Profs à tout faire : « Rien n’oblige Olivier Gibergues, professeur des écoles en CP à Montpellier, à fournir
des cartables à ses élèves, à la faveur d’un partenariat mis en place
avec un fabricant du coin. A l’école du quartier Figuerolles, 70 des 130
enfants inscrits sont suivis par les services sociaux, et « 40 à 45 % des élèves ont des parents sans emploi », indique l’enseignant. (Le Monde)
Appliquer mécaniquement
le programme et ne pas tenir compte du contexte environnant est une aberration
à laquelle Olivier Gibergues se refuse d’adhérer. C’est aussi pour cela qu’il a
créé, dans sa classe, une séance de libération de la parole appelée « Quoi
de neuf ? », et ne figurant dans aucun manuel. « C’est un moment où
les enfants peuvent vider leur sac, mais aussi dire ce qui est positif,
détaille-t-il. Ici, les problèmes ont besoin de sortir. Il arrive que, en
plein cours, les gamins prennent la parole pour dire : « Cette nuit, j’ai
été réveillé par le patron de maman qui frappait fort à la porte. » Ou :
« J’ai mal dormi car il n’y avait pas de carreau à la fenêtre. » Ou
encore : « Papa est rentré bourré. » » Parfois, Olivier
Gibergues a « presque envie de faire semblant de ne pas avoir
entendu » : « On ne peut évidemment pas laisser la classe comme ça. Il
faut dédramatiser cette violence et aider les enfants à canaliser leur
souffrance. Beaucoup viennent à l’école avec les problèmes de la maison. »Tiré de Profs à tout faire (Le Monde)
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