Dans
le cadre de la semaine européenne de soutien au peuple grec, le Collectif
montpelliérain de solidarité avec le peuple grec appelait à une action atypique
et festive. Sous les drapeaux grecs fièrement agités, une cinquantaine de
personnes ont déambulé dans le centre ville, guidés par le FRIT (Front d’Intervention théâtrale contre le fric) en
chantant un hymne appelant les peuples à
se dresser contre la finance destructrice de l’humanité.
Voir ici la vidéo
Montpellier
a le triste privilège d’honorer sur maintes plaques de ses rues les grands
financiers de l’Ancien Régime.
Le collectif s’est amusé à rebaptiser
quelques-unes de ces rues pour les actualiser en référence à la situation
grecque : la rue des Trésoriers de
France est devenue rue de la Dette, la rue des Trésoriers de la Bourse rue de
la Spéculation, celle de l’Argenterie a
pris le nom de rue de la Troïka. Et la rue du Bras de Fer ne pouvait qu’être
rebaptisée rue du Bras de Fer entre les Grecs et les institutions européennes.
Au pied de chaque plaque, les comédiens du FRIT ont joué des saynètes à la fois
drôles et instructives, se métamorphosant en frères Rapetou, en M.
Spéculator pour dénoncer la catastrophe
humanitaire provoquée par des politiques radicales d’austérité, les mécanismes
iniques de la Dette, la Troïka et les banques privées qui spéculent sur le dos
des états. Ils ont brillamment mis en
lumière l’enjeu essentiel du bras de fer entre la Grèce et les institutions européennes :
écraser dans l’œuf toute alternative politique à l’austérité en Europe. Si
Syriza réussit, il pourrait bien faire des petits en Espagne, au Portugal, en
France, et au-delà. Attendrons-nous la
destruction totale de tout notre système social conquis de haute lutte pour
nous mobiliser ?
Parmi
les nombreux passants attirés par le spectacle, certains semblaient l’avoir compris, applaudissant, venant
partager leurs doutes ou leur colère, et leur solidarité avec le peuple grec.
Caroline Molino