De Montpellier à Paris, la science en marche



Des
chercheurs de Montpellier ont lancé l’Initiative « Science en Marche »
qui doit culminer par une manifestation à Paris le 17 octobre. 
Les trajets se feront principalement en vélo sur des chemins
convergents en flux  avec les dernières étapes à pied pour « une entrée
remarquée dans Paris » suivie de la manifestation centrale.









sciencesenmarche.pngDes chercheurs de Montpellier
ont lancé l’Initiative « Science en Marche » qui doit culminer par
une manifestation à Paris le 17 octobre. Les trajets se feront
principalement en vélo sur des chemins convergents en flux  avec les dernières
étapes à pied pour « une entrée remarquée dans Paris » suivie de la
manifestation centrale.

sciencesenmarche2.pngVoir ici la BD réalisée 


La recherche à vélo…

La
politique de Valérie Pécresse et de Sarkozy était une telle catastrophe pour la
recherche publique, tant au niveau budgétaire que structurel (Agence Nationale
pour la Recherche –ANRS , AERES –Agence d’Evaluation de la Recherche et l’Enseignement
Supérieur), campus d’excellence, etc…, que les chercheurs, ingénieurs,
techniciens attendaient beaucoup de Francois Hollande, même si le discours de
Nancy annonçait très clairement la couleur : le changement serait au mieux
cosmétique (remplacement de l’AERES par un Haut Comite d’Evaluation de la
Recherche  -HCERES), le tout enveloppé, comme Pécresse, du vernis d’une
recherche « priorité nationale » avec « budget sanctuarisé ».
Cette priorité de façade est, de gouvernement en gouvernement depuis 5 ans, ce
qui est « vendu » au public. Elle est totalement fausse.

Deux 
ans après la présidentielle, le résultat réel, notamment en ce qui concerne
cette variable critique qu’est le nombre de postes de chercheurs et ITA créés,
ainsi que l’explosion de la précarité chez les jeunes, et les budgets réels des
laboratoires, ont provoqué le 11 juin l’auto convocation, puis la tenue d’une
session plénière de l’ensemble du CoCNRS (Comité National).

Le
constat était sans appel, même si  G. Fioraso a tenté de déminer la bombe
: « Je tiens à rassurer les chercheurs : les campagnes de
recrutements vont se poursuivre, même si les recrutements seront moins nombreux
que précédemment
 ». (Ce qui est quand même un aveu !). « En
contradiction avec les ambitions affichées et les affirmations du gouvernement,
la politique poursuivie depuis des années dans l’enseignement supérieur et la
recherche a amoindri nos capacités de recherche et d’innovation. Les décisions
concernant l’emploi scientifique, tant public que privé, entravent notre
capacité de recherche et affaiblissent nos universités. En généralisant la précarité,
elles génèrent un véritable gâchis humain et aggravent les inégalités, entre
les hommes et les femmes en particulier. Elles conduisent les jeunes à délaisser
la recherche et découragent l’ensemble de la communauté scientifique.
 ».

Constatant
qu’ « On ne peut pas sacrifier les milliers de jeunes sans statut qui
font la recherche d’aujourd’hui. Il faut de toute urgence résorber la précarité
 »,
un plan de création, sur plusieurs années, de plusieurs milliers de postes
supplémentaires dans le service public ainsi qu’une vraie politique d’incitation
à l’emploi des docteurs dans le secteur privé, notamment industriel » était
réclamé. Constatant que les moyens existent, le CoCNRS notait notamment qu’on
peut réorienter « les budgets consacrés au financement de la recherche
sur projet, principal moteur de la précarité et source d’un gaspillage
insupportable en temps mais aussi en moyens, vers le financement de postes permanent 
».
Par ailleurs, la plénière reclamait de réformer « profondément le crédit
impôt-recherche : notamment en conditionnant son obtention à l’emploi de
docteurs et à l’évaluation scientifique de son utilisation. Chaque pourcent du
CIR représente la création de 1000 nouveaux postes de chercheurs,
enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens. 
» (souligné par
nous : ce cadeau aux entreprises sans aucune contrepartie , dénoncé par la
cour des comptes elle-même, est  symptomatique des choix pro MEDEF dans la
lignée de Sarkozy et Pécresse des gouvernements Ayraut  puis Valls).

Or,
syndicats  et mouvements tels Sauvons la recherche (SLR), Sauvons l’Université
(SLU) constataient dès l’été que si les choix budgétaires pour 2015 sont
confirmés, les conséquences seront dramatiques sur les campagnes de recrutement
des chercheurs, ingénieurs et techniciens. Les pertes d’emploi au CNRS depuis
2010 se chiffrent à 800 postes de titulaires et 1500 postes de CDD sur
subvention d’Etat. En 2015, il n’est pas sûr que l’on remplace la totalité des
départs en retraite, dans la mesure où la masse salariale sera gelée et que la
hausse naturelle de celle-ci, liée aux avancements d’échelons et maigres
promotions, contraindra à des suppressions de postes.

