Au lendemain de la nouvelle journée de mobilisation en Grèce, Michèle et Jean-Claude Carcenac, militants de la Gauche Anticapitaliste 34, ont rencontré à Athènes un responsable de SYRIZA, la coalition de la gauche radicale.
Interview ci-dessous
Le mercredi 26 septembre 2012, quelque 100.000 salarié·e·s, étudiant·e·s, chômeurs et chômeuses ont fait grève et ont manifesté à Athènes. Le métro avait recommencé à circuler dès 9 heures du matin. Les dirigeants d’ADEDY (syndicat du secteur public) et du GSEE (syndicat du secteur privé) ont annoncé 120’000 participants. Le chiffre de 100’000 semble réaliste. Celui donné par la police, 40’000, relève de la stricte propagande politique. A Salonique, la manifestation couronnant la journée de grève a réuni plus de 15’000 personnes.
Les « bataillons » du secteur public – en particulier les enseignants, les professionnels de la santé et les travailleurs et travailleuses des entités publiques municipales – ont formé le gros des grévistes et des manifestant·e·s. Il faut souligner, toutefois, le nombre important de délégations, certes relativement restreintes en nombre, de travailleurs et travailleuses du secteur privé. La crainte de perdre son emploi pèse plus sur eux. Toutefois, le patronat a dû reconnaître qu’entre 20% et 30% des travailleurs s’étaient joints à la journée de grève.
Dans divers cortèges du secteur public a surgi le mot d’ordre : « Pour une grève générale prolongée ». Il fut très bien accueilli.
Le « front syndical » du KKE (PC), le PAME, selon son habitude, a défilé de manière séparée et a terminé sa marche sur la place Omonia, à Athènes. Il faut noter que les néonazis d’Aube dorée avaient indiqué qu’ils seraient présents sur la place Syntagma. Une fraction de la gauche radicale s’était préparée pour empêcher cette volonté des néonazis de tenter de capter – médiatiquement – un segment de la mobilisation syndicale et populaire. Devant le nombre des manifestants et la détermination de la gauche radicale, Aube dorée a renoncé à son initiative.
Cette mobilisation, un jour avant l’annonce par le gouvernement du nouveau paquet de contraction des dépenses publiques – à hauteur de 11,7 milliards d’euros – et d’une augmentation des impôts équivalant à 2 milliards d’euros, démontre le potentiel de mobilisation et, aussi, les éléments de désespoir social provoqués par le cumul d’attaques sur divers fronts. En un jour, la semaine passée, cinq personnes se sont suicidées à Athènes, dont trois femmes qui se sont jetées depuis leur balcon.
Extrait d’un article publié sur le site d’Alencontre.