Le nucléaire en Languedoc Roussillon

Alors que les dangers du nucléaire nous paraissent parfois lointain, un point sur les dangers du nucléaire à trois semaines de la mobilisation anti-nucléaire (Dimanche 11 mars 2012) à l’occasion du triste anniversaire de l’accident nucléaire au Japon.



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Vu de Béziers, Montpellier, Saint Pons ou Clermont l’Hérault, le nucléaire, on n’y pense guère au quotidien. On n’a pas de centrale sous le nez. On sait quand même qu’il y a pas mal d’installations dans la vallée du Rhône, mais c’est juste une image, chassée par celles de nos garrigues, nos vignes et nos plages. Le récent accident intervenu sur le site de Marcoule a rappelé à chacun des habitants du Languedoc-Roussillon que leur région concentre sur son territoire un grand nombre des maillons de la filière nucléaire. 

Et si les risques liés au nucléaire n’étaient pas si loin que ça : enquête en région sur le cycle de l’uranium. 






Malvesi : l’irradiation pour les salariés, le cauchemar des
déchets

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Dans le circuit de production
d’énergie nucléaire, l’usine de Malvési (commune de Narbonne) est, après l’extraction
du minerai, le premier et indispensable maillon de la conversion de l’uranium,
et elle fournit le monde entier. La société COMURHEX, filiale d’Areva, met en œuvre un procédé de purification
de l’uranium pour le transformer en un dérivé fluoré (UF
4). L’usine, du fait
de son risque chimique, relève du seuil haut de la directive européenne Seveso
II. Elle comprend des bassins d’évaporation et de décantation, qui permettent
d’entreposer les déchets radioactifs.

L’Autorité de Sureté
Nucléaire a interrogé l’exploitant au début de l’année 2008 sur le devenir à
long terme de ces bassins d’entreposage de déchets radioactifs. En effet, à
Narbonne comme ailleurs, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de solution de
gestion à long terme pour les déchets radioactifs entreposés sur le site.

La
rupture, en 2004, de la digue d’un bassin de décantation de l’usine a répandu
dans les champs une eau chargée en nitrates, en uranium et en métaux…

 En septembre 2008, Bernard M. ouvrier de la Comurhex, a
succombé à un cancer des poumons à l’âge de 52 ans. Ouvrier depuis 1976 dans
l’usine, il a été en contact avec la radioactivité et divers produits chimiques
potentiellement dangereux pendant 32 ans.

Quelques mois plus tôt, la Caisse primaire d’assurance
maladie avait reconnu officiellement qu’il souffrait d’une maladie
professionnelle, les radiations étant visées comme ayant causé le cancer, une
première pour la Comurhex.

Marcoule : la fabrication du MOX

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On nous dit : sur
le site de Marcoule, le danger est moindre, ce n’est pas vraiment une centrale,
il n’y a pas de réacteur. Et puis, l’accès est très surveillé, on n’y pénètre
pas comme on veut. C’est juste un peu plus au Nord, à Cruas, dans l’Ardèche, que
les militants de Greenpeace ont réussi à s’introduire dans la centrale, en
décembre 2011, démontrant les failles de la sécurité des centrales.

 L’usine MELOX (groupe
AREVA), est aujourd’hui la seule au monde à fabriquer du MOX, combustible qui
réutilise le plutonium auquel on ajoute de l’uranium appauvri. Présenté comme
un déchet recyclé, le MOX présente certains inconvénients : équipements
particuliers pour le manipuler, à la sortie du réacteur, refroidissement trois
fois plus long (cent cinquante ans en piscine au lieu de cinquante ans), et
surtout, un kilo de MOX est un million de fois plus radioactif qu’un kilo
d’uranium naturel. Sa fabrication, son traitement, son transport, son stockage
nécessitent des installations de très haute sécurité. L’usine a fourni 128
tonnes en 2010.