Face
à cette situation catastrophique, les directeurs de laboratoires ont été appelés,
par le comité national, à participer à une réunion nationale le mercredi 24
septembre. Il s’agit surtout de briser la désinformation du public, autour de
la « fête de la science ». Dans ce cadre, des chercheurs de
Montpellier ont lancé l’Initiative « Science en Marche » qui doit
culminer par une manifestation à Paris le 17 octobre passant devant l’Assemblée
Nationale….Concrétement, 27 septembre au 19 octobre 2014, des marches
convergeront sur Paris, de nombreux laboratoires et de chaque université.

Aspect
le plus « spectaculaire », les trajets se feront principalement en vélo
sur des chemins convergents en flux  (4 étapes en 4 jours de 
Montpellier) avec les dernières étapes à pied pour « une entrée remarquée
dans Paris » suivie de la manifestation centrale. A chaque étape dans une
ville universitaire seront associée à des points presse, des conférences grand
public, des animations scientifiques permettant d’expliquer le travail de
recherche, son rôle dans la société. Le public a été invité, et le sera par
tract à venir sur le passage des relayeurs, et aussi en participant à l’organisation
logistique du mouvement, par solidarité.  D’ores et déjà, cela inclut l’hébergement
et le convoyage de relayeurs/euses …..etc…

Cette
sortie des labos à l’échelle nationale sous cette forme est une vraie première …..Elle
traduit l’exaspération des chercheurs face à une politique qui réduit les
budgets, croit la précarité et soumet de plus en plus la recherche à « l’innovation »
et la « valorisation » immédiate, c’est-à-dire, in fine, à la
rentabilité industrielle rapide. Ebola, où un vaccin n’a pas été développé de
façon préventive, because « maladie de pauvres sans marché » (l’OMS !!!),
en est le dernier exemple.     
GC 





 Les revendications de ce collectif sont
simples:

-Mettre
en oeuvre un plan pluriannuel ambitieux pour l’emploi statutaire à tous les
niveaux de l’ESR

-Renforcer
les crédits de base des laboratoires et des universités

-Reconnaître
le doctorat dans les conventions collectives

-Faciliter
l’emploi des docteurs, et la diffusion de la culture scientifique, dans les
entreprises et la haute fonction publique.

Elles
ont l’avantage néanmoins d’être justes, de pouvoir faire consensus, de former
la base d’un mouvement large qui peut traverser l’ensemble des catégories dans
le milieu de l’ESR et même au-delà. Elles sont des revendications contre les
politiques d’austérité dans l’ESR. Le soutien explicite et la participation des
syndicats, es-qualité, est accepté. Le mouvement est transversal, tant sur le
plan des disciplines que des catégories de personnels.

L’action
proposée, une marche sur Paris, partant des 4 coins de l’Hexagone lors des 3
semaines de la fête de la Science, n’y est pas pour rien. Ce projet dynamise le
mouvement, donne un objectif commun, peut créer un lien fort entre les salariés
de l’ESR, ce qui est estimable en ces temps du « tous contre tous ». Le
choix de la période permet également de faire facilement un lien entre les
travailleurs de la Recherche et la population.

Un
fort potentiel de mobilisation autour de cette action et de ce collectif est
possible.

Des
ponts entre salariés de la recherche publique et salariés de la recherche privée
sont déjà présent : des chercheurs de Sanofi, mobilisés depuis bientôt 2
ans sont également de la partie. Ils soutiennent le mouvement et comptent
participer aux actions. Ce mouvement pose le débat de l’emploi et de la
Recherche au delà de notre milieu, en pointant la question de l’industrie et de
l’avenir de nos sociétés où la technologie est de plus en plus présente. Le
lien ente Recherche publique/Recherche privée, Université/Industrie est présent
dès les premiers textes de ce collectifs et continuera de l’être. Les
convergences au cours de cette montée à Paris avec les secteurs de l’industrie,
de la chimie, de l’énergie… sont possibles et même souhaitées par les
initiateurs du projet.

Le
Front de Gauche doit faire entendre sa voix, sans attendre septembre, sur la
Recherche, l’Enseignement supérieur, l’avenir de l’industrie… Dans ce
collectif la parole est libre, de nombreuses assemblées générales, réunions
publiques vont être organisées.

Engageons
nous pleinement, militant-e-s d’Ensemble et du Front de Gauche, dans la
construction de cette action, dans la montée à Paris pour que : -Cette
mobilisation soit un succès -Le maximum de travailleurs et de travailleuses de
la recherche se mobilisent -La convergence avec d’autres secteurs de salariés
prenne corps au travers de rencontres, de réunions publiques avec des salariés
du privé, du secteur de l’industrie -Les revendications in fine s’élargissent
-La fin de ces 3 semaines de mobilisation débouche sur une grève générale de
l’ESR d’une journée à minima, sur une journée labo et université morte avec une
grosse manifestation sur Paris où seraient présents des cortèges du secteur
industriel -Cette action ne soit qu’une étape et que le mouvement continue après
la fin octobre.

Cette
action peut être une première action, en tout cas une action initiatrice d’un
Front large Anti-Austérité.

Boris Chenaud

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