L’accident de Marcoule révèle la faillite du modèle nucléaire français par Jean-Philippe Colson, professeur émérite à
la faculté de droit de l’université Montpellier-I, auteur de « Nucléaire sans les
Français » (Maspero, 1977) [Le Monde]15 septembre : A Marcoule, le temps du deuil et des enquêtes (Midi Libre) / Aude Areva suspend la production d’uranium dans l’usine Comhurex (Midi Libre) / La France saurait-elle faire face à une catastrophe nucléaire ? (Le Monde)
Illustration : anti‑nucleaire.JPG
Bien que qualifié de non nucléaire – comme le disait déjà la présidente
d’Areva à propos de Fukushima –, l’accident de Marcoule illustre une
fois de plus les dangers liés à cette énergie. Cette fois-ci, c’est le
plus ancien centre industriel nucléaire de notre pays qui est atteint.
Et demain? […]Depuis ses origines, le droit nucléaire français n’est pas autre chose
qu’une codification de la confiance que l’on nous impose de faire aux techniciens de l’atome et aux savants. Pour cette nucléocratie, l’atome est affaire de technique, pas de démocratie.Confiance aveugle, secret et absence de débat sont liés, se renforcent
mutuellement et caractérisent depuis ses origines le développement
nucléaire français. Pour le reste, circulez, dispersez-vous,
irradiez-vous, le nucléaire est trop important pour être discuté. […]Dans notre pays, le nucléaire aura donc la vie dure et toute sortie
prendra plus de temps qu’ailleurs parce qu’il y est devenu une véritable
idéologie. Nombreux sont cependant les chantiers d’énergies
renouvelables à exploiter. Contrairement à ce que le discours dominant veut faire croire, les obstacles à cette sortie et au développement massif de ces chantiers sont plus politiques que proprement techniques.Si les Français veulent à leur tour sortir du nucléaire, sans perdre davantage de temps, il leur reste à se convaincre
que le nucléaire comporte une constante et une évolution: il est
toujours aussi dangereux, et il est devenu une source d’énergie
ringarde.Explosion à Marcoule : l’enquête dira si l’accident est lié aux lacunes constatées (Midi Libre)
15 septembre : A Marcoule, le temps du deuil et des enquêtes / Aude. Areva suspend la production d’uranium dans l’usine Comhurex (Midi Libre)
La France saurait-elle faire face à une catastrophe nucléaire ? (Le Monde)
Extrait : « Après la phase d’urgence, l’armée a élaboré un plan « plutôt
confidentiel », où il est notamment prévu, si aucune évacuation rapide n’est
possible, « de départager la population déjà trop contaminée pour être évacuée, et celle qui pourra partir. Une discrimination assez effrayante… »L’explosion de Marcoule : un mort, un avertissement !
Pas de nucléaire sans risque ni catastrophe
Quatre premières leçons à tirer de l’accident de Marcoule par Corinne Lepage (Rue 89)
La meilleure preuve qu’il s’agit d’un accident nucléaire est l’intervention de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN), mais aussi les explications demandées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). EDF joue sur les mots comme l’avait fait Eric Besson en refusant de parler de catastrophe nucléaire à propos de Fukushima et Claude Allègre en parlant de catastrophe naturelle au même propos.
.
.
.
.
.
La transparence commence avec les mots que l’on utilise. Pour quoi cette
bataille sémantique ? Parce que les déchets radioactifs même faiblement
ou moyennement sont dangereux pour la santé, parce qu’on ne maîtrise
pas les emballements d’un accident lorsqu’il se produit, parce que la
proximité avec le nucléaire militaire et la cible idéale que constituent
ces installations pour le terrorisme renforce encore la culture du
secret.