Le site de Marcoule
comprend aussi un centre du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), avec le
réacteur expérimental PHENIX aujourd’hui mis à l’arrêt en vue de son
démantèlement en 2013, et le laboratoire de recherche ATALANTE (sur la gestion
des déchets nucléaires radioactifs de haute activité et le retraitement des
combustibles usés des centrales nucléaires) et l’installation CENTRACO
exploitée par SOCODEI (groupe EDF), – acronyme pour “centre nucléaire de
traitement et de conditionnement –

Le site du Tricastin,
juste de l’autre côté du Rhône, vraie centrale nucléaire en activité et
vieillissante, n’est qu’à 125 kilomètres de Montpellier et 200 de Béziers…

Lodève : un projet de technoparc sur un site radioactif

technopaerclodevois.png“Lous Bourgnous” est le nom d’un tènement
et d’un ruisseau qui se trouvent sur l’ancien site SIMO-COGEMA. L’objet du
collectif du même nom est d’exiger une 
transparence maximale sur l’ensemble des anciennes zones d’exploitation
d’Uranium et sur les projets qu’il pourrait accueillir. Exploitée de 1975 à
1997, la mine à ciel ouvert a produit 4 millions de tonnes de résidus de
traitement de minerai. Les mines contiennent également les boues du traitement
de l’eau. En 2006, la communauté de commune a racheté la concession en vue d’une
reconversion du site et en 2009, un syndicat mixte  a émis le projet de Parc Michel Chevalier
(anciennement Technoparc).

L’étude sur les risques
radiologiques sur la zone du parc réalisée par un cabinet indépendant
indique « que les travaux d’aménagement du site sont potentiellement
susceptibles de faire remonter en surface des matériaux plus ou moins marqués
pour lesquels il faudra se poser la question de leur utilisation ou devenir
 »

Les mesures de
radioactivité réalisées par les militants sur le site révèlent des taux bien
supérieurs à la normale.

 Le transport : la mer, le rail et la route

yellow-cake.jpgLe
« Yellow cake» (concentré d’uranium) arrive d’abord du Niger à Sète une fois par mois, par bateau, dans
des fûts hermétiques de 350 à 400 kg avant de prendre la direction des usines
de la Comurhex à Malvesi par le train.

Ces convois
traversent des zones très habitées sans que les personnels et les populations
concernées en soient informés. Les cheminots s’en inquiètent sans
réponse : « c’est le flou artistique ».
Et rien ne
garantit qu’à l’avenir, sur fond de privatisation du rail, ces transports à
hauts risques ne soient pas acheminés par des sociétés privées moins
regardantes sur la sécurité.

Les camions sur l’A9,
on ne connaît que ça, la pollution, le bruit, les émissions de gaz à effet de
serre. Ce dont on ne se doute pas c’est qu’ils sillonnent l’autoroute dans les
deux sens chargés successivement : de combustible, d’uranium appauvri, de
plutonium puis de déchets[1],
qui viennent aussi des pays voisins, pour notre région d’Espagne, pour
rejoindre Valognes (Normandie) via Valence.

Sortir du nucléaire en moins de
10 ans comme le propose le NPA, c’est possible. Localement comme nationalement,
engageons le débat. Comme nous, rejoignez le réseau local Sortir du nucléaire.
Contact : sortirdunucleaire34@gmail.com.

                                                                                                Anne
Freiss



Dimanche 11 mars 2012

 Sortir
du nucléaire : Chaine humaine de Lyon à Avignon

Un
an jour pour jour après le début de la catastrophe en cours à
Fukushima, formons une grande chaîne humaine d’Avignon à Lyon dans la
région la plus nucléarisée d’Europe. Sortir
du nucléaire, c’est possible ! Avant la prochaine catastrophe ! 

LISEZ ET DIFFUSEZ L’APPEL NATIONAL Infos :http://chainehumaine.org/

Le groupe de Montpellier du réseau Sortir
du nucléaire organise un départ en car.
Ce
départ s’effectuera le 11 mars en fin de matinée à Montpellier, retour dans la
soirée. Nous serons sans doute entre Avignon et Orange. Prix : environ 12 €/personne.Nous avons besoin de connaître le
nombre de participants dès que possible.Vous pouvez vous pré-inscrire dès
maintenant auprès de Laura : lafeelaura@no-log.org 

Renseignements téléphoniques :
0467754076 ou 0467543205 Ensemble, nous pouvons faire de cet évènement la plus
grande chaîne humaine jamais organisée en France.



[1]          
Voir http//groupes.sortirdunucleaire.org/IMG/jpg/carte-transport-combustible

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