités sur les chantiers forestiers avant d’être exportés en containers de 30 tonnes
vers la Chine par un insecticide répondant au doux nom de cyperméthrine ; cette vacherie ayant pour rôle d’éviter l’infestation
des usines de meuble chinoises par des scolytes (et autres insectes vivant
naturellement sur les écorces) venus du Haut Languedoc.
Le problème c’est que
le produit détruit aussi les truites à des doses infinitésimales ainsi que tout
ce qui ressemble à des animaux à sang froid vivant dans l’eau. Le péril est d’autant
plus élevé que les forestiers sous-traitent l’épandage à des mercenaires en
camion banalisés qui appliquent le pesticide très rapidement ; ils ont été démasqués
par les petits bidons de 3 litres oubliés et… les gardes-champêtres intrigués
par ces fourgonnettes d’où sortent des lances épandant le produit sous pression
dans les containers avant qu’ils soient scellés .
Forest
-Tarn entreprise maitre d’œuvre de l’exportation des containers de
bois, s’est ouvert le marché chinois et ne veut absolument pas l’abandonner
parce que des poids économiques négligeables, quelques défenseurs des truites
farios, se manifestent . « Trouver
des débouchés, se frayer l’accès au marché mondial, ont des exigences :
notamment l’obligation de fournir un produit brut mais désinfecté dans un
emballage adapté aux contraintes du trafic maritime » déclare le
directeur. Minorant le risque du pesticide que toute la littérature spécialisée
atteste, Forest-Tarn estime qu’il est supportable à la condition que le produit
cyperméthrine soit appliqué dans les règles ; sauf que les règles en question
tout le monde sait, et Forest-Tarn en premier, il est plus que facile de les
contourner puisqu’aucune autorité n’a les moyens humains et matériels de
veiller sur de multiples chantiers qui se traitent en l’espace d’un quart d’heure.
On peut
sortir de l’impasse : « vendre
à tous prix les résineux dont le marché français ne veut pas aux fabricants de
meubles chinois » ; il s’agit bien d’une impasse : la
destruction des truites mettrait à mal l’économie locale tournée vers le
tourisme ; la stérilisation des milieux aquatiques aura des conséquences
graves ; sans être des spécialistes de l’empreinte écologique on sait ce
que coûtent les écrevisses américaines à nos malheureux torrents, sur un milieu
déséquilibré toutes les invasions seront possibles. Quelques pistes sont quand
même praticables en respectant l’emploi : d’une part rendre à Forest Tarn
sa vocation de fabriquer des charpentes et en second lieu coordonner les
mesures sanitaires à faire respecter par les forestiers exportateurs : ne
pas se payer que de mots, « faute de
moyens », on connaît cette chanson là par cœur.
Deux
mesures conservatoires (urgentes) peuvent être prises.
Par le Conseil général de l’Hérault, maison-mère de
Forest Tarn, dont la direction technique (environnement et développement durable)
se doit d’imposer le principe scieur/traiteur.
Par les maires de chaque petite commune du plateau :
ils prennent des arrêtés d’interdiction de traitement sans déclarations préalables
par les entreprises forestières, la logique actuelle du pas vu-pas pris serait
ainsi un peu mieux contrecarrée.
Comment
réagit le Conseil Général de l’Hérault ?
Contacté lors
de l’inauguration de la maison de retraite de La Salvetat (mardi 26 Mars en
début d’après-midi), Francis Cros, conseiller général du
canton, maître d’œuvre
de Forest Tarn « son enfant », se déclare impuissant à résoudre le
problème cyperméthrine. Il ne reconnaît pas la toxicité de ce pesticide. Il
admet le fait que la méthode de traiter en catimini soit largement répandue,
proposant d’alerter ses homologues sur le Tarn et l’Aveyron. En usant du conditionnel
il envisage une sortie de crise en tablant sur l’efficacité des services de
l’Etat, la direction de l’agriculture et de la forêt, sous l’autorité du préfet
de l’Hérault. Il remercie d’avoir été informé par nos soins.
Plus faux-derche
que cézigue, socialiste hollandais mal masqué, tu meurs !