Nombreux sont les vœux pieux et les directives visant à favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes, cependant leur application laisse très souvent à désirer. Pour que cela cesse, une réelle volonté politique est nécessaire et doit s’incarner dans les institutions.
Nous en avons fait plusieurs fois l’expérience : l’égalité professionnelle est dans la loi depuis 1983 mais toujours pas dans les faits (voir ICI nos propositions à ce sujet), le ministère des Droits des femmes promis en 2012 n’a duré qu’un temps et a été supprimé au premier remaniement…
Or, comment mener une réelle politique féministe, qui irrigue notre société d’une culture de l’égalité si les droits des femmes sont constamment remis en question ou seulement une vitrine sans action de fond et à long terme ?
Actuellement, en Languedoc-Roussillon, existe une délégation régionale aux droits des femmes et en Midi-Pyrénées une conseillère régionale est nommée à l’égalité femmes-hommes. Avec une vice-présidence à l’égalité entre les femmes et les hommes, nous voulons donner une plus grande visibilité ainsi que des moyens politiques et financiers plus importants à la lutte féministe.
Cette vice-présidence sera transversale et travaillera en lien avec les autres domaines.
Par exemple, le lien avec la culture est indispensable car les femmes y sont sous-représentées : elles ne sont que 22% des metteuses en scène et scénographes, 6% des cheffes d’orchestre, 30% des autrices et 22% des réalisatrices, les postes de direction ne dépassent pas les 30% et elles reçoivent 40% de subvention en moins pour leurs créations artistiques… (http://www.mouvement-hf.org) La région peut lancer des appels à projets spécifiquement pour les femmes autrices, metteuses en scène… etc. pour leur permettre d’occuper enfin le devant de la scène.
La vice-présidence s’impliquera aussi dans le champ éducatif (voir ICI nos propositions).
Le lien avec la santé est évident (tellement évident pour le gouvernement actuel que les droits des femmes dépendent du Ministère de la Santé ! Être une femme serait une maladie?) pour la gestion des centres d’interruption volontaire de grossesse), dont nous parlerons plus longuement mercredi prochain.
Les infrastructures relevant des compétences de la Région, elle pourra financer la rénovation et/ou la construction, selon les besoins, de maisons d’accueil pour les femmes victimes de violences et les femmes marginalisées (sans domicile fixe, toxicomanes, prostituées…).
La vice-présidence s’engagera également à consulter les actrices et acteurs de terrain, c’est-à-dire les associations et collectifs féministes, les associations portant des projets promouvant l’égalité femmes-hommes, les droits des femmes et évidemment les instances telles que le CIDFF (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles).
En résumé, cette vice-présidence permettra :
- De recenser les besoins et les dysfonctionnements afin d’y remédier
- De veiller à l’application des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes
- De proposer et mettre en place des actions et des projets promouvant les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes
Le féminisme et l’égalité entre les femmes et les hommes ne sont pas des suppléments d’âme : ils font partie de nos fondamentaux. Une vice-présidence dotée de moyens conséquents, comme pour n’importe quel autre domaine, est pour nous une évidence.