L’Amap du Lamalou : un projet agricole exemplaire

L’association pour le maintien de
l’agriculture paysanne du Lamalou : 10 ans de lien entre la ville et la
campagne, 10 ans d’un travail quotidien pour produire des légumes sains et
frais.

L’Amap du Lamalou est la plus ancienne en
activité de Montpellier. Crée en 2004 par un groupe de  consomm’acteurs montpelliérains et Stéphane
Pétrimaux, agriculteur bio au Mas de Londres.

La distribution des paniers a lieu le
vendredi à 19h sous l’aqueduc des Arceaux.

La réussite de Stéphane a inspiré 2 autres
agriculteurs qui se sont greffés à l’Amap légumes, un producteur de fromage et
yaourts de chèvre (éleveur dans les Cévennes) et un boulanger (qui produit
lui-même son blé bio). C’est maintenant une offre de « petit marché »
pour les consomm’acteurs.


IMG_20150529_191844.jpgPetit historique d’une histoire personnelle
et collective de la ferme du Lamalou :

L’INSTALLATION A LA FERME

La ferme s’étend sur un terrain de 3 ha dans
la plaine de Londres, au pied de la face nord du Pic St. Loup. Le sol, de type
argilo-calcaire (pH très haut), est profond et tend à retenir l’eau (sol
hydromorphe) pendant l’hiver, il est très sensible au tassement de la pluie
(sol battant) et l’été devient extrêmement dur suite à la sécheresse.

Le microclimat local est continental, avec un
grand décalage de température entre la nuit et le jour, l’été et l’hiver. Il
peut y avoir des gelées précoces à partir du début octobre, des – 15 C° l’hiver
et des gelés tardives jusqu’en mai.

Et pour finir le tableau, toute la zone est
soumise aux « épisodes cévenols », des pluies très intenses qui engorgent vite
les trois gours qui traversent le terrain en le faisant déborder de façon
intempestive. Les inondations ravagent les cultures, emportent la terre fertile
et envahissent les parcs des animaux qui se retrouvent à la nage pendant
plusieurs heures.

La plaine de Londres est donc considérée une
terre à céréales et vigne, plutôt déconseillé pour le maraîchage.


Pourquoi Stéphane s’est il installé ici ?

En 98 Stéphane s’engage comme agriculteur
dans le CIEPAD, le projet de Pierre Rabi à Viols Le Fort (à cote de St. Martin
de Londres, sur le Causse de Viols). Il produit des légumes pour le centre de
formation du CIEPAD et développe un système de paniers livrés à domicile. En 2001
le CIEPAD, suite à des gros problèmes financiers, est dissout et Stéphane se
retrouve sans terre du jour au lendemain. La seule chose qui lui reste est le
réseau de clientèle. Sans argent de côté et avec trois enfants, il cherche un
terrain plat, avec de l’eau, dans un lieu beau, sauvage et pas pollué, à portée
du réseau de clientèle existant, tous ça pour un tout petit prix et très
rapidement. Les terrains maraîchers en bord d’Hérault étant rares et très
chers, il ne doute pas un instant quand il trouve le terrain actuel, qu’il
achète pour 10.000 euros en s’endettent seulement vers parents et amis.

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LA RENCONTRE AVEC DES AMAPIEN-NE-S

L’aventure commence et en 2004 Stéphane
rencontre un groupe d’avant-gardistes montpelliérains avec qui il fonde la première
Amap de l’Hérault. Ce n’est pas facile, mais petit à petit tout le monde prend
confiance et l’Amap grandit. L’achat de légumes externes à la ferme pendant les
périodes néfastes s’impose pour satisfaire le besoin de variété et de quantité
du panier. Stéphane ayant choisi une installation sans aides de l’Etat, chaque
année il cherche d’investir dans du matériel pour améliorer ses conditions de
travail : le poulailler, les serres, la pompe, le vieux tracteur d’occasion,
les systèmes d’arrosage, un nouveau vieux motoculteur… tout prend forme avec le
temps.

Avec une quarantaine de paniers à chaque
saison, l’activité d’Amap est viable depuis 2007. C’est pourquoi Stéphane et
Silvia ont commencé à envisager un développement de leur activité, toujours
pour une agriculture bio, de saison selon des principes d’échange entre le
producteur et les consomm’acteurs.

 

LE DEVELOPPEMENT DE LA FERME

En 2007 l’année se termine avec le premier
bilan positif depuis l’installation. Des stagiaires, des woofers et des
amapiens viennent régulièrement à la ferme pour donner un coup de main, se
distraire de leur vie citadine et échanger avec les paysans. La ferme devienne
un lieu de rencontre et des spectacles sont organisés par un groupe d’amapiens.

Les difficultés du terrain rendent encore
impossibles certains rêves, notamment la production fruitière qui se révèle
bien plus difficile du prévu, le panier d’hiver qui nécessitera toujours un
complément extérieur et la production des volailles qui n’est absolument pas
rentable.

Pendant sa grossesse, Silvia a développé un
nouveau projet personnel pour mieux trouver sa place au sein de la ferme : la
production de semences potagères d’anciennes variétés.

Cette activité permettra un petit revenu
supplémentaire en restant complémentaire à la production des légumes
(possibilité de vendre les courges sans graines ou récolter une fois avant de
laisser monter à graine la plante). En septembre la ferme est donc passé en
bio, malgré les réticences anarchiques de Stéphane, pour permettre la vente de
semences en bio.


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Depuis 2014, la ferme a reçu une autorisation
de permis de construire pour 2 projets :

1/ Un bâtiment agricole avec une étable en
vue de passer à la traction animale (Silvia souhaite y installer 2 ânes) qui
servira aussi pour les poules pondeuses et le stockage de matériel et qui
abritera aussi un local miellerie, extraction, séchage des semences.

2/ Un bâtiment mixte : une habitation
pour Stéphane, Silvia et leur famille, une serre qui permet de faire germer des
jeunes pousses et de réduire les besoins de chauffage de l’habitation et un
local pour la préparation et le stockage des conserves de légumes qui
enrichissent les paniers d’hivers.

Le tout en architecture bio-climatique :
construction bois/paille, utilisation de la serre, etc…

A ce jour, Stéphane et Silvia ont commencé la
construction du bâtiment mixte mais ils attendent un prêt bancaire pour pouvoir
finir ces projets.

 

IMG_20150529_190521.jpgSi vous êtes intéressés, il reste des places
pour quelques paniers pour cette saison (de mai à  novembre) : venez aux Arceaux le
vendredi soir ou sur le site internet :

http://www.alternatives34.ouvaton.org/amap:lamalou:lamalou

 

 

Anne-Rose Le Van



tract_AMAP.pdf

 


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