Expulsion de Karim, habitant de Bédarieux



Le 8
mars,  après plus de 40 jours en centre de rétention, Karim, habitant de Bédarieux
était expulsé vers le Maroc, malgré l’importante mobilisation d’un comité de soutien et
les multiples appels à sa régularisation. Le comité de soutien entend se battre pour obtenir une régularisation de Karim depuis le Maroc. Ci-dessous, rappel des faits, articles de presse, lettre à Kleber Mesquida (député PS) et au président de la république.




Après voir été
interné au rétention de Sète, puis déplacé à Toulouse, Bordeaux et Marseille,
Karim, ouvrier agricole à Bédarieux a été expulsé  vers le Maroc depuis Marseille,
deux
jours avant que la loi n’oblige à le relâcher (délais légal de 45 jours maxi).
Karim était devenu expulsable en raison de son divorce. Un comité de
soutien a multiplié les manifestations pour que Karim ne soit pas expulsé.

En Mai 2010, Karim Bouzlafa etait arrivé
légalement en France à la suite de son mariage célébré le 25 Janvier à Mekhnés
au Maroc, après toutes les enquêtes et les contrôles  d’usage pratiqués par les autorités consulaires françaises. Il
s’était installé avec son épouse à Bédarieux dans l’Hérault ou il possède des
attaches familiales.

La décision d’expulsion est
uniquement fondée sur le fait que la situation de cet ouvrier agricole de vingt
huit ans a changé. L’autorité a pris prétexte de son divorce, par consentement
mutuel, pour refuser le renouvellement de son titre de séjour. 

Le comité de soutien va aider à ce que Karim obtienne sa régularisation depuis le Maroc.


Voir aussi :

Béziers jeudi 21 février : nouveau rassemblement contre l’expulsion de Karim.


Reportage audio : Karim, habitant de Bédarieux, menacé d’expulsion

 

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Lettre à Kleber Mesquida



Triple erreur et double peine

Monsieur le Député de l’Hérault[1]

Nos centres de rétention
administrative débordent, nos frères du monde sans-papiers se  terrent. Nos concitoyens
désespèrent ; Il y a de quoi : si l’on prend la peine d’y réfléchir
une seconde, l’expulsion de l’ouvrier marocain Karim le 9 Mars, si elle se
justifie par une sorte de volonté pour contrer les projets de « la Marine Le Pen »,
s’avère  une triste solution qui  fait qu’ajouter au mal qu’elle prétend
éradiquer. Allez savoir pourquoi, le sous-préfet de Béziers continue à  croire que faire preuve de fermeté
suffira à fabriquer des alternatives crédibles à la droite de filiation
fasciste… Pour ne rien arranger, votre gouvernement, sur la lancée des
précédents, persiste dans une triple erreur.

La première,
probablement la plus grave, est de s’accrocher au caractère fondé de
l’expulsion, qui aurait des bases légales. Monsieur le maire de Bédarieux et
Béatrice Négrier, conseillère régionale, ont clairement expliqué que la
légalisation de Karim aurait été une décision de pure justice quand en matière
de droit sont privilégiées les questions de fond sur les questions de forme. 

La
seconde erreur
est de dissimuler les décisions du parti dit-socialiste au
pouvoir par des considérations de bonne règle administrative : la nouvelle
circulaire  sur les critères de
régularisation encombrerait les sous-préfectures de dossier aussi défendables
que celui de Karim et il n’y aurait aucune raison de faire à son égard une
exception. La ruse, pardonnez l’expression, mais elle s’impose : «  à deux balles » de ce
raisonnement est détruite par le fait que Karim était en très bonne voie de
régularisation et que c’est une question privée (son divorce) qui l’a plongé
dans la détresse de l’exil. 

La troisième erreur est d’utiliser le terme
de « dialogue avec les associations
défenseurs des droits de l’homme »
pour laisser croire que la décision
a été prise après débat. La chronologie de nos contacts met clairement en
évidence que les renseignements généraux (DGCRI, Céline Tudella), le  sous-préfet et le centre de rétention de
Sète  se sont amusés à faire
tourner en rond des bénévoles et des associations  en laissant espérer une issue tolérable alors que la
mécanique du « crime de bureau », le mot n’est pas excessif, était bel
et bien en place.

