L’agglo de Montpellier doit devenir un territoire sans pesticides

Un danger pour la santé

 Un PESTICIDE est  une
substance chimique, souvent toxique, utilisée pour éradiquer des plantes,
insectes et champignons. Largement utilisé dans l’agriculture traditionnelle,
ces produits sont également appliqués par les services de voiries, ainsi que
les jardiniers amateurs.

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Aujourd’hui des études
scientifiques concordent pour montrer les risques sanitaires – même à faible
dose – et environnementaux de ces produits chimiques. La recherche médicale
française (INSERM) a montré en 2013 que cette exposition aux pesticides
engendrait des risques accrus de développer certains cancers ou des maladies
neurodégénératives
de type Parkinson.

 

Charles Sultan est professeur en
endocrinologie pédiatrique au CHU de Montpellier et chef du service
d’hormonologie. Voici ce qu’il dit : ” C’est
un véritable enjeu de santé publique pour le présent et le futur. La France est le premier producteur
de pesticides au monde par surface agricole.
On a montré que la
contamination des pesticides commençait dès la vie fœtale, qu’elle se
poursuivait en période post-natale et qu’elle continuait jusqu’à l’âge adulte.
Les pesticides ont une action qui touche de très nombreux organes, et ils ont
le pouvoir d’être stockés chez l’homme et d’être libérés plusieurs mois,
plusieurs années plus tard.

Les pesticides sont des
perturbateurs endocriniens
. Cela se traduit par une augmentation de l’activité œstrogénique
et par un frein de l’action des androgènes. Ce sont des produits chimiques qui
sont capables de modifier le développement du tissu adipeux, ils sont
obésogènes, ils favorisent les tissus gras. On sait que les pesticides
sont capables de modifier pendant la vie fœtale l’expression de certains gènes,
l’équilibre génétique. Ils vont marquer le fœtus. Les effets néfastes des pesticides
peuvent engendrer des déséquilibres hormonaux qui s’expriment par des
malformations génitales.
Pour l’enfant, ils entrainent
plusieurs types d’anomalies :
malformations génitales, troubles du développement
psychologique, troubles de la
croissance, facteurs responsables de l’épidémie
d’obésité.
En touchant des organes clés pendant la vie
fœtale ils vont être responsables de l’origine fœtale d’une maladie adulte. 
Pour l’adulte, ils ont des effets sur la fertilité. En une génération nous
avons perdu la moitié de la production de spermatozoïdes. Les pesticides sont
également capables de toucher l’ovaire fœtal. On remarque également des
problèmes d’atteinte du système nerveux, de déséquilibres endocriniens”.


Des solutions alternatives aux  pesticides en zone urbaine existent

DÉSHERBAGE À L’EAU
CHAUDE :
Le désherbage à l’eau chaude est un procédé qui permet une sortie
de vapeur d’eau à 130°, la chaleur fait éclater les cellules de la plante qui
meurt.

 

DÉSHERBAGE
THERMIQUE OU BRÛLAGE À LA FLAMME :
Provoque un choc thermique sur la plante
et provoque une évaporation de l’eau contenu dans la plante qui se dessèche
ensuite.

 

DÉSHERBAGE
MÉCANIQUE ET MANUEL :
Des appareils mécaniques à couteaux ou rabots
grattent le sol afin de désherber une allée en un seul passage.

 

LUTTE
BIOLOGIQUE :
L’utilisation d’auxiliaires (coccinelles, chrysopes) et de
protection des prédateurs naturels (oiseaux, araignées…) est une solution
alternative aux traitements insecticides, en particulier dans les serres,
contre les insectes et acariens indésirables.

 

MODIFICATION
DES PRATIQUES PAYSAGÈRES :
Par exemple, le paillage naturel à base de
broyat remplace progressivement les herbicides sélectifs dans les massifs
d’arbustes et permet d’économiser l’arrosage dans les massifs fleuris

 

Sortir du tout pesticide, une obligation légale

Le plan
Ecophyto vise à réduire, « si possible », de moitié l’usage des produits
phytosanitaires en zones agricoles et non agricoles d’ici à 2018
. Une
nouvelle loi a été adoptée en janvier 2014 pour interdire l’usage des
pesticides dans certains espaces publics, surtout les parcs, d’ici à 2020. Elle
vise également à stopper la vente de ces produits pour les jardiniers amateurs
d’ici à 2022.

Pourquoi attendre ? Il faut  agir pour des villes et villages sans pesticides

 

Pour
préserver la santé des habitants
, et plus particulièrement des
populations

les plus
sensibles : enfants, femmes enceintes…

Pour
préserver la santé des travailleurs :
les agriculteurs, les agents en
charge des espaces verts, techniciens de la voirie…

Pour
améliorer le cadre de vie
,  soutenir
l’emploi et l’agriculture locale bio

Pour
préserver l’environnement
: qualité de l’eau, de l’air, des sols…

Pour
préserver la biodiversité :
protection
des abeilles, des insectes, de la flore…

 

Des
communes donnent l’exemple

: la communauté urbaine de Strasbourg
depuis 2008. Rennes
et les 37 communes de la métropole se sont engagées
vers le « Zéro phyto ». En
région parisienne
, 70% à 80% des
collectivités ont banni l’usage de pesticides dans les espaces verts et le
fleurissement
, mais ces produits toxiques restent encore majoritairement
utilisés sur les terrains de sport, la voirie et les cimetières.

 

Agissez
auprès de votre commune
en
sorte qu’elle apparaisse sur la carte de recensement des villes et villages
vertueux.


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 la carte de France des villes et
villages pour agir

 

Exemple de Courrier
au Maire de votre ville ou village

 

 

Comme
vous le savez, en 2007, le Grenelle de l’environnement a fixé plusieurs
objectifs
pour la France, notamment en termes de développement de
l’agriculture biologique et de réduction d’usage des produits phytosanitaires.

Etaient
ainsi prévus, à l’horizon 2012, un triplement des surfaces cultivées en bio
(soit 6%
de la surface agricole française), l’introduction de produits biologiques
dans la restauration
collective publique à hauteur de 20% ainsi que d’ici
2018, la réduction de 50% de l’usage des pesticides. L’utilisation des
pesticides dans les Zones non agricoles, c’est-à-dire dans nos villes et nos
villages, représente plusieurs millions de kilogrammes épandus chaque année
dans nos rues comme dans les parcs que nous fréquentons avec nos enfants.

Face à ce
constat, des maires de nombreuses communes, de toute taille, ont compris les
enjeux, tant économiques, sociaux qu’écologiques et sanitaires, liés à cette
situation et pour le bien de leurs administrés ont engagé des mesures
visant
à réduire, voire supprimer, l’usage des pesticides dans leur commune. Ces
mesures s’inscrivent également dans l’exécution d’obligations légales d’après
le plan Ecophyto 2018 et l’Arrêté du 27 juin 2011 relatif à
l’interdiction de certaines classes de pesticides dans les espaces publics, des
dispositions parfois mal connues tant des élus que des citoyens.

C’est pourquoi
nous vous sollicitons aujourd’hui par le biais de ce courrier pour vous
encourager à prendre des engagements pour atteindre l’objectif de «zéro
pesticide » d’ici à la fin du prochain mandat.

 

Nous ne
doutons pas de l’intérêt que vous porterez à ces questions de santé publique.

Dans
l’attente de recevoir vos réponses, nous vous prions de croire, Madame,
Monsieur, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

 

 

Complément
d’information : Le kit de mobilisation citoyenne :
« 0 phyto 100% bio !»

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Jean-Claude Carcenac

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