Les
amandiers fleurissent en février, les dotations horaires globales (DHG) pour
les établissements scolaires du secondaires arrivent, elles en mars.
Hollande
candidat affirmait la nécessité de
donner plus de moyens là où il y a des besoins criants. Pour la ville de
Montpellier, loin de suivre ces promesses, les DHG sont un retour à l’hiver austéritaire.
Une
amputation de 100 heures pour le collège de Las Cazes, une coupe de 47 heures
pour le collège des Aiguerelles…
Trop
c’est trop. Depuis 7 semaines le collège des Aiguerelles s’est mobilisé, parents
d’élèves comlme enseignant-e-s. Au collège de Las Cazes, dès la rentrée des
vacances de printemps, des parents
d’élèves en colère on bloqué l’entrée de leur collège, rejoint par des
enseignant-e-s excédé-e-s.
Fin
avril, la réponse du Rectorat finit par
arriver : attribution de 17 heures pour
Les Aiguerelles, 18 heures pour Las Cazes. On est loin du compte mais cette
petite victoire permet malgré tout de montrer que sans la mobilisation, on ne peut rien obtenir …
Ces moyens supplémentaires même s’ils ne sont pas à la hauteur des besoins vont
donner un souffle salutaire au fonctionnement de ces collèges et de leur équipe
éducative pour l’année qui vient.
Mais
il serait réducteur de voir dans la mobilisation de ces collèges et notamment
du collège Las Cazes, une contestation
simplement comptable du manque de moyens.
Le mouvement des parents d’élève soulève une
question beaucoup plus profonde qui est celle de la ghettoïsation sociale. Ils en sont
tellement conscients qu’à peine la réponse du rectorat connue ils sont venus
massivement bloquer de nouveau le collège pour montrer leur colère.
Pourquoi
disent-ils, devraient-ils mettre leurs enfants dans des collèges où personne ne
veut aller, dans des collèges où malgré les discours, le gouvernement diminue les moyens alors qu’il
faudrait les augmenter afin de proposer des projets éducatifs, pédagogiques
novateurs?
Ces
parents dénoncent le manque de mixité sociale de leur quartier, qui se traduit
par l’absence de mixité sociale dans leur collège.
Il
est urgent de prendre des mesures qui ne sont pas seulement scolaires.
Bien
sûr il faut dynamiser les offres de
formation dans ces collèges, il faut refondre la carte scolaire à l’échelle de
la métropole.
Mais
Il est urgent d’avoir une véritable politique de logement qui organise la
mixité sociale :
– Construction de logement sociaux de qualité dans l’ensemble des quartiers de
Montpellier et villages de la métropole et de la périphérie ( St Clément 0% de
logements sociaux, est-ce normal ? )
–
Politique d’attribution transparente et qui a le souci d’assurer la mixité sociale et culturelle.
–
Politique de désenclavement géographique mais aussi culturelle des quartiers
populaires.
Tout ceci allant de pair avec la création
d’emplois dans les services publics, la rénovation et réhabilitation énergétique de bâtiments.
L’observatoire national des Zones Urbaines sensibles ( ZUS) a publié le 6 mai 2015 un rapport qui montre une dégradation accentuée : la pauvreté et le chômage y progressent plus que partout ailleurs; le revenu moyen des habitants des ZUS est de 12.752 euros comparé à la moyenne des autres quartiers de 23.712 euros . La part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est 3 fois supérieur à la moyenne nationale. (38%) Le taux de chômage chez les 15/25 ans est de 42% ! …
Nous
devons débattre de ces questions avec toutes les forces politiques, syndicales,
associatives, avec tous les collectifs, avec tous les habitant-e-s qui refusent
cette » fatalité » de la guettoïsation urbaine et scolaire.
Ensemble
élaborons une politique solidaire qui
réponde aux urgences sociales, écologiques et démocratiques. Un premier échange
sera possible le samedi 13 juin dans le cadre des Chantiers de l’Espoir .
Boris Chenaud