Si vous
croyez encore au « Changement maintenant »,  le comité « Karim tu (n’) es (plus) chez toi à
Bédarieux » vous suggère, de rédiger sans tarder une question écrite à
Manuel Valls. 

Le fil conducteur de ce texte pourrait être de lui demander
pourquoi monsieur le ministre applique la double peine à un ouvrier
agricole marocain. En fait le domicile (…) et l’emploi (copie feuille de paye
disponible à la cigale) étaient parfaitement connus et clairs et c’est sur cet
aspect là du dossier que nous voudrions lire la réponse du ministre : à
notre humble avis,  Karim n’a plus
de boulot ni de toit parce qu’il ne cachait rien. 

« Justice ! »
disiez-vous, lors de votre meeting électoral[2]
à Bédarieux.


[1] Cette lettre
sera réellement  envoyée  à la permanence :kleber Mesquida  1, rue du général Thomières à Béziers et
la réponse intégralement publiée par nos soins. Une bonne manière démocratique
dont s’abstient volonté le récipiendaire !

[2] KM  a été élu de la 5ième
circonscription (Minervois+Hauts-Canton+Clermont l’Hérault).

Le courrier qu’avait envoyé le comité de soutien au président de la république



A l’attention de
Mr. François Hollande                           le
06 Mars 2013

Président de la
République

 

 

Monsieur
le Président de la République,

 

Nous
tenons à porter à votre connaissance le cas de Mr. Karim Bouzlafa. Celui-ci est
incarcéré au centre de rétention de Sète depuis le 24 Janvier 2013. Un arrêté
d’expulsion a été pris et son exécution peut avoir ainsi lieu jusqu’au 10 Mars
2013.

En Mai 2010, M. Bouzlafa
est arrivé légalement en France à la suite de son mariage célébré le 25 Janvier
à Mekhnés au Maroc, après toutes les enquêtes et les contrôles  d’usage pratiqués par les autorités
consulaires françaises. Il s’installera avec son épouse à Bédarieux dans
l’Hérault ou il possède des attaches familiales.

L’objet de cette
décision est uniquement fondé sur le fait que la situation de cet ouvrier
agricole de vingt huit ans a changé. L’autorité prend prétexte de son divorce,
par consentement mutuel, pour refuser le renouvellement de son titre de séjour.
Karim se retrouve doublement victime.

Cependant Karim
a le soutien des élus locaux de votre majorité, ainsi que de la population et
du tissu associatif.

Quels seront la
situation et le statut de notre ami au soir du 10 Mars ?

A quelques jours
d’un hommage  national à M.
Stéphane Hessel, alors que vous-même et le parti socialiste louez unanimement
son humanisme, votre ministre de l’intérieur poursuit la sale besogne des
reconduites à la frontière, plus de 33000 pour 2012, mieux ou pire qu’en 2011.
Nous nous permettons de vous rappeler ces quelques mots de M. Hessel : « Depuis
des mois, nous assistons au spectacle affligeant et déshonorant d’une chasse,
pour faire du chiffre, à des immigrés vivant en France depuis des
années”. 
D’où  L’expression « il nous file la honte » dans le
milieu associatif des enfants et petits-enfants d’émigrés espagnols.

L’expulsion est
un acte violent qui ne rajoute que de la souffrance à une situation déjà
douloureuse. Karim s’en est pris plein la “tronche” mais cela ne suffit pas !,
il faut le séparer de sa famille, de ses amis, lui faire perdre son travail, le
renvoyer dans son pays ou il va se retrouver complètement démuni, ou il devra
se faire assister alors qu’il avait construit dans ce pays qu’il considère
comme le sien, une vie d’homme digne.

Nous réitérons
notre demande de régularisation pour M. Karim Bouzlafa  et si son renvoi au Maroc se confirmait,
cela ne signifierait en aucune manière la fin de notre combat. Nous mettrons
tout en œuvre pour le faire revenir parmi nous.

Vous avez le
pouvoir, il ne manque que le vouloir, veuillez croire M. Le Président de la
République, en nos respectueuses salutations.

                                                                          
Le comité de soutien à Karim (Bédarieux 34600).

 


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