Fermeture de l’antenne universitaire de Béziers et mesures drastiques de réduction de l’offre d’enseignement à UM3 : l’heure de vérité.



L’annonce de la fermeture de
l’antenne universitaire de Béziers ( 700 étudiants) à la rentrée 2014 a t révélé au grand jour les difficultés budgétaires de
l’UM3 depuis deux ans : en déficit chronique, la Présidente et son conseil d’administration ont dû se résoudre à
une série de mesures drastiques dont la fermeture de Béziers est la plus
spectaculaire mais qui n’épargne pas non plus, et de loin, le centre
montpelliérain (quotas d’étudiants selon les filières, gel des recrutements,
réduction d’heures, etc). Une nouvelle assemblée générale des étudiants et personnels est prévue jeudi 03 octobre à 12H 30 Amphi A




AGMTp3.jpgFermeture de l’antenne
universitaire de Béziers et mesures drastiques de réduction de l’offre
d’enseignement à UM3 : l’heure de vérité.

L’annonce de la fermeture de
l’antenne universitaire de Béziers ( 700 étudiants) à la rentrée 2014 a fait
l’effet d’une bombe et révélé au grand jour les difficultés budgétaires de
l’UM3 depuis deux ans : en déficit chronique, bien que dissimulé sur ordre
de l’Etat, la Présidente et son conseil d’administration ont dû se résoudre à
une série de mesures drastiques dont la fermeture de Béziers est la plus
spectaculaire mais qui n’épargne pas non plus, et de loin, le centre
montpelliérain (quotas d’étudiants selon les filières, gel des recrutements,
réduction d’heures, etc).

Et pourtant, tout ceci était
éminemment prévisible ( et d’ailleurs prévu par la Présidente qui avait envoyé
un courrier remarqué à son ministre) car la politique suivie par le PS en
matière d’éducation dans le supérieur, loin de remettre en cause la loi LRU –
Pécresse de 2007 (qui instaure l’autonomie des Universités, c’est-à-dire le
désengagement de l’Etat et l’obligation de trouver par elles-mêmes les moyens
financiers nécessaires à leur fonctionnement), se situe dans la continuité avec
la loi Fioraso de juillet 2013. Et il y a fort à parier, malgré les démentis de
la Ministre, que dans le cadre austéritaire de la politique gouvernementale,
l’Etat n’est pas prêt à mettre la main à la poche pour éviter une réduction de
l’offre d’enseignement : la stratégie de Lisbonne a encore de beaux jours
devant elle.

Seule une mobilisation importante
des personnels et des étudiants pourra mettre un terme à cette machine
infernale. La GA, dans le cadre du front de Gauche, entend bien y
 contribuer.






Assemblée Générale à l’UM3 le jeudi 03 Octobre
RDV 12H30 Amphi A






interviewA.fraysse_HDJ.png Ci-contre interview de Anne Fraïsse dans l’Hérault du Jour (cliquer pour agrandir)






Ci-dessous : mail de Anne Fraïsse (Présidente de l’université Montpellier
III) à tout les étudiants de la fac de lettre suite au conseil d’administration
du 17/09/2013:

 

“Déficit
budgétaire, conséquence de l’autonomie des universités :

 

les mesures
étudiées pour 2014 par le Conseil d’Administration.

 

Fermeture du site universitaire Du Guesclin à Béziers à partir
du 1er septembre 2014, mise en place de quotas pour les inscriptions en 1ère
année de licence pour les bacheliers 2014, réduction des heures d’enseignements
pour les formations à effectifs réduits, gel partiel ou total des recrutements
d’enseignants et de personnels administratifs à la rentrée 2014 (75 postes),
suppression des financements complémentaires pour le recrutement de doctorants
contractuels, désengagement progressif de la formation continue et de la
formation des étudiants étrangers, telles sont quelques-unes des mesures que le
conseil d’administration a été obligé d’envisager aujourd’hui pour faire face à
la crise financière dans laquelle deux gouvernements successifs ont placé
l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 comme la plupart des universités
françaises.

 

Depuis 2008, l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 a réalisé un
effort considérable pour remplir ses missions de service public avec des moyens
de plus en plus limités. Aujourd’hui, la région Languedoc-Roussillon se place
au 3ème rang national pour le nombre d’enseignants-chercheurs dans des unités
de recherche classées A ou A+ dans le domaine des Langues, Textes, Arts et
Cultures. Le potentiel scientifique de l’Université Paul-Valéry en Archéologie
et en Égyptologie est reconnu dans le monde entier. La fondation Hiérolexique
qu’elle a créée a reçu un don d’1 million d’euros pour réaliser le premier
dictionnaire de hiéroglyphes depuis celui de Champollion.

