François Ruffin sur France Inter : un bol air pour ceux qui luttent !

« Qui est le plus dangereux aujourd’hui pour l’ordre social ? Ceux qui font un potager à NDDL ou ceux qui, dans les paradis fiscaux, vont planquer leur pognon et font échapper au fisc des dizaines de milliards ? »

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Ce dimanche 15 avril dans l’émission question politique de France Inter, François Ruffin, député de la France insoumise, a ainsi parfaitement résumé ce qui nous oppose à la macronie, à ses affidés et à l’extrême droite.

Il a bien su montrer que ce n’est pas en attaquant le statut des cheminots qu’on allait ni régler le problème de la dette de la SNCF ni améliorer les conditions sociale des autres travailleurs de ce pays. En revanche il a rappelé qu’ « Emmanuel Macron accélère un phénomène inégalitaire (…) qui dure depuis 30 ans ».

Il a remis au centre les questions d’écologie dont il a souligné l’absence dans le projet de loi sur la SNCF centrée sur l’ouverture à la concurrence.

Il a eu l’honnêteté de ne pas répondre avec de la langue de bois sur des sujets qu’il a reconnu moins maitriser : Syrie et loi Vidal sur l’entrée à l’université.

Ça nous change et ne le rend que plus crédible sur les autres sujets. Il a cependant posé les bonnes questions (quid du bilan de l’intervention française en Libye), fait des parallèles pertinents (Emmanuel Macron commémore mai 68 à coup de matraque !) et réaffirmé des principes essentiels : « Ce n’est pas à la France, aux Etats Unis ou au Royaume Unis de décider du sort de la Syrie ».

L’exercice était autant plus difficile que François Rufin a dû affronter des journalistes qui , comme c’est leur rôle, ne lui ont pas fait de cadeaux. Cependant, l’une d’entre elles, Carine Bécard a clairement outrepassé son rôle de journaliste critique. Elle s’est montrée méprisante dans un portrait au vitriol qu’elle ne s’est jamais permise avec aucun autre de ses invités, y compris récemment avec Marine Le Pen ou Agnès Buzin, réduisant François Ruffin à un fils de bourgeois qui s’agite pour rien à l’Assemblée. Insultante, lorsqu’elle l’a qualifié de pitre, elle est clairement sortie de son rôle journalistique et s’est placée en adversaire politique.

Nous défendons l’idée de médias libres, critiques et irrévérencieux afin qu’ils jouent pleinement le rôle de contre-pouvoir dont ils se prévalent. Mais pour cela, il serait bon qu’ils ne tapent pas plus fort sur les opposants que sur le pouvoir en place.

Nous n’acceptons pas le fait que les grands médias « oublient » de parler des multiples interventions et propositions pertinentes des deux groupes d’opposition de gauche à l’assemblée (France Insoumise et Communistes/UM), et omettent trop souvent de les citer ou de les inviter sur leurs plateaux, si ce n’est, la plupart du temps, pour essayer de les piéger ou de les carricaturer.

Cela n’a pas empêché François Ruffin d’affirmer une nouvelle manière de faire de la politique, en appelant par exemple à la « Fête à Macron » le 5 mai, manifestation « polycentrée » (qui porte des mots d’ordre différents sur différents lieux). Plus que jamais, il faut soutenir les initiatives de rassemblement face à Macron et faire en sorte que les mobilisations du 19 avril, du 1er mai, du 5 mai et les suivantes, soient des réussites.

François Ruffin, comme Clémentine Autain, Caroline Fiat (issues toutes les deux du mouvement Ensemble !) et les autres député-e-s de la France Insoumise, redonnent de l’air et de l’énergie à la gauche, dont ils/elles défendent les idées fondatrices : service public, redistribution des richesses, droits des travailleurs, et plus généralement justice sociale ou des idées plus récentes : défense de l’environnement, droit à la jeunesse d’un temps pour se chercher, autogestion, expérimentation d’un autre modèle de vie.

Cela contraste heureusement avec une République en Marche qui asphyxie la contestation sous les gaz lacrymogènes et tente de faire croire qu’elle fait du neuf en recyclant de vieux idéaux de la droite libérale et autoritaire.

Merci Camarades Député-e-s !

 

                                                                                                      Delphine Petit et Julien Landais

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