 

En formation également l’Université Paul-Valéry se place
aujourd’hui parmi les meilleures universités françaises. Elle est, selon les «
indicateurs de performances » du ministère, la première en attractivité pour la
licence et elle se distingue dans la réussite de ses étudiants, en particulier
des étudiants étrangers. Son antenne de Béziers a été jugée « exemplaire » par
l’AERES et remplit une mission sociale et de développement du territoire dans
un travail conjoint de l’Université et de l’agglomération de Béziers.

 

Aujourd’hui, le conseil d’administration a cependant été obligé
de constater que le désengagement de l’État et, dans une moindre mesure, de la
région ne lui permettait plus de faire face à ses obligations financières. Le
déficit budgétaire est structurel et il s’explique simplement. Sous prétexte «
d’autonomie » des universités, l’État a transféré la charge des salaires des
fonctionnaires aux universités sans leur transférer les crédits pour les payer.
En 3 ans, l’université constate ainsi que ce sont près de 7 millions d’euros de
charges supplémentaires non compensées par l’État qu’elle a du prélever sur ses
réserves. L’évolution du SMIC et des charges sociales, la défiscalisation des
heures supplémentaires, la licence à 1500 heures … toutes ces mesures décidées
par l’État ont été payées par les universités ; sans parler du GVT (Glissement
Vieillesse et Technicité) qui en deux ans a coûté près d’1,5M€ à l’Université.

 

Et le nouveau gouvernement n’a fait qu’aggraver la situation
ajoutant aux réductions de crédits un mépris affiché pour les universités et le
service public de l’enseignement supérieur, en particulier pour les universités
LLASHS.

 

Le président François Hollande a bien promis de créer des postes
et l’université a bénéficié de 13 postes… mais il a repris de l’autre main
l’argent qu’il donnait en créant une « contribution exceptionnelle au
redressement des comptes publics » qu’il a prélevée sur les crédits des universités.
Pour Paul-Valéry, 362.000 € gagnés grâce aux 13 postes… et 400.747 € prélevés
pour redresser les finances publiques ; les promesses électorales se sont
envolées.

 

L’Université a fait face et a réalisé plus de 3 millions
d’économies sans prendre une seule mesure de dépense supplémentaire. Mais elle
ne peut plus aujourd’hui assumer cette diminution croissante de ses moyens et
cette augmentation mécanique et politique de ses charges.

 

Parce que nous voulons continuer à garantir la qualité des
formations que nous offrons aux étudiants que nous accueillons, parce que nous
voulons continuer à garantir le rayonnement international de notre
établissement, parce que nous voulons continuer à nous situer au meilleur
niveau de la recherche dans nos domaines d’excellence, le conseil
d’administration est amené à faire des choix extrêmement douloureux pour
garantir l’avenir de notre établissement. Pour redresser les comptes et
supprimer le déficit structurel causé par le désengagement de l’État (3 M€ pour
2014), le conseil d’administration a donc demandé à la présidente de préparer
un budget 2014 en intégrant les mesures d’économie suivantes :

 

– Fermeture complète du site universitaire Du Guesclin à Béziers
à la rentrée prochaine (septembre 2014). Les étudiants seront invités à
poursuivre leur formation sur le site de Montpellier

 

– Limitation des inscriptions 2014 en première année de licence
dans les filières Arts du spectacle, Arts plastiques, Information –
Communication, Psychologie, Administration économique et Sociale, voire
d’autres filières sur leur demande. Les étudiants seront inscrits, selon la loi
pour les formations à capacité d’accueil par tirage au sort dans la limite des
places disponible

 

– Réduction des volumes d’enseignement dans les filières à petits
effectifs, masters notamment.

 

– Diminution progressive du financement de la formation continue
par l’université

 

– Diminution progressive du financement de la formation au
français pour les étudiants étrangers par l’université

 

– Diminution des crédits pour l’accueil des professeurs et
scientifiques étrangers

 

– Arrêt du financement par l’université des contrats doctoraux

 

– Gel total ou partiel pour la campagne d’emplois 2014

 

C’est avec beaucoup d’amertume que le conseil d’administration a
été contraint d’envisager ces mesures qui vont à l’encontre de tout le travail
accompli depuis des années et des missions de service public que l’université
se doit de remplir.

 

En voyant les longues files d’étudiants hors délai qui cherchent
à s’inscrire aujourd’hui à l’université, en pensant à tous les jeunes encore
plus nombreux qui l’année prochaine seront tirés au sort pour entrer dans nos
formations ou qui ne pourront pas faire d’études supérieures à cause de la
fermeture de notre site de Béziers, nous posons une question à l’Etat : est-ce
vraiment ce que vous voulez pour l’université française vous qui vous vantez de
faire de la Jeunesse une priorité ?

 

Anne
Fraïsse “

 

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